— Depuis mon stage, j'ai appris pas mal de choses... repris-je.Jamais je ne me serais douté que prononcer ces mots allait être douloureux. Et les prochains le seraient encore plus. Mes parents ne m'avaient jamais appris à remercier quiconque ; ils partaient du principe que ce qu'ils avaient leur était dû.
— Je... J'ai d'abord...
Je bégayais. Moi, Drago Malfoy, je bégayais. Je perdais mes moyens devant une femme inconsciente. Je n'étais plus aussi imbu de moi-même qu'avant mais je ne pensais tout de même pas être aussi hésitant pour annoncer une chose si simple.
— Tu m'as appris une chose extrêmement importante, Hermione. Tu m'as appris que ce n'était pas le sang qui définissait qui on était mais nos choix.
Avant, j'aurais pensé que j'étais ce que j'étais grâce à ma famille ; que je leur devais tout. Les êtres supérieurs ne pouvaient alors qu'être supérieurs. Cela était déterminé par la pureté sang.
Mais qu'est-ce que c'était à présent ?
Une famille ne pouvait pas être pure à cent pour-cent. Déjà parce qu'elle ne saurait sûrement pas retracer tout son arbre généalogique. Et ensuite, parce qu'à une époque, la pureté du sang n'avait pas d'importance. Du sang de moldu aurait ainsi pu venir se mélanger au sang de sorcier. De plus, une bonne personne n'était pas forcément de sang-pur. Depuis que je vivais seul, j'avais eu tout le temps nécessaire pour m'en rendre compte. Et j'avais une preuve juste là, sous les yeux.
— Et puis tu m'as aidé à me défaire de l'emprise de mes parents, avec cette pensée si différente de tout ce que je connaissais jusqu'à présent.
Les mots m'échappaient. Je ne savais plus quoi lui dire. Je ne savais plus comment lui dire. Peut-être était-il temps que je lui avoue tout ; peut-être devais-je enfin me libérer de ce poids, me confesser.
— Hermione, j'en ai assez de vivre avec le poids de la culpabilité... Les gens me dévisagent, pensent que je ne sais faire que le mal... Et par Merlin ! je me pose la même question ! Est-ce que je peux devenir bon, Hermione ? Est-ce qu'un jour, on pourra me regarder comme quelqu'un de bon ?
J'aurais voulu qu'elle puisse me répondre mais je ne pouvais pas lui en demander tant. Elle était là, elle m'écoutait -j'étais persuadé qu'elle m'écoutait- et je pouvais lui dire ce qui me pesait. C'était déjà pas mal, je ne voulais pas en demander plus. Mais être rassuré m'aurait fait un bien fou.
— Je me sens coupable, Hermione... Pas seulement pour tout ce que ma famille a fait, auparavant. Mais aussi pour ton état actuel. Tout le monde me voit coupable, tu sais ? Ton frère, sa femme, les médicomages, même s'ils ne le disent pas. Tous me voient comme le responsable de ton état, tous. Tous pensent que je ne devrais pas être ici, que je devrais être jugé et mis en prison par la suite. Et je commence à penser comme eux aussi...
Elle ne bougeait pas. Elle était juste allongée sur son lit, nombre d'appareils et de tuyaux l'entourant pour la garder en vie. Étais-je vraiment responsable de tout cela ? Pouvais-je vraiment rester là, à la regarder, à lui parler, à m'apitoyer sur mon sort si j'avais fait cela ?
J'aurais dû fuir. J'aurais dû partir en courant. J'aurais dû m'excuser et disparaître. Mais je ne fis rien. Je me contentai de m'assoir à ses côtés et de prendre sa main dans la mienne. Et de la serrer doucement, par quelques petites pressions.
— Tu te rappelles ce vendredi 13 septembre ? Je sais que ce n'est pas très délicat d'en parler... Mais j'ai besoin de le faire. Et je crois que cela pourrait t'aider aussi. C'était il y a trois mois, Hermione, et ce fut le dernier jour que tu as vécu normalement. Nous étions tous les deux en route vers le tribunal. Tu défendais Eurydice Blake. Je ne sais pas pourquoi tu as accepté de la défendre ; elle était comme moi, une fille de partisans de Voldemort, une Mangemort presqu'accomplie. Peut-être était-ce pour me montrer ce que j'aurais dû vivre...
Je pris une profonde inspiration. La suite était beaucoup plus douloureuse et difficile. Comment pourrais-je en parler sans laisser ma voix trembler, sans laisser entrevoir mes sentiments, sans rien laisser paraître ? Mais il n'était plus le temps de cela. Je devais assumer, peu importe mes sentiments, peu importe si les larmes décidaient de couler. J'étais un être humain, sorcier, mais humain quand même. J'avais le droit d'avoir mes faiblesses, j'avais le droit de laisser mes sentiments visibles, même si cela me déplaisait. Et ça, Hermione me l'avait bien appris.
J'essayais de changer, de penser que l'homme, autant que la femme, avait le droit d'avoir des sentiments, de ressentir des choses différentes que la puissance et l'impassibilité. Ce n'était pas facile -changer n'était jamais facile après tout- mais je voulais y parvenir. Pour changer. Pour devenir quelqu'un de meilleur.
— Nous montions les escaliers jusqu'à la salle, t'en rappelles-tu ? D'ailleurs, tu pestais de devoir monter alors que la salle de jugement se trouvait avant dans les sous-sols. Il nous restait à peine une volée d'escalier. Et elle apparut là, devant nous. Eurydice Blake. Une baguette pointée vers toi.
Sa présence n'avait jamais été expliquée. Elle aurait dû être dans la salle déjà, sans baguette et sans pouvoir exercer une quelconque magie. Et ses motivations n'avaient pas de sens non plus : pourquoi s'en prendre à l'avocate qui la défendait ?
— Elle a jeté un sort... Sans prononcer un mot, tu te rappelles... Moi, comme un con, je t'ai poussée pour éviter qu'elle ne te touche. Tout ça est de ma faute, mais je voulais juste te protéger... C'était un accident... Me crois-tu, Hermione, lorsque je te dis qu'il ne s'agissait que d'un accident ? Pourras-tu me pardonner quand tu te réveilleras ?
Je sentais les larmes qui dévalaient mes joues. Et les tremblements de ma voix que je n'arrivais pas à contrôler. J'aurais voulu qu'elle me réponde, qu'elle me montre d'un signe qu'elle m'écoutait, qu'elle m'entendait, qu'elle me pardonnerait. Mais c'était impossible.
— Hermione, je te promets que je te vengerai. Eurydice Blake payera. Et tous ceux qui sont impliqués payeront aussi.
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Hello Wattpad !
Comment allez-vous ?
Personnellement, ça va mieux. Pour ceux qui n'auraient pas vu mon message sur mon babillard, j'ai fait une pause d'à peu près tous mes réseaux. J'avais besoin de temps pour moi.
Mais je reviens ici en force pour vous publier un chapitre de cette nouvelle (et des deux autres) chaque jour jusqu'à leurs fins.
Sinon, désolée de vous avoir laissé sans nouvelle pendant une éternité (et peut-être aussi de vous avoir laissé avec des fin à suspens (j'avoue que je sais plus trop))
Bref, si vous voulez papoter, mes messages sont toujours ouverts (sur wattpad, Instagram, discord)
À demain pour le chapitre suivant ! (Ou à tout à l'heure dans les commentaire)
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𝑱𝒆 𝒕𝒆 𝒑𝒓𝒐𝒎𝒆𝒕𝒔 | DRAMIONE
FanficHermione est toujours enfermée dans ses pensées. Elle a la tête ailleurs, dans les nuages. Elle écoute mais ne réagit pas; ne réagit plus. C'est comme si elle était perdue dans un autre monde. Drago est impuissant face aux accusations qu'il subit...