Tic
Le soleil se lève avec la vie.
Tac
La nuit se couche avec la mort.
Regret, trahisons, songes, cauchemars, vie, mort, peur, joie, amour, haine. Autant de choses qu'un seul humain peut ressentir, que l'âme humaine dans sa quête perpétuelle de la perfection peut ressentir. Chaque chose, chaque sentiment fait battre le cœur de n'importe qui. Mais voilà. Moi je ne suis pas n'importe qui, je suis Haru. Je ne vous évoque rien, je le sais. Pourtant l'académie Kamone me craint et me connaît. Dans cette académie, je suis presque aussi connu que les sept mystères qui la hante. Honnêtement je m'en fiche, mon âme en perdition dans ses relents de pensées suicidaires n'est là que pour décorer, pour signifier à quel point mon être est vide de sens.
J'effleure la mort de mes longs doigts fin que j'aime à entremêler avec ceux de mon frère. Je veux l'embrasser sans jamais flancher pour sombrer dans la mort d'une vie vide de sens moral. Je caresse, je cherche, je perds, je trouve puis tout disparaît.
Ma respiration s'accélère, se brise puis reprend. Ma silhouette svelte se fond dans les long couloirs, je cours encore et encore pour rejoindre cette classe dont le réveil tonitruant m'éloigne. En retard, comme toujours.
J'effleurais de ma main frêle et d'un blanc cadavérique la porte en bois de ma salle de classe dans le bruit mat d'un toquement. Un homme dans la trentaine au cheveux noir et au yeux brun ouvrit la porte : M. Yamamoto notre professeur de mathématique.
- Encore en retard.... Soupira-t-il avec lassitude. Va t'asseoir.
Aucun bruit, les sourires se dissipèrent tel les éphémères vestige de joie qu'ils sont. Je lui ferait payer de jouir de mon absence. J'adressais un sourire sadiquement enfantin à l'agitateuse en question, passant à côté d'elle je lui murmurais : "Part, revient, fane et meurt. Le seul secret de mon bonheur." Cette seule phrase fit tressaillir la blonde et les élèves alentour, elle me regarda d'un regard apeuré et suppliant. Un gloussement s'échappa de mes lèvres. Le professeur comme tous les autres avait l'habitude de voir cette scène et laisser couler, prenant ça pour de simples chamailleries de cours de récré. Je m'assis à ma place au fond. Je n'écoutais pas le cours qui ce déroulait.
Je dessinais la magnifique et douce faucheuse entre les lignes de mon cahier, me laissant aller à des divagations moroses qui faisaient partie de mon quotidien. Le cours passa et les autres cours défilèrent tout aussi rapidement. La pause déjeuner venue je sortis dehors passant derrière le grand bâtiment de l'académie en compagnie de la blonde qui se nommait Aika. Arrivée, je m'adossais au mur en la regardant avec un grand sourire.
Aika commença à partir, me tournant le dos :
- Où vas-tu ? Demande-je, elle se retourna en tremblant.
- Je pars. Dit-elle d'une voix chancelante.
- Maintenant revient. Dis-je, elle revint et se rapprocha. Fane. Ajoute-je et elle se mit à genoux. Et meure ! M'exclame-je.
Je lui donnais un grand coup à l'estomac, elle posa ses mains devant sa bouche pour s'empêcher de vomir ce qu'elle ne parvint bien entendu pas à faire. Je me baissais et saisissais son menton entre mes mains pour plonger mon regard vert émeraude dans ses pupilles teintées d'effroi. Je m'apprêtais à parler quand une voix retentit, plus tremblante que jamais :
- A-arrête ! S-s'il te plaît.... S'exclama une voix masculine chevrotante. Je levais la tête vers ce gêneur, un jeune homme au cheveux en bataille, aux yeux ambrés et au physique frêle se tenait là.
- Qui es-tu pour m'interrompre ? Demande-je calmement en tentant de cacher mon agacement.
- Je suis....
- Amane ! S'exclama une autre voix, un brun en tout point ressemblant au premier ne tarda pas à s'incruster en sautant sur le dos du dénommé Amane qui s'affeça sous son poids.
- J'ai ma réponse, et toi tu es qui ? Demande-je en resserrant ma prise sur le menton d'Aika sous le coup de la frustration.
- Je suis Tsukasa ! S'exclama-t-il joyeusement, non. Ses grands yeux expriment quelque chose de différent, s'en est presque effrayant. Et toi ? Je souris.
- Une folle au milieu d'esprit brillant. Je n'ai d'humain que le nom. Dis-je simplement. Comprendra qui pourra. Ajoute-je.
- Je vois . Dit-il, ses yeux s'emplirent de noir et devinrent menaçant. Tu n'as pas intérêt à toucher à Amane. Me dit-il d'une voix tout aussi menaçante que ses yeux.
- Je ne lui ferai rien. Je lâchai Aika, puis me relevai et lui jetai un regard.
- C'est le seul secret de ton bonheur. Dit-elle d'une voix empli de peur, opprimant sans doute des sanglots.
- Bien, j'en ai fini avec toi. Et je partie comme j'étais arrivé, marchant calmement en tendant la main vers les enfers qui m'envelopperais une fois la faucheuse trouver.
Les pensées suicidaires s'emparèrent de moi avec tout leur charme, faisant de mon âme un néant. Noir, vide, incenser et étrangement envoûtant. Dans ces moments je me sens comme tomber. Je m'assis sur la chose la plus proche : un bassin de carpe. Le regard vide, je contemplais les poissons : "Vous aussi vous voulez savoir ce que ça fait de mourir" songe-je. Un sourire se dessina sur mes lèvres et je tendis doucement une main vers une carpe :
- Salut ! ~ Je me stoppais net dans mon geste.
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Voilà le premier chapitre ! J'avoue que quand j'ai écrit ça je me suis dit que je devais être un peu folle pour faire quelque chose d'aussi sombre mais surtout..... Putain Haru n'a pas de cœur et de sens moral ! Je suis sûre que certains se disent eux aussi ça mais ne vous inquiétez pas, la suite promet d'en révéler un peu plus sur notre Haru la psychopathe philosophe. (punaise ce surnom ! XD) Bref j'espère que ça vous aura plu 😊
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• 𝐀s a dead | Tsukasa Y. •
FanfictionHaru, c'est une créature vil et méchante. Bien vivante, à n'en point douter. Cette fille ce sent pourtant vide, elle attend son printemps nouveau. Elle attend la mort avec une tel dépendance qu'elle songe à l'avancer. "Part, revient, fane et meurt...