Quelques mois plus tardJe me dépêchai de cintrer mon chemisier blanc fluide dans mon pantalon noir classique, d'attacher mes cheveux en un chignon négligé et d'enfiler une paire d'escarpins noirs vernis. J'étais en retard. Drago m'avait donné rendez-vous à huit heures et demie devant le cabinet. Il était huit heure trente-cinq et je sortais à peine de chez moi. Heureusement, je transplannai jusqu'à une ruelle non loin de là. Je me précipitai ensuite vers le cabinet et manquai de percuter Drago. Ce dernier passa son bras autour de moi, me plaquant un peu plus contre son torse. Mais nous nous empressâmes de reprendre nos distances aussitôt.
— Désolée du retard, m'excusai-je en tortillant une mèche de cheveux que mon chignon ne comprenait pas, quelque peu gênée de l'avoir fait attendre.
— Ne t'en fais pas !
Il y eut quelques secondes de silence durant lesquelles nous nous observâmes.
— Viens, je t'emmène ! s'exclama-t-il.
Et il me tira dans notre petit salon de thé ; celui dans lequel nous mangions tous les matins. C'était un salon peint de blanc, décoré par quelques peintures de dragons ou de pavillons japonais rouges et or, entourés pour la plupart du temps, par des cerisiers en fleur. La décoration y était très minimaliste mais c'était ce qui faisait son charme ; cela rendait le tout délicat et raffiné. Il y avait une arche japonaise en guise d'entrée vers les cuisines, des tables et des chaises en bois légèrement rouge, avec sur ces dernières, des ornements taillés dans le dossier.
— Kon'nichiwa ! saluai-je Haruko, la gérante du salon.
— Mademoiselle Granger, Monsieur Malefoy, cela faisait longtemps !
Nous sourîmes en commandant de quoi manger, un petit déjeuner traditionnel japonais. Ils respectaient les règles du Kaiseki, qui prônait l'élégance et la finesse. C'était un réel plaisir gustatif et visuel que de déjeuner ici. De plus, les petits déjeuners étaient plutôt copieux, composés d'une multitude de petits plats. Il y avait bien évidemment du riz, principalement blanc mais avec parfois, des œufs ou des algues japonaises, donnant ainsi des noms compliqués que je ne retenais jamais. Et puis, une soupe miso, que je prenais pour ma part, avec du poivron vert et du bacon — Drago la prenait avec des algues, je ne comprendrai jamais pourquoi. Et pour finir, il y avait le Tsukemono, des légumes marinés. J'avais un faible pour le concombre, alors que Drago restait dans la culture japonaise avec les Daikon, les radis blancs.
— Ça va mieux ? demanda-t-il en entamant son bol de riz, la première chose que les règles du petit déjeuner japonais, voulait que l'on touche.
— Beaucoup mieux.
Il y eut quelques minutes de silence durant lesquelles nous n'osâmes rien dire. Cela n'était pas dans nos habitudes ; nous parlions sans cesse. Mais ce n'était pas dérangeant : nous mangions en nous jetant quelques regards.
— D'ailleurs, je voulais te remercier. Tu as toujours cru en moi... Et ça m'a beaucoup aidée, continuai-je.
— Je n'ai jamais douté de toi, Hermione. Je savais que tu te battrais.
— Drago, je crois que je... commençai-je en posant ma main sur la sienne.
— Nous allons être en retard, annonça-t-il en se dégageant et en consultant sa montre.
T'aime, termina mon esprit.
Je me levai en hochant la tête, réprimant au fond de moi, cette envie de pleurer. Pourquoi avait-il fallu que j'y croie ? Lorsqu'il me parlait, il était si doux, si soucieux. Et puis cette soif de vérité et de vengeance légale. Ces crises lorsqu'il allait me perdre et cette joie immense lorsqu'il me retrouvait. J'y avais cru. Je pensais vraiment que je l'intéressais mais je m'étais trompée.
Nous quittâmes silencieusement le salon japonais. Avais-je le droit de lui en vouloir ? Avais-je le droit de vouloir lui en vouloir ? Les sentiments ne se commandent pas, après tout.
Nous montions les escaliers jusqu'à l'Ancienne Salle du jugement, là où Eurydice aurait dû être jugée, là où elle le serait à présent, avec Ron. L'Ancienne Salle était strictement réservée aux actes graves, contrairement à la Nouvelle Salle. La première traitait des meurtres et de leurs tentatives, des cas des Mangemorts et des faits graves alors que la seconde concernait les vols, l'utilisation de magie devant les moldus et autres délits moins importants.
Nous arrivions au palier entre les deuxième et troisième étages et je m'arrêtai net. Il y a quelques mois, c'était là qu'Eurydice m'avait attendue, baguette pointée sur ma poitrine, Drago derrière moi. Je jetai un regard aux escaliers que nous venions de gravir et me revis tomber, me percutant sur ses marches. Je regardai Drago, juste devant, qui s'était arrêté aussi. Je le revoyais me pousser en arrière, sur le côté, après être passé devant moi.
— Hermione, ça va ? demanda-t-il en posant une main sur la mienne, elle-même posée sur la rampe.
Je sursautai et reculai en adressant un regard fuyant à Drago.
— Hermione, ça va aller. Je suis là.
Je me contentai de regarder ailleurs sans bouger. J'aurais voulu disparaître, oublier tout ce qui s'était passé. Je sentis un bras se passer autour de moi et me tirer contre quelque chose d'à la fois dur et moelleux, de chaud et de confortable. J'entendais un cœur qui battait près de mon oreille ; un cœur qui pulsait régulièrement, calmement, contrairement au mien qui frappait dans ma poitrine, presque à en sortir.
— Viens, murmura-t-il au creux de mon oreille. Viens-là.
Je me laissai aller contre lui sans rien dire. Il me serra fort, caressant mes cheveux et les replaçant derrière mon oreille. Cela ne dura que quelques secondes mais cela me fit un bien fou, même si ça attisa aussi en moi, certaines questions. Pourquoi m'avait-il interrompue lorsque j'avais tenté de lui parler ? Pourquoi avait-il rompu le contact physique que j'avais installé ?
— On va finir par être en retard, dis-je en espérant lui faire comprendre que c'était blessant.
— Oui, tu as raison, confirma-t-il en reculant et en reprenant sa serviette qu'il avait posée contre la rampe.
Nous remontâmes les dernières marches et entrâmes dans la salle, pièce hexagonale aux murs dorés, à la hauteur déconcertante et dont l'étroitesse parvenait tout de même à installer deux centaines de personnes.
Mais là, au milieu, dans une cage ronde, semblable à celle d'un oiseau et aux pointes acérées tournées vers l'intérieur, il y avait Eurydice Blake. Et dans une autre cage identique, juste à côté, il y avait Ron.
Ma gorge se noua alors que je m'arrêtai dans l'embrasure de la porte. J'aurais voulu disparaître. Je ne savais même pas si j'avais encore envie de participer à ce procès.
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Hellow wattpad ?
Vous allez bien ?
Perso, c'est la forme. Jsuis chez moi, avec mes ptites routines, mon roman, mes chats. Que demande le peuple ? (Peut-être la date de publication de mon roman 🤔 (j'hésite encore mdrrrr))
Sinon, c'est l'avant-dernier chapitre. Enfin, il reste une partie pour demain, et puis, c'est fini. Ça me fait bizarre parce que contrairement à mes deux autres nouvelles, qui se déroulent sur un laps de temps beaucoup plus court, j'ai l'impression que c'était super long. Du coup, j'ai pas trop envie de quitter cette histoire.
Bref, j'espère que ce chapitre vous aura plu ! Que va-t-il advenir de Ron et Eurydice ? Et des sentiments de Drago ? (Ouais, sur le coup, il était pas sympa)
Moi, je vous dis à demain pour la dernière partie et je retourne écrire
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𝑱𝒆 𝒕𝒆 𝒑𝒓𝒐𝒎𝒆𝒕𝒔 | DRAMIONE
FanficHermione est toujours enfermée dans ses pensées. Elle a la tête ailleurs, dans les nuages. Elle écoute mais ne réagit pas; ne réagit plus. C'est comme si elle était perdue dans un autre monde. Drago est impuissant face aux accusations qu'il subit...