Petite famille dysfonctionnelle

Chapitre 9 : Un seul être vous manque...

Plusieurs jours s'écoulèrent avant que Tauryon et son frère, désormais rétablis, ne voient troubler leur existence par un événement inattendu.
Les deux frères marchaient dans la forêt en parlant de tout et de rien, en direction de la ville pour y glaner des informations.

- As-tu des nouvelles d'Irinwe et de Raven ? S'enquit soudain le cadet.

Tauryon s'arrêta net, puis se tourna vers son jeune frère.

- J'ignorais que tu te préoccupais encore d'eux, Volanaro...

- Arrête, tu sais bien ce qu'il en est... Sourit le plus jeune. Il s'agit tout de même de ma famille. Ta femme, contrairement à ma fiancée, est quelqu'un de charmant. Et j'apprécie tout autant mon neveu.

Tauryon haussa les épaules et reprit la direction d'Épervine avant de finalement répondre :

- Cela fait quelques temps que je n'ai pas eu de nouvelles d'eux. Ils sont normalement en sécurité à l'Ambassade du Thalmor près de Solitude...

Volanaro s'arrêta brusquement, sidéré.

- Tu les as fait venir en Bordeciel ? Est-ce bien prudent ?

Tauryon se retourna, les mains dans le dos, puis se justifia :

- C'est ma charmante épouse qui a voulu venir dans ce maudit pays glacé. D'après elle, Raven ne cessait de demander après moi.

La stupeur passée, un nouveau sourire étira les lèvres de Volanaro en pensant à son neveu.

- C'est un gentil garçon. Je me souviens de lui quand il avait à peine quatre ans. Il disait toujours qu'il deviendrait le plus grand mage de notre temps.

- Et je suis certain qu'il y parviendra. Il est très doué pour la magie, et diablement intelligent pour son âge.

- Il tient ça de son père.

- Certainement.

Tout deux sourirent en pensant au jeune elfe. Volanaro ne l'avait vu que quelques fois. D'abord, quand son frère aîné et sa femme l'avaient présenté à leur famille, alors que ce n'était encore qu'un nourrisson. Ensuite, quand il avait fêté ses deux ans, puis ses quatre et sept ans. Volanaro s'était beaucoup attaché à ce petit, lui qui n'avait pas d'enfants et qui n'en aurait sans doute jamais.
Raven était toujours enjoué à chaque fois qu'il le voyait. En revanche, quand il parlait de magie, il était aussi sérieux qu'un professeur de l'Académie des mages devant ses étudiants. Il était très curieux, appliqué pour ses leçons, vif d'esprit, et très mignon.
Il avait hérité des yeux verts olives de son père et de la chevelure noire et légèrement bouclée de sa mère. Tauryon avait peut-être les cheveux blonds pâles et raides, mais pas son fils. Ce dernier avait aussi hérité du caractère doux d'Irinwe, loués soient les Dieux. La seule chose qu'on pouvait éventuellement lui reprocher, était son aversion pour les armes.
Il se réfugiait toujours dans la lecture pour échapper aux leçons d'escrime. Son père avait finit par laisser tomber sous l'insistance de sa femme, espérant qu'en mûrissant il finisse par s'y intéresser.

Alors qu'ils arrivaient au bord de la route conduisant à Épervine pour glaner des informations à la taverne locale sur le groupe qu'ils recherchaient, ils entendirent le martèlement des sabots d'un cheval derrière eux. Ils se retournèrent au même moment la main au fourreau, croyant à une attaque.

Un cavalier Bosmer arborant une armure elfique dorée les accosta. Tauryon se détendit en le reconnaissant.

- Monsieur, j'ai un message urgent à vous transmettre de la part de la première émissaire. Ainsi qu'une lettre.