Chapitre 13 : Désespoir immuable.

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Le vent soufflait fort, les branches craquaient en s'entrechoquant alors que les feuilles murmuraient violemment des paroles divines que seuls certains comprenaient. Le soleil ne parvenait pas à percer la muraille de nuages gris dans le ciel larmoyant. Les tuiles noires se faisaient glaciales, muettes et terriblement triste du léger poids de mon corps qui venait les embêter. Mes cheveux volaient derrière moi, semblable à des corbeaux en pleins vols. L'horizon se faisait lointain et je savais que la lumière ne viendrait pas parce que je la chassais avec douceur. Je m'avançais vers le bord du toit : "Est-ce que ça suffirait ?". C'était la seule question qui me hantait.

Je passais avec lassitude ma main dans mes cheveux. J'inspirais et expirait doucement en posant ma main sur ma poitrine, voulant sentir une dernière fois ma poitrine se soulever, sentir une dernière fois mon coeur battre. Un rire nerveux et moqueur m'échappa, tremblant tout comme mon souffle. Le froid s'engouffrait dans ma poitrine, lentement mais surement. Je fermais les yeux pour profiter du vent mordant avant que mes iris émeraude ne réapparaissent. Je vis une silhouette alors que mon pied plongeait dans le vide, c'était Tsukasa qui me regardait avec un sourire triste.

"Sayonara."

Mon corps suivit le mouvement une fraction de seconde après ce mot. Il n'en fallait pas plus. Des larmes perlaient à mes yeux alors qu'un léger sourire étirait mes lèvres. Je m'écrasais sur le sol dans un horrible craquement. Le noir se fit rapidement, je ne sentais plus rien à part une douleur atroce. 

Aaah... ~ Que la douleur rend fou... Je ne comprends pas ce qu'il se passe avec mon corps, rien ne bouge, cette fois je suis vraiment comme une poupée désarticulée. J'espère que mon âme disparaîtra à jamais. "Ai-je fait le bon choix ?", évidemment. Il n'y avait rien de plus à faire. Jusqu'à présent je n'avais jamais vraiment tenter quoi que ce soit mais je pense que si je l'avais fait mon voeu aurait été exaucer bien plus vite. Que j'ai été bête. Stupide enfant que je suis. 

Oh...? Je sens que ma conscience s'envole... Vais-je mourir ou seulement perdre connaissance ? Allez savoir ! Espérons que la mort veule bien de moi. Je sens déjà ses mains froides, hum... Que ça fait du bien... Certain on peur de se brûler les ailes moi je crains de me transformer en statut de glace sans plus jamais pouvoir bouger, remuer les lèvres... J'en ai vraiment peur...

Je suis sans doute l'être humain le plus lâche et égoïste qui soit. Mais suis-je seulement un être humain ? Bonne question...

***

Mah... Que tu es bête Haru ~ Méchante fille que tu es de vouloir te suicider devant moi. J'allais presque pleurer... Enfin bon. Ce n'est pas comme si je tenais à elle d'une quelconque manière que ce soit, je crois. Assez réfléchit, ça fait bien deux heures qu'on attends à l'hôpital. Quand je dis nous je parle de son frère qui se ronge les ongles en pleurant depuis tout à l'heure, d'Amane qui pleure dans mes bras et de ses parents qui s'énerve contre elle pour avoir sauter. je ne comprends pas pourquoi ! Elle faisait un visage si merveilleux à ce moment, ça ce voyait qu'elle était à bout.

Aaah... ~ Je veux revoir ce visage si merveilleux ! Haru est si belle, on dirait un ange déchu ~ Je n'oublierais jamais son visage à ce moment là. Hum ? Un médecin venait d'arriver, il nous annonça qu'Haru était sortit d'affaire. J'imagine d'avance sa déception, je sens qu'on va s'amuser ! Je courus jusqu'à sa chambre aussitôt qu'il eu annoncer les visites autorisées et m'enfermer avec elle avant que qui ce soit ne puisse entrer. 

Lorsque je fus tourner vers elle, je remarquais que la brune fixait le vide avec un air dépité. Je me mis alors à ricaner. La fille tourna vers moi un regard blasé avant de se lever difficilement pour me prendre dans ses bras ce qui m'étonna.

"T'es enfin là... Murmura-t-elle. Je me demandais si tu allais venir. Ajouta la suicidaire en rigolant légèrement."

Je n'osais rien dire, son silence m'imposait de me taire. C'était bizarre, jusqu'à maintenant je ne m'était jamais soucier d'elle. Une chose inutile parmi tant d'autre et pourtant une partie de moi voulait respecter cela. Honnêtement, quand je l'ai vu sauter mon souffle c'est arrêter, comme si je tombais avec elle. Je n'avais pas envie de la regarder en face comme si cette partie de moi qui tenais inconsciemment à elle s'en voulait. Cela m'agaçait, pourquoi devais-je penser à elle de cette façon ?! Elle devait souffrir pour me faire plaisir ! C'était ce que j'aimais le plus ! Voir les gens à bout, relâcher leur côté sombre comme une bête noire qu'on aurait bridée !

"Tu n'es pas quelqu'un de mauvais, puisque tu t'es tue. Tu te contredis dans tout intérieurement. J'entends ton coeur mais il ne bat pas, il cri désespérément. Toute fois je ne sais pas ce qu'il hurle tant mais ce que je sais c'est que tu ne me l'expliquera pas. Je n'ai pas besoin d'entendre des paroles dépourvues de sens ou de vérité. Je n'ai jamais aimer les mots car ils sont beaucoup trop trompeur. J'ai peur que toi aussi tu arrête d'être franche avec moi. Je lis en toi comme dans un livre ouvert et je sais que ça t'énerve. Dit-elle doucement comme pour confirmer mes pensées."

Pour m'énerver, ça m'énervais sacrément ! Tu ne sais rien de moi, de tous ce que je peux penser ou faire ! J'aimerais que tu te taises à jamais mais en même temps... Je ne sais pas. Quand il s'agit de toi que je ne sais jamais, je pense que je te déteste. C'est sans doute cela, je ne peux rien supposer d'autre. J'ai peur de ce que je peux penser de toi mais ça je ne le dirais jamais. Est-ce que j'ai peur de t'aimer ? C'est possible, bien trop possible. Devrais-je l'éloigner en lui prouvant que je suis mauvais pour éviter d'avoir peur ? J'ai envie mais en même temps ma voix reste bloquée. "Je... Tu m'agaces... Haru...", réussis-je à articuler difficilement.

Je sentis sa poitrine se soulever irrégulièrement alors qu'un rire s'échappait de ses lèvres. Je fourrais mon nez dans son cou chaud pour sentir son odeur. Elle sentait les chrysanthèmes, son odeur était aussi légèrement sucrée. Mes joues me picotèrent légèrement alors que la chaleur irradiait, encore une réaction bizarre. Je me sentais rougir et encore plus lorsqu'elle posa doucement ses lèvres sur les miennes, les effleurant d'un geste chaste et doux. Haru s'écarta lentement en affichant un sourire amusé sans doute par mes rougeurs grandissantes alors que je détournais hâtivement le regard.

Je sortis rapidement de la pièce après avoir déverrouiller la porte, les lèvres légèrement pincées, le regard fuyant et la gêne m'envahissant de plus en plus. Je m'enfuis dans les couloirs blancs alors que mon frère et le sien s'engouffraient dans la pièce. J'attendis donc seul dehors, transis de froid mais cela ne me dérangea pas tant que je pouvais me trouver loin de la source de mon embarras. 

"Haru... Je t'aime mais je te déteste." Le vent emporta alors silencieusement mes paroles pour qu'elle ne parvienne à aucunes oreilles indiscrètes. Et la solitude embrasa le reste.

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Ce chapitre vous a-t-il plu ? Avez-vous eu peur qu'Haru ne meure ? 

J'ajoute aussi, même si je pense que vous le savez que les chrysanthèmes symbolise le deuil mais aussi le bonheur, la bonne santé et ironiquement l'immortalité.

Avez-vous apprécier le fait que la majorité du chapitre soit du point de vue de Tsukasa et que de ce fait on puisse connaître ses sentiments ?

Bonne journée/soirée mes chers lecteurs !

• 𝐀s a dead | Tsukasa Y. •Où les histoires vivent. Découvrez maintenant