Chapitre 14 : Silhouette fluette.

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J'étais sortie de l'hôpital, on m'avait prescrit une thérapie de groupe car sois disant j'avais besoin de soutient... Quelles foutaises ! J'étais chez moi, allongée sur mon lit en fixant le plafond désespérément, tous cela m'agaçait fortement. Je me levais péniblement en soupirant bruyamment. Je pris un jean noir et un vieux tee-shirt blanc un peu trop grand pour moi avant d'aller me laver et m'habiller. Je me saisis d'un sac à dos noir dans lequel je glissais une gourde d'eau pleine, un bento que j'avais pris soins de préparer et mon téléphone à clapet. Je descendis silencieusement les escalier après avoir mis un mot sur la table de la salle à manger comme quoi je partais me balader.

On m'avais recommander de ne pas sortir voir formellement interdit afin que je ne refasse pas de "bêtise" comme sauter d'un toit par exemple. Mais je n'en avais que faire. Je pris le train jusqu'à un petit village de montagne appelé Nikko, soit un trajet de deux heures. Avais-je prévenu que ça serait long ? Bien entendu... Arrivée là-bas après avoir vu de magnifique paysages durant le trajet je partis en quête de la rivière Daiya. Une fois trouvée je parvins à déniché un coin ombragé du soleil de printemps auprès de la rivière. L'herbe chatouillait mes pieds que j'avais dénudés. Elle était fraîche et légèrement mouillée par la rivière en amont. Une sorte de toit de lierre me protégeait. Je sortis mon bento car il était quasiment treize heure et entamait celui-ci sans grand appétit. Avaler trop de nourritures me donnait de fortes nausées. 

Je finis donc mon dîner en compagnie de la rivière chantante dans laquelle je trempait mes pieds. L'eau était froide, les galets au fond comme polies et recouvert de mousse glissante. Toute fois cela ne me dérangeait pas. Un léger brouillard planait au dessus du point d'eau ce qui faisait que les choses qui étaient trop loin se réduisaient à de simples ombres sinueuses. D'ailleurs l'une de ces ombres m'interpella. C'était une silhouette humaine plutôt fluette qui semblait descendre le long de la parois terreuse. Une fille ? Non, trop carré d'épaules. J'eu le sentiment que la personne que je supposais "il" se tournait vers moi pour avancer dans ma direction. Au delà du tumultes de l'eau j'entendis distinctement des pas dans l'eau.

Un blondinet aux yeux hétérochromes sortit de la brume. L'un de ses yeux était gris et l'autre d'un vert très clair. Il me toisa avec un sourire mystérieux avant de venir s'asseoir à côté de moi, toujours les pieds dans l'eau. Je le fixais avec intrigue et insistance, n'osant rien dire. Il tourna ses yeux si particulier vers moi, ses lèvres n'affichant aucun sourire cette fois.

"... Tu fais quoi là ? C'était ma place, je viens là tous les jours à la même heure.

- Je me baladais c'est tout.

- Toi aussi t'a fuis ta famille ?"

  Un sourire amusé éclaira mon visage. Il parlait avec un léger accent campagnard, et bien qu'il s'exprime d'une façon relativement familière, sa voix n'était en aucun cas agressive. Il avait cette air enfantin qui le rendait mignon.

"On peut dire ça... Fis-je sur un ton rieur.

- Pourquoi ? C'est quoi ton prénom ? Ton âge ?

- Eh bien... Tu en pose des questions... Enfin bon, je vais te répondre seulement si tu répond à ces mêmes questions d'abord.

- D'accord... j'm'appelle Junko... Te moque pas, j'sais que c'est un prénom de fille alors tous le monde me surnomme Jun-kyan... J'ai 10 ans... Fit-il avec embarrassement.

- Okay Jun-kyan ! Moi c'est Haru, j'ai 13 ans et j'ai fuis parce que ma famille me saoule. D'ailleurs tu n'a pas répondu à cette question. ~ Tu ne veux pas ? ~ Ricane-je avec amusement."

Le garçon ne répliqua bien, me fixant de ses yeux énervés en se mordant la lèvre inférieur. Un silence pesant s'installa, troublé par le seul bruit de mes pieds se balançant dans l'eau limpide. Mon sourire semblait troubler le jeune garçon. Celui-ci tendit ses bras qu'il avait dénudé vers moi en détournant le regard. "Oh...", lâchais-je surprise. "Intéressant", pensais-je. Des traces de doigts violacées étaient présentes. Il se faisait donc battre, c'était pour cela. Cette idée me révulsa au plus au point, comment pouvait-on faire cela à un enfant qui plus est son propre fils ?! Ce garçon m'inspirait une profonde empathie, je le pris doucement et tendrement dans mes bras comme si c'était mon petit frère. Il referma ses bras dans mon dos alors qu'il s'accrochait désespérément à mon tee-shirt. Je sentais ses larmes couler le long de mon dos. Je m'accrochait à mon tour à son tee-shirt gris, me mettant à pleurer à mon tour. Il me rappelait ma propre douleur. On hurla de désespoir ensemble, après avoir déverser tous notre soul le silence se fit. On resta dans les bras l'un de l'autre. Je sentais la pensée qui le hantait en ce moment même. Il voulait mourir. Je ne pouvait pas le laisser se tuer aussi jeune. Chez moi ça ne me dérangeait pas mais j'ai les autres... Ça me révoltait !

"Junko. Je t'en pris ne meure pas. Fait le pour moi : vis. Ris, pleure, aime et avance. N'abandonne jamais ! Tu m'entends ?! Reste debout même si c'est difficile ! Garde la tête haute même si les autres te déteste et te regarde bizarrement. Bas toi contre le monde entier s'il le faut ! Mais vis ! Pour tes rêves ! S'il te plaît, je t'en supplie ! Je veux te l'entendre dire de vive voix ! Hurle-je."

Le silence s'installa de nouveau, je sentais qu'il méditait sur mes mots. J'avais les larmes aux yeux, j'attendais. J'attendais qu'il dise ce je voulait tant, qu'il vive, qu'il le voulait sincèrement.

"Je... Je vais vivre ! Pour toi et seulement pour toi ! Haru, tu est ma seule amie alors je vivrais ! Je deviendrais une personne honorable que tous le monde connaîtra et je veux que tu voie ça ! Reste prêt de moi et sois ma grande sœur ! Mon one-san à moi ! Je t'en pris ! Tu veux bien ?

- Je... Je... Hmpf... Je ne pu finir ma phrase."

Je fondis en larmes, on ne m'avait jamais dis quelque chose de tel. Ces mots me touchèrent profondément mais je ne pouvais pas répondre positivement. Je n'avais pas cette force vitale, celle du commun des mortels. Je n'avais pas la force de vivre, l'envie de le faire m'avait quitter depuis bien des années... Mon silence parla pour moi, je crois qu'il compris implicitement ce que je ressentais. Je murmurais tout de même un désolé attristé par ma propre lâcheté. Dans d'autres circonstances j'aurais pu répondre positivement mais je ne le pouvais point. J'aurais aimé suivre le chemin de ce garçon que je connaissais à peine. 

Je rentrais chez moi, triste, j'avais échanger mon numéro avec ce jeune garçon. Une fois dans ma chambre après un long sermon, Junko ne fit que me hanter. Son air désespéré et ses yeux hétérochromes me demandant de garder espoir sans que je ne puisse y répondre. Je mangeais peu, je n'avais pas faim et me couchait tourmentée par ce visage enfantin.

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Désolée de ne pas avoir publier plus tôt ! Je poste maintenant du coup, étant donné que c'est la période des fêtes je ne posterais pas ce dimanche.

Sinon, que pensez vous de Junko ? Franchement, je pense que dans cette fanfic il est mon personnage préféré. Je suis particulièrement fière de lui. Et vous, qui est votre personnage préféré ?

Ce chapitre est triste quand même, j'avais la gorge nouée tous le long de son écriture... Haha...

A plus ! Et joyeuses fêtes ! Merry christmas and Happy new years !

• 𝐀s a dead | Tsukasa Y. •Où les histoires vivent. Découvrez maintenant