Après sa mort, Katsuki se retrouve dans le passé. Il découvre alors que le destin d'Izuku est entre ses mains. Va-t-il réussir sa mission ? Le sauver et le protéger quoi qu'il en coûte ?
Il dort paisiblement, d'un sommeil lourd et serein. La dernière fois que je l'ai vu dormir, je venais de lui faire l'amour, car il me l'avait supplié après une grosse dispute. Je l'ai surtout baisers violemment, car je lui en voulais. Ces cris sont encore présents dans mes souvenirs, comme s'ils étaient en train d'être émis, à cet instant. Je grimace en ce souvenir. Comment ai-je pu devenir un être aussi puéril ? Je me dégoûte. Aujourd'hui, je serai incapable de lui faire le moindre mal, comme si on m'avait retiré tous mes défauts.
Ce jour-là, on avait rendez-vous au cinéma, car on essayait d'arranger les choses. Je ne voulais pas faire une cure de désintox, mais je lui avais promis de baisser mes doses. Je n'étais pas capable de le faire... Avant de partir, je voulais une petite dose, mais Deku m'en a empêché. Je me souviens de l'avoir frappé au visage, déboîté sa mâchoire, puis je suis tombé à la renverse sur la table où mon matos traînait. Il avait appris à contre-attaquer. Suite à cet incident, il a pleuré, comme à son habitude, puis il est parti de l'appartement que nous partagions. J'avais pris ma dose. En rentrant, il voulait se réconcilier avec moi, alors j'ai été brutal, car je lui en voulais de toujours tenter de me sauver...
- Ange Katchan est le meilleur ami du monde ! Crie Izuku dans son sommeil.
Je sursaute avant de sourire en le voyant aussi innocent. Comment ai-je pu être jaloux de lui, alors qu'il faisait tout avec le cœur ? Je me sentais mal d'être la victime. Finalement, je le suis devenu par mes propres conneries. Je me suis enfoncé dans une dépression sans fin. Ça a commencé dès que nous sommes entrés à l'école « des grands » quand on avait douze ans. Nous avons été séparés, dans deux classes totalement différentes, lui en science et moi en littérature – ma première erreur. Mon groupe d'amis n'était pas fréquentable, mais je ne m'en n'étais pas rendu compte. Izuku était le premier de l'école et moi, je séchais.
Petit à petit, je commençais à sombrer dans un monde dépourvu de couleurs et de sensations agréables. Puis un jour, Izuku est revenu vers moi, car je l'avais chassé de ma vie, et il m'avait presque ordonné d'avoir les notes pour passer à l'école supérieure, la dernière étape de nos études avant l'université. Je l'avais insulté pour la première fois de ma vie. C'était douloureux, mais « mes amis » riaient. Alors, je continuais... Depuis ce jour, Izuku s'est montré différent. Il a essayé de m'ouvrir les yeux, pendant que moi, je réalisais que je l'aimais sans jamais pouvoir lui dire dans cette société médiocre...
Quelque part, en essayant de l'éloigner de moi, je pensais le protéger. Cependant, on y parvenant, je passais plus de temps à souffrir de son absence. Alors, j'ai tout fait pour qu'il essaie de s'accrocher à moi, tout en cherchant à le dégoûter de ma présence. Aimer son meilleur ami d'enfance, surtout s'il est du même sexe, n'était pas concevable pour moi, pour la société, pour mes pseudos amis... Je devais cacher mon homosexualité.
Mais un jour, alors que Deku faisait son Bachelor et moi un petit job minable dans les sous-sols d'une université à ranger les archives, il m'a rejoint pour me dire ce qu'il avait sur le cœur. Je me souviens encore de ces paroles.
« Comprends ma frustration également, Katchan. Je suis éperdument amoureux de toi et je n'arrive pas à détacher ce sentiment de mon cœur ni de mon esprit. Te voir te dépérir comme ça, me fait comprendre que, non seulement, j'ai échoué mon rôle de meilleur ami, mais je ne pourrais jamais tenter celui du petit-ami. »
Je l'avais embrassé si violemment que je nous avais fait tomber contre le mur. Je ne pouvais plus me retenir. Et si ça avait été possible, je lui aurais fait l'amour dans ce sixième sous-sol. Mais j'ai pris peur de ce que je venais de faire. Alors, je l'ai giflé de toutes mes forces, puis je lui avais hurlé dessus pour qu'il ne recommence plus à me draguer. Le lendemain, il est revenu vers moi, avec ce même sourire qu'il arbore chaque fois qu'il me voit. C'est à cet instant que j'ai véritablement commencé à partir en couille. Je devais m'éloigner de lui, donc j'ai commencé par fumer des cigarettes, puis de la merde... J'ai véritablement merdé quand je suis allé plus loin. En essayant d'oublier mes sentiments pour Izuku par la drogue, lui, il faisait tout pour m'aider...
- Debout mon chéri, entre Inko dans la chambre.
Étonnant, la nuit est déjà passée et je n'ai pas dormi. Je ne me sens pas fatigué pour autant. J'observe la scène du réveil avec une nouvelle émotion qui ne me déplaît pas : l'envie. Ma mère me hurlait dessus au lieu de me caresser le visage comme Inko le fait avec son fils. Elle me retirait la couverture et ouvrait les rideaux pour que la lumière extérieure agresse mes pupilles.
- Oh ! Ange Katchan est encore là !
- Ah oui ? Où est-il ?
- Il est devant la fenêtre et il regarde dehors.
- Eh bien ! Ça veut sûrement dire qu'il vérifie le temps, non ?
- Oui ! Comme ça, il va savoir comment je dois m'habiller ! Sourit Izuku en sortant de son lit.
- Et mon rôle de super maman ?
- Tu fais déjà beaucoup de choses pour moi. Il faut te reposer.
Il est tellement gentil à toujours vouloir le bien des autres. Je ne suis plus leur conversation et me pose en appui contre son mur pour le regarder choisir ses habits. Après avoir décidé, je quitte la pièce et rejoins la cuisine pour les laisser seuls. Y a des choses que je n'ai pas envie de voir. Je suis un adulte saint d'esprit et responsable. J'ai beau être mort, je ne veux pas en profiter pour autant. De plus, c'est un enfant et pas le mien. Ce serait affreux de le regarder se déshabiller... J'en frissonne en pensant que des adultes aiment ça. Quelle horreur !
- Maman, je peux aller à l'école tout seul ?
- Tu n'as que dix ans mon chéri.
- Mais, Ange Katchan est avec moi.
Comment répondre à un enfant qu'un ami imaginaire ne peut pas le protéger si quelque chose lui arrive ? Cette idée va sûrement briser son imagination. Et si je disparaissais ? Suis-je vraiment un ange ou son ami imaginaire ?
- Izuku, quand tu auras douze ans, je te laisserai y aller seul. C'est ce qu'on avait convenu.
- Oui, tu as raison, maman. Dans deux ans, je serai grand !
- Oui, mais pour l'heure, dépêche-toi.
Ouf, elle a su quoi répondre. Décidément, être parent, c'est être paré à toute épreuve. Pas comme ma mère...
Nombre de mots : 1'125
Publié le : 05.09.2021
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