I. La nouvelle : Drago

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Je dépoussiérai la veste de mon costume. Décidément, Potter avait le don de me mettre en rogne. Monsieur Parfait ne pouvait s'empêcher de protéger sa sœur. Mais pouvais-je vraiment lui en tenir rigueur ? S'il avait été responsable de l'état de la mienne, si j'en avais eu une, je lui en aurais voulu aussi. C'était tout à fait légitime.

Il n'empêchait qu'il m'indisposait. Il arrivait encore au mauvais moment. S'il n'avait pas été là, j'aurais pu parler à Hermione tranquillement, sans me soucier des autres.

— Tu devrais partir tant qu'il est encore temps, me prévint Potter, presque en crachant.

— Vois-tu, jamais je ne te ferai ce plaisir, grinçai-je.

Cela aurait pu continuer ainsi longtemps mais c'était vain. Nous nous comportions comme des enfants au lieu de nous soutenir.

En soi, nous nous inquiétions tous pour Hermione ; nous voulions tous qu'elle soit heureuse et nous partagions tous les mêmes buts la concernant. Alors pourquoi ne parvenions-nous pas à poser nos haines de côté ?

J'oubliais. Ma prétendue culpabilité. Mais soit... Même si elle n'entrait pas en compte, je doutais quant à la nature qu'auraient eu nos propos.

La porte gémit une nouvelle fois, annonçant la venue de Ginny. Je me demandai si Hermione entendait, elle aussi, ce grincement insupportable. Et, par extension, je me demandai si elle entendait tout ce qui se disait ici.

Et si tel était le cas, j'avais honte qu'elle entende tout cela, qu'elle subisse cette aversion inexpliquée sans pouvoir faire quelque chose.

En temps normal, elle aurait pris ma défense. Enfin, elle n'aurait pas vraiment pris ma défense mais elle aurait cherché à nous arrêter. Elle était comme ça, Hermione. Elle ne pouvait s'empêcher de faire le bien autour d'elle. Et c'était grâce à elle que j'en étais là aujourd'hui.

J'aurais dû purger une peine. C'était normal après tout le mal qu'avait fait ma famille, et moi, par conséquent. Mais le Magenmagot m'avait accordé une faveur. Je n'avais jamais rien fait, je payais seulement pour ma famille et tout le monde le savait. Ils savaient aussi que me mettre derrière les barreaux ne feraient qu'attiser la haine des autres sorciers.

Alors ils m'obligeaient à un stage. Je devais travailler avec un juge ou un avocat, peu importait. Mais je devais être en contact avec la loi. C'était une décision un peu farfelue. Toutefois, le département de la justice pensait que cela me ferait peut-être comprendre à quel point il était important de respecter les lois. Je n'avais pourtant jamais sous-entendu le contraire. Jamais je n'avais eu à transgresser de loi. Et si on retirait tout ce qu'avait fait ma famille, j'étais un citoyen model.

Ainsi, j'avais demandé à Hermione, non sans honte, de me prendre pour stagiaire dans son bureau d'avocat. Elle avait accepté, visiblement au courant de l'impasse dans laquelle j'étais. Si personne ne voulait de moi, j'étais officiellement envoyé à Azkaban. Et je ne voulais en aucun cas, me retrouver avec de vrais criminels.

— Bonjour, me salua Ginny.

Après ma réponse, prononcée du bout des lèvres, il y eut un énorme blanc. J'aurais voulu parler mais je n'étais pas seul. Potter semblait aussi perdu que moi alors que sa femme semblait être en grande communication par la pensée.

Ce silence, à déranger les morts, fut interrompu par cette porte que l'on ouvrit une nouvelle fois. Comme un seul homme, nous nous tournâmes vers cette dernière, à la fois soulagés d'avoir une nouvelle personne qui tuerait ce silence, et inquiets de ce qu'elle allait bien pouvoir dire.

C'était un médicomage quadragénaire, au crâne dégarni, aux yeux bleu délavé et à la mine grave. Ce qu'il allait annoncer ne semblait pas être positif. Peut-être Hermione était-elle perdue pour toujours.

— Madame Potter, Monsieur Potter, les salua-t-il sans même se soucier de ma présence.

— Monsieur Malefoy, reprit-il après un bref silence.

Je hochai simplement la tête en attendant qu'il entame ses explications. J'avais peur, pour être honnête. Depuis que je travaillais avec Hermione, j'avais appris pas mal de choses. Et pas seulement sur les procédures judiciaires. D'autres choses qui m'avaient changées.

C'est fou l'emprise qu'ont nos parents sur nous. De simples choses qu'ils nous répètent perpétuellement, nous en faisons inconsciemment des valeurs et des normes. Peut-être que si ma famille ne m'avait pas sans cesse rétorqué que nous étions des sangs-purs, des êtres supérieurs ; que les nés-moldus étaient illégitimes, inférieurs, et les sangs-mêlés, aussi, peut-être aurais-je été un autre homme.

— Je suis désolé, commença le médicomage. Mais Hermione ne se réveillera plus. Cela fait des semaines que son état ne s'améliore pas. Nous ne pouvons plus rien faire.

J'aurais voulu hurler, m'effondrer au sol ou pleurer. J'aurais voulu crier qu'elle se réveillerait, qu'elle n'avait pas le choix parce que je devais lui dire une chose importante. Je voulais en même temps disparaître pour atténuer la souffrance qui enserrait mon cœur, qui créait une boule dans ma gorge, m'empêchant de respirer, qui me retournait l'estomac. J'aurais voulu laisser aller mes larmes, qu'elles inondent mon visage et que cette douleur, si forte, à en réveiller un mort, puisse permettre à Hermione de comprendre ce que nous endurions, de se réveiller ou du moins, de montrer qu'elle était toujours là, qu'il lui restait une chance.

Mais au lieu de cela, je ne pus que prendre la porte et la fuite. Je fuis comme un lâche, comme à chaque fois. Je ne savais faire que cela, de toute façon. Je courus hors de la chambre, hors du service et hors du bâtiment.

Lorsque l'air frais du mois de décembre vint frapper mon visage, me rappelant ainsi que j'étais bien vivant ; lorsque je trébuchai dans la racine d'un arbre, je restai recroquevillé au sol, peu importe si les gens me voyaient. Je restai recroquevillé au sol et lâchai le plus long et fort cri de désespoir que je pus, m'arrachant presque la gorge et les cordes vocales. Un hurlement rauque qui se perdit dans le bruit de la circulation alentour.

J'étais vidé. Vidé de tout espoir. Vidé de tout énergie. Vidé.

— Hermione, hurlai-je. Je te promets ! Je te promets ! Je te promets que tu reviendras ! Que tu me reviendras ! Je te promets que je ne suis pas responsable ! C'est un complot, Hermione ! Et je te promets que je te le prouverai !

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Hellow Wattpad !

Vous allez bien ?
Perso, mon cours est extrêmement ennuyant et la prof lit juste des documents qu'elle envoie. Donc, j'en profite pour vous poster la partie deux du chapitre un.
Cette fois-ci, c'est du point de vue de Drago (qui entre « enfin » en scène). À chaque fois, ce sera une alternance dans ces deux points de vue et les chapitres seront divisés en deux.

Bref, je vous laisse profiter de mon suspens et je vous dis à la semaine prochaine pour le chapitre deux partie un !

Encore une fois, on hésite pas à papoter dans les commentaires pour m'améliorer ou me maudire (ou me féliciter, c'est une option).

Kissous kissous !

𝑱𝒆 𝒕𝒆 𝒑𝒓𝒐𝒎𝒆𝒕𝒔 | DRAMIONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant