11. Le compte à rebours

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L'ascenseur montait, et chaque étage qui le rapprochait du sien sonnait comme un compte à rebours. Lorsque les portes s'ouvrirent, une appréhension monstre lui tordit le ventre, finissant d'achever son moral.

Toujours vissé sur son siège, Izuku sortit de la cage, grimaçant légèrement lorsque ses roues heurtèrent le rebord qui séparait l'ascenseur du sol.

Il s'avança doucement dans les couloirs, baladant son regard un peu partout et fit attention à des détails sans importance. Parce qu'il devait retarder ce moment où il devra abaisser la poignée froide de la porte 207, le numéro de sa chambre. Non, de leur chambre, un numéro d'ailleurs qu'Izuku venait de découvrir pour la première fois car ici aussi, il ne s'était pas attardé sur ce genre de détails.

S'il n'entendait rien de l'autre côté de la porte, Izuku avait parfaitement conscience de ce qui l'attendait derrière. Que Katsuki l'ignore ou vienne lui parler, l'agresser plutôt, son unique présence suffisait à le rendre nerveux.

Alors, parce qu'Izuku n'est pas sensé se rabattre à de telles peurs, parce qu'Izuku est tout de même sensé être un futur héros, il tourna la poignée et l'ouvrit doucement. Il avait cru pouvoir être discret mais la porte grinça lorsqu'elle cogna le mur, comme pour rire de ses maigres efforts.

Le rideau était rabattu sur le mur, c'était la toute première chose qu'Izuku remarqua. La deuxième fut que Katsuki était dos à lui, assis sur son lit, et regardait la fenêtre comme il avait l'habitude de le faire. Il ne s'était pas retourné à son arrivée et Deku n'osait même pas prononcer un mot; il abandonna son fauteuil et se hissa simplement sur son lit.

Quelques secondes, une minute peut-être, passèrent sans que rien de nouveau ne se produise.

Qu'est ce qu'on fait maintenant?

Parce que oui, Izuku devait faire quelque chose, dimanche matin sonnait pour lui comme une fatalité. Il était inenvisageable que Katsuki parte sans que rien n'est été dit.

Izuku tourna la tête vers le réveil qui indiquait tout juste 18 heures. Il restait tendu mais il ne sentait plus son cœur s'affoler dans sa poitrine, ni la sueur froide de stress glisser le long de son dos.

Le soleil commençait à descendre et se rapprochait de l'horizon, ses rayons prenaient déjà une teinte orangée. D'habitude Katsuki aurait rabattu les volets électriques, mais là il se contentait de simplement rester immobile devant la vitre.

Izuku n'osait rien dire, rien faire. Ses lèvres restaient scellées alors que son esprit lui criait mille questions, mille remarques qu'il aurait pu faire. Mais c'était un tel foutoir que les mots se mélangeaient dans sa gorge.

Il resta muet.

Ses doigts s'entremêlaient nerveusement entre eux, Izuku les sentait moites et ironiquement, ça lui rappelait une situation qu'il avait déjà vécu.

Tandis qu'Izuku cherchait une manière d'engager une conversation, Katsuki souffla puis glissa hors de son lit, étouffant au passage un juron. L'autre, surpris, n'osa ouvrir la bouche et ne fit que détourner la tête pour éviter le contact visuel. Il commençait à penser que Katsuki s'était levé uniquement pour aller aux toilettes lorsque celui-ci finit par briser le calme pesant de la pièce alors qu'il s'avançait vers la porte.

- Viens, on sort.

Izuku revint poser son regard vers lui, pris au dépourvu.

- ...Hein?

- On se casse j'ai dis, prends ton fauteuil et grouille-toi. Grommela Katsuki en arrivant à son niveau.

Coincé entre la main de Katsuki et la barre de la perfusion se trouvait un trousseau de clefs qu'Izuku repéra immédiatement, étant donné le tintement que produisaient celles-ci lorsque le cendré bougeait.

Deux lits, une télé et un rideauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant