Je m'approche tout de même,
me racle la gorge et
prends la parole.« - Désolé de déranger.
Mais Alizée, je voulais juste te donner ça. »Je jette le livre plus que
je ne le pose,
braise vivante au creux de mes mains.L'homme me dévisage.
Et toi, pour la première fois, tu sembles légèrement me sourire.
Tu choisis bien ton moment.« - Il y a un mot dedans. Lis-le s'il te plaît. Au moins ça. »
Je la vois tendre la main
afin d'attraper le livre,
et le mot au passage.Pris de panique,
je prends la fuite.Je ne préfère pas être là lors de sa lecture.
Et j'espère aussi qu'elle ne lira pas mes paroles aux côtés de cet homme.De ce fait,
je m'en vais,
le plus loin possible
et me retrouve
au port, écouteurs aux oreilles.La musique défile,
j'imagine donc que le temps aussi.La mer est calme aujourd'hui et
le temps parfait.Parfait pour ?
Je suis seul.
Et je n'ai rien à faire.Are we a pair ?
Me here at least on the ground,
You in mid-air,
Where are the clowns ?
Isn't it bliss ?Ironiquement, Frank Sinatra dit tout haut ce que je pense tout bas.
Le seul clown ici,
c'est celui qui attend incurablement
une réponse favorable de celle qu'il aime.
Alors que celle-ci l'a déjà oublié.En somme, Alizée ne fait que subir
ma présence dans le futur
qu'elle s'est reconstruit lors de mon absence.Le seul clown ici, c'est
moi.Je n'aurais jamais dû partir,
il y a trois ans.Alors
pourquoi suis-je parti ?-
Alizée.
J'ai attrapé un coup de soleil, un coup d'amour, un coup de je t'aime.
Et j'en dors plus, viens me voir demain.
Je t'attendrai près de la fontaine,
celle de la Grande Place.
Celle où nous dévorions la vie du regard,
accro à chaque signe d'humanité.
Les gens passaient, venaient.
Repassaient et revenaient.
Aucun détail ne nous échappait.
Alors, remettons ça demain.
Trois ans plus tard, tout ne sera que plus beau.
Crois-moi.Ps : comme le dit le titre, songe à la douceur !
Ps2 : celle que nous partagions à l'époque semble-t-il.Mao
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coup de soleil sous nos je t'aime
RomanceMao et Alizée, c'est une enfance aux senteurs d'été, le vent en poupe et de la glace fondue qui dégouline sur leurs doigts. Les enfants crient et jouent. Les parents sourient, mais pas à nous. Mao et Alizée sont là, face à face et pourtant si loin...