Tout ça, ça n'avait duré qu'une seconde.C'était maladroit et pas très agréable. Mais ça, Izuku ne le remarquait presque pas.
Il avait plein de questions, toutes sans point d'interrogation qui zigzaguaient dans son esprit. Ses phrases ne se terminaient jamais, l'une enterrée sous une autre.
Comme si toute son énergie avait reflué vers sa gorge, le reste de son corps était engourdi, paralysé et terriblement mou.
Katsuki venait à peine de refermer une plaie purulente qu'il tranchait de nouveau dans ses sentiments, encore.
Mais avec une belle lame, neuve, le reflet de nouvelles choses glissant de tout son long. Et même si la lame était propre, la plaie restait la même. Alors ça faisait mal, vraiment trop mal, et c'était un peu doux.Puis, une réalisation soudaine, un nouveau choc, quand ses pensées mettaient des mots sur ce qu'Izuku ressentait, réveilla une alerte. Celle de l'instinct, du danger imminent, déjà bien trop proche.
Il n'arrivait pas à s'y défaire et, en proie à un frisson trop violent, ses doigts se crispèrent.
Un claquement sec, suivit d'une douleur foudroyante tourbillonna autour de son index, et comme une alarme, Izuku fit glisser ses roues en arrière, sa respiration s'affolant.Sa tête tournait un peu, mais surtout, elle évitait les deux iris rouges qu'il devinait encore trop proches.
- Je...
Un faible murmure, rempli d'embarras et de choses qu'il ne comprenait pas, mourut au bord de ses lèvres. Elles piquaient trop, encore pleine de sensations qu'Izuku n'avait jamais connu.
Ça et leur précédente conversation, ne s'alliant en rien avec son imagination, l'achevait complètement. Et c'est là qu'il avait senti comme un écroulement, lui donnant envie de fondre en larmes encore une fois.
Mais non, il se retint.Sa confusion se dissipa peu à peu, le retour à la réalité se faisant progressivement, comme si sa vision se défloutait.
Comme l'instant précédent, il voulait fuir, loin, peut-être sauter pas dessus la clôture si ça pouvait lui permettre de ne pas affronter la lame de Katsuki.Ignorer, refouler.
Toutes ces choses, c'était une technique de défense dont Izuku avait abusé, dont il ne s'était jamais lassé parce que c'était la plus facile, la carte du déni.
Pourtant là, elle ne fonctionnait pas. C'était affiché en grosse lettres grasses dans son esprit, l'évidence dans l'improbable. Mais c'était impossible, ça ne pouvait pas être ça.
Et Izuku était incapable, c'était littéralement hors de ses forces, de demander pourquoi. C'était déjà compliqué de rester là, de continuer à respirer et calmer les sursauts dans sa poitrine.Alors il regardait Katsuki, en quête d'une réponse qui ne vint pas. Il ne disait rien, ses yeux tout aussi rouges qu'à l'accoutumée semblaient s'impatienter.
Peut-être attendait-il quelque chose, dans tous les cas Izuku ne pouvait lui donner.
Mais le silence sous cette nouvelle nuit le rendait presque malade, à moins que ça ne soit tout le reste qui lui donne cette affreuse bouffée de chaleur.Izuku sentit le temps s'allonger, et parfois paraître trop court.
Puis ce soupir, s'apparentant plus à un souffle énervé, Izuku l'aurait presque dit fébrile si ça n'avait pas été celui de Katsuki, le tendit un peu plus.
Cependant, le cendré n'ajouta rien, pas une remarque ni un juron, il roula des yeux avant de partir en direction de la porte avec des pas légers, trop fins, les roues de sa perfusion grinçant quelques fois.
Et il disparut derrière les escaliers.La main d'Izuku s'était automatiquement posée sur ses propres lèvres aussitôt Katsuki échappé.
Ouh, que sa plaie était douloureuse. Elle était nouvelle, subtile, mais surtout, elle était délicate. Comme tout proche d'un organe vital, Izuku n'osait pas bouger de peur de l'ouvrir un peu plus.
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Deux lits, une télé et un rideau
FanficIzuku et Katsuki se sont encore battus. Cependant au même moment les services hospitaliers font face à une importante crise et requierent la présence de Recovery Girl de part et d'autre du Japon. Les deux rivaux se retrouvent donc inévitablement à...