Chapitre 13

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La Terre des Hommes n'étaient pas le seul domaine existant dans le monde. Plusieurs terres se chevauchaient entre elles. Des mondes avec leurs règles, leurs maîtres et leurs peuples. Certains pouvaient traverser les passages naturels permettant d'aller de dimension en dimension. Et d'autres créaient les passages. Mais encore aujourd'hui, une créature pouvant créer des passages, des portes, ne le pouvaient pas pour tous les mondes existant.

Le pacte ayant brisé ma nature de démone, ma seule protection, les avantages et les inconvénients apparaissaient. Notamment concernant mes capacités à traverser les mondes. Les démons pouvaient se rendre presque partout, mais une Alfe ? Pas d'Enfer, ni de domaine appartenant à des dieux oubliés. Mais la Terre des Hommes et les terres enchantés et féériques tel que Brocéliande demeuraient de mon accès. Ça et un domaine impossible à violer l'entrée sans l'aide d'un ange : le Paradis et ses sept cieux.

— Lys, Lily, Lilith... Vraiment Lys, combien de prénom tu comptes avoir ?

Shany se plaignait, mais en vérité ce n'était pas contre mon prénom, mon nom de démone ou le surnom que me donnait certains qu'elle râlait. Le fait de marcher en pleine forêt avec des talons, sur des pierres et des chemins en pente... Voilà la raison de son agacement.

Nous étions sortis de Brocéliande. Moi, évidemment, mais également Shany. Sans oublié Gabriel. Lucifer était repartie avec son ange, Merlin était resté avec sa fée à Brocéliande, et moi je me retrouvais sur Terre avec un archange aux regards insistants et une sœur légèrement trop enflammée.

— Mon prénom est Lys, maintenant que je ne suis plus une démone je ne suis plus la Reine Lilith. Et certains pensent qu'il est plus affectueux de m'appeler Lily.

— Lily, intervint Gabriel, la voix se voulant volontairement douce, sereine et paisible.

Plein de confiance, il passa un bras dans mon dos et un autre sous mes genoux, me soulevant du sol avec légèreté. Son regard capturant le mien aussi aisément que le papillon se laissait attirer par la lumière de la Lune en pleine nuit, il n'y vit aucune résistance de ma part.

— Tu es pieds nus, se contenta-t-il de justifier son geste.

Pour autant, je n'avais besoin d'aucune excuse de sa part. Surtout s'il m'aidait à ne pas me fatiguer. L'effort était à offrir aux serviteurs, les Maîtres devaient se contenter de l'oisiveté et du bonheur dans l'usage des péchés.

Il nous sortit de la forêt, se repérant sans difficulté parmi les arbres et les sentiers inexistant. S'il n'avait pas été un ange, on aurait pu le confondre avec un elfe ou bien un autre être sylvestre. Un homme aux cheveux éclatant, d'une longueur attirant le désir d'y glisser ses doigts. D'y découvrir la douceur et l'éclat surnaturel de ces fils célestes.

Ma main sur son épaule n'hésita que d'un mouvement lent, mes ongles pointus se frayant un chemin et mes doigts effilochant la chevelure blanche. Aussi doux à chaque fois que je m'y brûlais les doigts. Les anges possédaient toujours ces petits plus accordés par leur Père. Et une telle chevelure soyeuse...

Je l'empoignais pour l'enrouler autour de mon poignet.

Ma tête se posa contre lui, appréciant simplement l'instant présent.

Profiter du présent parce que le passé ne se changeait pas et que l'avenir rencontrerait la fortune.

La lumière brisa l'obscurité de la forêt. Plus aucune ombre. Au sortant de la forêt, mon visage se levait vers le ciel, vers ce soleil étincelant, plus brûlant que n'importe quelle flamme de l'Enfer. Des bras maternisant semblait en décroitre pour venir m'envelopper de cette chaleur agréable. Peut-être la chaleur d'un amant, venue me réconforter dans mes doutes et mes craintes. Le regard d'un père n'abandonnant jamais son enfant même loin de ses mains créatrices de merveilles.

Alter Ego (Tome 4) - La Compagne éternelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant