Petite famille dysfonctionnelle

Chapitre 12 : L'attaque du fort

Une fois les deniers préparatifs terminés, Volanaro, Tauryon, Manwe, Davur, Hans et Milos se rendirent un peu avant le lever du jour, par deux à cheval, dans la châtellerie de la Brèche, loin à l'extrême sud-est de Bordeciel.

Ils avaient pris quelques vivres et atteignirent le lac Honrich en fin de journée, n'ayant fait aucune halte. Hans n'était pas au mieux de sa forme à cause de la lumière du jour. Cela affaiblissait son organisme, mais il ne se plaignit pas durant tout le trajet.

Ils laissèrent les trois chevaux au bord du lac et mangèrent un peu en attendant la nuit. Hans, lui, attendait impatiemment de planter ses crocs dans une gorge tendre pour reprendre des forces. Volanaro le vit observer ses camarades, les yeux brillants et s'adressa à lui :

- Ne t'en fais pas mon ami. Il y aura du sang frais à profusion cette nuit !

- Je n'en doute pas chef ! J'ai soif !

- Je n'ai jamais combattu aux côtés d'un vampire. Intervint Tauryon. J'espère que tu tiendra tes canines loin de mon cou...

- Vous n'avez pas de souci à vous faire. Répondit l'intéressé.

- Nous verrons cela... Volanaro, ce soir les lunes ne seront pas pleines. Penses-tu être en mesure de déclencher volontairement ta métamorphose ?

- Nous verrons le moment venu, Tauryon. On ne peut être sûr de rien avec le « don d'Hircine ».

Ils attendirent que les lunes se lèvent pour s'avancer silencieusement entre les bouleaux et contournèrent la forteresse par l'ouest. Volanaro envoya Davur en éclaireur, alors qu'ils se cachaient contre les remparts. Il trouva une brèche dans le vieux mur de pierre assez large pour leur permettre de passer et tua en silence l'homme qui se tenait devant la porte, lui envoyant un couteau de lancer dans l'œil. Comme ils l'avaient planifié, Manwe crocheta la serrure et ils s'engouffrèrent à l'intérieur de la tour.

Comme le Bréton l'avait dit, un carillon d'os se trouvait en bas des marches à l'entrée de la première salle. Ils ne le firent pas teinter et Davur tua le premier loup qui s'était mis à gronder dans sa cage en les sentant approcher, d'une flèche dans le crâne. Ils virent aussi la plaque à pression et l'enjambèrent avec précaution.

Une fois dans la première salle, qui était vide de toute présence humaine, ils constatèrent la présence d'huile hautement inflammable répandue par terre et notèrent aussi la présence des quatre cages renfermant des loups de part et d'autre de la pièce. L'huile avait été déversé de façon à obliger ceux voulant l'éviter de passer à proximité des cages. Ils virent également la corde tendue devant eux reliée à la fameuse jarre enflammée en hauteur.

Volanaro envoya les assassins jumeaux abattre les animaux pour éviter qu'ils n'alertent leurs maîtres. Une fois ce problème réglé, il leur fit signe d'attendre et envoya Hans ouvrir la grille. Grâce à sa vitesse surnaturelle, il eut le temps d'actionner le levier et de bondir en arrière, avant que la porte à piques ne s'actionne dans un bruit métallique.

Deux membres de la « Neige pourpre » discutaient avec animation, un peu plus loin. L'un d'eux racontait une blague à son collègue :

- Et là je lui dit : c'est pas un horqueur, c'est ma femme !

- Ha ha ha ! T'es con !

- Attends !

- Quoi ?

- Ça venait de la salle d'huile. La porte à piques s'est enclenchée.

- T'es sûr ?

- Suis-moi !