Cette nuit-là,
un cri sorti du néant m'agresse les tympans.
Une sensation d'humidité m'imprègne le corps tandis qu'un air marin
m'emplît les poumons.Puis des vagues.
Des vagues, rouges sang, viennent me lécher les pieds.
Le cri est à présent inaudible et pourtant ce murmure m'enserre le
cœur.Comme une plainte qui revient tout droit du pays des enfers, disséminée, étouffée, torturée, la voix m'appelle.
Ce n'est qu'un souffle, trop vite englouti par l'océan, trop vite oublié, trop vite mêlé au clapotis de l'embrun.
Ce n'est qu'un chuchotement qui, pourtant...« - Mao ! »
Je me réveille en sursaut.
L'océan s'est évaporé et aucune tache de sang ne marque mon corps.« - Il est quinze heures ! Lève-toi maintenant. »
Plus qu'énervé d'avoir été sorti de mon sommeil, je tente désespérément de me rendormir. En vain.
Impossible de faire renaître ce cri parmi les méandres d'écume.
Aucun moyen de rejoindre à nouveau l'océan.
D'ailleurs...
d'où venait tout ce sang ?« - Si tu n'ouvres pas cette porte dans dix secondes chrono, j'appelle ton père ! Est-ce que tu as bien compris ? »
Aurais-je l'occasion de faire ce rêve encore une fois ?
« - 1,2.. »
Ou bien est-il destiné à être oublié par mon subconscient..?
« - ..3,4,5.. »
Comme ce cri étouffé par l'immensité de l'océan..
« - ..6,7.. »
Ou bien est-ce un de mes souvenirs qui revient ?
« - ..8,9.. »
Impossible.
« - ..9 et demi.. »
À moins que...
« - Ulysse ! Ton fils n'en fait qu'à sa tête ! crie ma mère.
- Je suis là.
- Ah bah tiens. Quand monsieur se décide...
- Maman, est-ce que je me suis déjà noyé ? je demande.
- Mais qu'est-ce que tu racontes encore ? Va manger plutôt, ça te fera du bien !
- Stéphanie ! nous entendons mon père crier du salon. »
VOUS LISEZ
coup de soleil sous nos je t'aime
RomanceMao et Alizée, c'est une enfance aux senteurs d'été, le vent en poupe et de la glace fondue qui dégouline sur leurs doigts. Les enfants crient et jouent. Les parents sourient, mais pas à nous. Mao et Alizée sont là, face à face et pourtant si loin...