La Descendante

CHAPITRE 14 : Mauve (Nouveau)

Tout à coup, un flash m'éblouit et des images me reviennent, comme si ma mémoire était bloquée par une sorte de filtre qui m'empêche de retrouver la totalité de mes souvenirs. De fines brides passent devant mes paupières, tel des scènes d'un film qu'on aurait coupé. Mon cerveau me montre un homme, à terre, en train de se faire déchiqueter par des chiens enragés. Il hurle de douleur et je peux lire dans ses prunelles toute la souffrance qu'il endure. Soudain, l'un d'entre eux l'attaque violemment au cou et l'égorge. Du sang gicle jusqu'à mes jambes et salit mon pantalon d'un rouge chaud et métallique ...

Et si c'était réellement le sang de cet homme qui se trouve actuellement sur mon jean ? Et si j'avais à nouveau tué quelqu'un cette nuit ?

* * *

Les images passent en boucle dans ma tête, alors que les questions m'oppressent. L'eau froide coule abondamment sur ma peau mais je ne me sens plus consciente. J'ai l'impression d'être dans une bulle, un monde à part, une autre dimension où je ne suis pas moi-même. Qui suis-je ? Qui est le monstre qui ressurgit pendant la nuit ? Vient-il de moi ? Est-il moi ? Que m'arrive t-il ? Pourquoi je ne me souviens de rien ? Sauf ce moment qui tourne encore et encore dans mon esprit ... Comme si quelque chose ou quelqu'un voulait m'exposer devant le fait accompli. Comme si une force me poussait à devenir cette chose. Ce monstre qui m'appelle ...

Secouant la tête et passant mes mains autant brûlantes qu'humides sur mon visage, je tente d'oublier, juste l'espace d'un instant qui me permettrait de respirer.

Qui suis-je ? Que suis-je en train de devenir ?

Coupant l'eau et prenant la serviette propre que Melyssa m'a apportée tout à l'heure, je me sèche rapidement. Je me frotte comme si le mal allait partir, comme si je pouvais redevenir moi-même en faisant cela. Pour effacer ces gens que j'ai tué. C'est tellement ridicule ...

Après avoir mis des plombes à démêler les boules de noeuds qui me servaient de cheveux, je me dirige - enroulée dans la serviette blanche - vers la chambre d'ami qui va être la mienne le temps de mon séjour ici. Temps indéterminé au vu de la situation. Je doute fortement que quelqu'un trouve une solution à mes problèmes - ne serait-ce que les plus urgents.

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* Flashback *

_ Malya, on sait tous les deux que c'est pas de la peinture ni du maquillage.

Ne voyant aucun sens à ses propos, mon instinct me guide et je prends alors conscience qu'il parle des marques du liquide bleu sur mon visage.

_ C'est rien-

_ Et le sang sur ton pantalon, t'expliques ça comment ?

Baissant les yeux sur l'endroit qu'il m'indique d'un revers de la main, je remarque soudainement des tâches rougeâtres. On dirait que du sang a séché pendant la nuit.

Comment est-ce possible ?

Tout à coup, un flash m'éblouit et des images me reviennent, comme si ma mémoire était bloquée par une sorte de filtre qui m'empêche de retrouver la totalité de mes souvenirs. De fines brides passent devant mes paupières, tel des scènes d'un film qu'on aurait coupé. Mon cerveau me montre un homme, à terre, en train de se faire déchiqueter par des chiens enragés. Il hurle de douleur et je peux lire dans ses prunelles toute la souffrance qu'il endure. Soudain, l'un d'entre eux l'attaque violemment au cou et l'égorge. Du sang gicle jusqu'à mes jambes et salit mon pantalon d'un rouge chaud et métallique.

Et si c'était réellement le sang de cet homme qui se trouve actuellement sur mon jean ? Et si j'avais à nouveau tué quelqu'un cette nuit ?