Alter Ego (Tome 4) - La Compagne éternelle

Chapitre 8

Trois promesses nous lierons à jamais. De la première fois où nos yeux se sont croisés jusqu'à ce que l'éternité n'ait d'existence, rien ne saurait nous faire obstacle.

Mon ange éclatant, tu semblais être si sincère en ce temps-là alors que d'un sourire ravageur dont seul toi avait le secret tu jurais de toujours me faire passer avant eux, avant lui. Ailes battantes sous un zéphyr agréable, tu faisais ce serment de trahir ce qui te liait à ton ciel si cela avait été le prix à payer pour tenir cette promesse. J'en aurai fait tout autant pour toi.

Mon ange, ô mon roi céleste, tes grandes ailes blanches se déployaient pour moi.

Nous étions notre seule raison d'être. Rien d'autre n'aurait dérobé cette place.

Tel fut notre première promesse.

Si mes doigts s'étaient contentés d'effleurer, que mon âme avait accepté de se briser pour lui, aurions-nous eu meilleur avenir tous les deux ? M'aurais-tu aimé ? Aurais-tu brisé tes ailes pour me sauver ?

Les premières lueurs du jour perçaient à travers la fenêtre, se posant directement sur mes paupières. Un réveil matinal des plus doux venu m'extirper d'un rêve qui aurait dû rester à sa place, à savoir celle d'un souvenir enfoui.

Vivianne avait fini par aller dormir dans l'une des chambres du lieu mais Lezia était restée ici, près de moi. Allongée dans un canapé, ma nuit avait été des plus mouvements. Je n'avais pas absorbé autant d'énergie sexuelle depuis des millénaires.

Entre mes visites dans des chambres pour m'alimenter du désir de fans du BDSM et mes micro sieste pour tenter d'absorber de l'énergie sexuelle en rêve, ce n'avait pas été de tout repos.

— Bien dormi ?

Lezia était encore là, sous l'apparence d'une femme. Elle s'approcha, posant un parchemin sur la table basse qui me faisait face. Mon contrat.

— C'est à toi de décider, Lily. Si ce pacte t'a protégé jusqu'à présent, la supercherie cependant ne durera pas éternellement. Les rumeurs circulent et déjà quelques créatures parlent de cette malédiction, celle faisant de Lilith une démone dont le sang aspirerait la vie. Combien de temps encore avant que quelqu'un ne comprenne la vérité ?

Elle savait. Cette femme savait.

— Il est évident que je sais. Mais je ne suis pas ton ennemie, Lily. Je te rends ton contrat.

— Pourquoi ?

— Je pars en vacances, histoire de profiter un peu de ma liberté tant que je le peux.

— Tu as vu notre avenir ?

— Disons plutôt que je n'arrive plus très bien à anticiper l'avenir, ce qui signifie qu'un emmerdeur de première est de retour.

— Qui ?

— Oh, juste un séraphin un peu timbré.

Plaquant mon contrat sous mon soutien-gorge entre mes deux seins, je décidais enfin qu'il était temps pour moi de partir également. Vivianne choisit ce moment pour arriver.

— Vous êtes levées ? Super. Lili, on part.

— Pourquoi es-tu si pressée ?

— Mes visions sont flous à cause de la présence de Lezia mais je suis sûre d'une chose. On a des anges à nos trousses.

— Ah oui, c'est vrai.

Et tandis que nous sortions, moi encore un peu dans les vaps, le soleil fut un réveil encore plus brutal. Lezia avec nous, elle se contenta d'un dernier signe de la main avant de disparaître avec l'aide de l'une de ses clés qu'elle agita dans le vide pour ouvrir une porte invisible. Je voulais le même trousseau de clé pour Noël.