Ange Katchan

Je t'ai tué, Deku.

Chapitre 09 :

Je suis tellement choqué que je mets ma tête en arrière pour le voir. Debout, au-dessus de ma tête, il garde les poings sur ses hanches et fronce les sourcils.

- Deku ?

En réalité, ce n'est pas lui que j'appelle, mais mon Deku à moi. Celui de ma réalité. J'ignore pourquoi, mais j'ai encore l'espoir qu'il pourra vivre à nouveau. Oui, je suis toujours amoureux de lui et ce Deku, bien qu'il soit différent, c'est tout de même lui. Et oui... Je suis sous le charme.

Il fait le tour de mon corps et s'accroupit sur mon bassin. Il me domine de sa petite taille, l'air sérieux. Sa main vient replacer ma frange, car une mèche me tombait dans l'œil.

- Je ne suis pas ton Deku, Katsuki. Mais avec les peu d'indices que j'ai récolté, en huit ans, j'ai deviné certaines choses.

- Ka-Katsuki ?

- Katsuki Bakugo, si mes souvenirs sont bons.

- Que... ?

- La première question que tu m'as posée concernait un ami qui devait être mon voisin. Un certain Katsuki Bakugo. Juste après, tu m'as dit que tu t'appelais Katchan. Il n'était pas difficile de deviner que tu étais la même personne.

- Tu n'avais que dix ans !

- Oui, mais je n'avais pas tout de suite compris que cet ami était toi. C'est arrivé plus tard.

- Deku, tu as rendez-vous avec Shoto. Ton petit-ami ! On parlera plus tard.

- Non, j'ai déjà annulé hier soir, car j'étais déjà préparé à avoir une discussion avec toi avant que ça aille trop loin avec lui.

- Izuku, toi et moi, c'est...

- Impossible ? Vraiment ? Alors, pourquoi, je peux te toucher ? Te voir en tant qu'adulte et t'aimer autant sans comprendre pourquoi ? Il y a un lien, entre toi et moi, tu ne peux pas le nier. Je vois comment tu me regardes, comment tu me désires et que tu souhaites mon bonheur. C'est réciproque, c'est...

- Je t'ai tué, Deku, criai-je la voix tremblante et pour qu'il se taise enfin. Tu es mort par ma faute ! Sanglotai-je finalement, tel un lâche qui accepte sa punition après tout ce temps. Tu es mort à cause de moi !

Je n'arrive plus à parler sans bégayer ni bafouer. Le seul son qui sort de ma bouche est celui d'un être misérable qui s'effondre après avoir tenu huit longues années. Izuku me prend fermement dans ses bras et essaie de me soulager. N'a-t-il pas compris ce que je viens de dire ?

- Ne... fais... pas... ça...

- Tais-toi ! Je ne suis pas le Deku de ta réalité !

- Par ma faute...

- Je m'en fiche de ton passé !

- Je suis mort, Deku, chuchotai-je à bout de forces.

- Je m'en fiche.

- Je n'ai pas d'avenir.

- Arrête ! Arrête de dire n'importe quoi.

- Deku, é-écoute-moi. Je t'ai vu dans ce cercueil. Tu es mort parce que je t'ai fait souffrir. Je me suis suicidé devant tes yeux et pourtant, j'ai assisté à ton enterrement... Je ne comprends pas ce qui s'est passé... On est mort tous les deux, par ma faute et... et je me suis réveillé en ange, dans ta chambre d'enfant et... et voilà où nous en sommes. Je ne sais pas ce que je fiche ici, ni pourquoi je suis ton ange gardien. J'ai tout fait pour te rendre heureux et éviter que tu mettes fin à tes jours. Mais tu avais vingt ans. Dans deux ans, je vais sûrement disparaître si tu ne meurs pas. Dans deux ans, je vais pouvoir peut-être enfin être pardonné d'avoir été un parfait connard avec toi. Alors, je t'en prie. Je t'en supplie, soit heureux avec quelqu'un d'autre que moi, car je ne suis qu'un connard décédé dans le corps d'un putain d'ange.