Comme à chaque fois,
le réveil est dur à encaisser.Je ne veux que partir
mais mes yeux continuent de s'ouvrir.J'ai mal à la tête,
ça bourdonne.
Comme un lendemain de soirée.Et, quelle soirée !
Ma mère et mon père se cramponnent l'un à l'autre, non loin de moi.
On dirait qu'ils ont
dormi
ici.Le maquillage de ma mère a coulé sur son visage et y a laissé de longues traces noires.
Mon père, lui, est blafard, son faciès strié par l'inquiétude.« - Ça va mieux ? demande ma mère.
- Je crois que oui. C'est encore un peu flou, mais je crois que j'ai merdé hier. Alors désolé si je vous ai fait peur. je murmure.
- Ne t'inquiète pas pour ça. me rassure mon père. Alors si je comprends bien, tu es de nouveau dans la course ?
- Je crois que vous ne comprenez vraiment pas. Je n'y arrive pas. Ça me fait mal. J'ai eu des souvenirs, des images me sont venues et m'ont détruit. Tout cette histoire me ronge de l'intérieur comme un ver dans un fruit frais.
- Qu'est-ce que tu as vu ?
- Je ne vois que des moments passés avec Alizée. Sur le port, à la Grande Place, en terrasse, au bar... Nos échanges, nos discussions, nos observations. Maintenant c'est clair, j'étais fou d'elle. Et je le suis toujours, c'est ça qui me fait mal. J'ai l'impression de vivre avec elle dans mon subconscient. Et quand je me réveille dans la réalité, elle est loin de moi avec cet autre.
- Il me semble que tu es proche du but. Tu dois lutter ! Souviens-toi ! Tu y es presque, je te le promets.
- Il n'y a que comme ça que tu pourras guérir, mon grand. Tout ne repose que sur toi. finit mon père. »
Il semblerait que pour une fois je sois le détenteur des cartes.
Et si je l'étais depuis le début ?
Mais je ne vois pas les cartes.
La bataille fait rage à l'intérieur de ma tête, à l'aveugle,
loin des yeux du monde.Ai-je déjà abattu mes as ?
Ai-je une chance de gagner ?
Il faut que je tente.
Le temps compte, les secondes passent.
C'est à moi de jouer.Ça y est, c'est sûr.
Il faut que je me décide.Je vais faire le mur et je tombe dans le vide.
Un valet tombe sur la table en bois.
Ton trois ne fait plus le poids.Je suis à nouveau dans la course.
L'étau se ressert.
Les scores sont proches.Le gagnant sera bientôt désigné.
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coup de soleil sous nos je t'aime
RomanceMao et Alizée, c'est une enfance aux senteurs d'été, le vent en poupe et de la glace fondue qui dégouline sur leurs doigts. Les enfants crient et jouent. Les parents sourient, mais pas à nous. Mao et Alizée sont là, face à face et pourtant si loin...