À la recherche d'un indice

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La situation ne s'améliorait pas les semaines suivantes et il commençait à perdre espoir. Au bout d'un mois, il n'avait pas avancé d'un pouce dans son enquête. Son unique moyen pour avancer était d'attendre qu'ils fassent une erreur, mais il n'en avait fait aucune et comptaient bien continuer ainsi. Il était fatigué et n'avait plus aucune énergie, ni pour tenter de se faire apprécier par ses collègues,il avait déjà essayé mais en vain, ni pour avancer sur son enquête. Lucie lui demandait chaque soir s'il avait retrouvé sa maman, elle la réclamait sans cesse, mais chaque fois il était forcé de répondre par la négative. Il pouvait toutefois compter sur le soutien de Léa, qui s'habituait peu à peu à ses nouvelles fonctions de 1e adjointe. Un soir, après avoir beaucoup discuté, ils s'endormirent sur le canapé sans même s'en rendre compte. Lucie vivait très mal cette situation et ce rapprochement et reprochait à son père de profiter de la disparition de Samia pour passer plus de temps avec Léa. Un jour où la petite fille avait de la fièvre, son père demanda à Léa, médecin à l'hôpital, de venir l'examiner.

- Elle réclame Samia, elle est en boucle et moi je sais pas quoi lui dire, se confia Jean-Paul.

- Tu es démuni, ça va aller, le rassura-t-elle, son bras autour de ses épaules.

Lucie entra dans la pièce à ce moment-là et surprit ce geste, qui lui déplut fortement.

- Qu'est-ce que vous faites ? leur demanda-t-elle, méfiante.

- Ah bah c'est Léa, elle est venue ici pour te soigner, chérie. Tu dis bonjour ?

- Il paraît que tu as de la fièvre ? la questionna la médecin face à son mutisme.

- En fait ça t'arrange que Maman soit partie. Comme ça tu peux rester tout le temps avec elle, reprocha Lucie à son père en désignant son amie d'un geste du menton.

- Quoi ? C'est Léa, elle est médecin ! rit-il, ne s'attendant pas à une telle remarque.

- Je veux voir Maman ! Tu mens ! T'es nul, nul !! cria Lucie, en grande détresse, avant de retourner dans sa chambre en claquant la porte.

Le message était clair : il devait se reprendre en main et chercher de nouveaux indices, c'était sa seule chance pour avancer car il ne pouvait plus compter sur une possible erreur de ses collègues, et les indices n'allaient pas tomber du ciel. Il devait le faire, pour Samia mais aussi et surtout pour leur fille ; s'il renonçait, il laissait tomber deux personnes, dont celle à qui il tenait par-dessus tout, la souffrance de Lucie lui était insupportable. Quelle souffrance pour un parent de voir la tristesse de son enfant et de ne pas réussir à le consoler... Ne sachant quelle piste explorer, il décida de fouiller la maison de Machet, et l'envoya en patrouille avec Berger pour pouvoir tranquillement explorer sa maison à la recherche de nouveaux éléments.

Un peu plus tard, il arriva chez Machet, dont il avait trouvé l'adresse sur des papiers au commissariat, et vérifia son nom sur la boîte aux lettres. Il poussa la grille et se cacha derrière un dans la pignon de sa maison au moment où celui-ci sortait de chez lui avec Berger. Ils descendirent les escaliers extérieurs.

- On décolle de chez moi avec Steph, on sera au boulodrome dans 10 minutes, informa Machet, le téléphone à l'oreille, avant de raccrocher.

- Ce con de Boher, il pense qu'on va vérifier les caméras ! se moqua Berger.

- Il a pas encore compris qui il avait en face de lui. Mais t'inquiète, on va lui fermer son claquet.

S'ils savaient que "ce con de Boher" les entendait et était caché à quelques mètres d'eux... Ils le croyait naïf mais il était en réalité plus malin qu'eux. Il attendit qu'ils se soient éloignés pour monter les escaliers. Il ouvrit les volets de la porte-fenêtre, puis la porte elle-même, et pénétra dans la maison. Il fouilla la pièce principale, à la recherche d'un indice, sans vraiment savoir ce qu'il cherchait. Il regarda dans plusieurs dossiers ne trouva rien. Sa perquisition lui permit d'en apprendre un peu plus sur son collègue : il trouva une urne funéraire et une photo d'une femme, il comprit que sa femme était morte... Il s'empara d'une photo où il posait avec ses collègues et comprit leur proximité. Il la reposa quand son téléphone vint l'interrompre dans sa fouille. Le numéro d'Ariane s'afficha, il lui avait confié Lucie car elles s'appréciaient beaucoup toutes les deux, son amie prenait grand soin de sa fille. Il décrocha.

Disparition au MistralOù les histoires vivent. Découvrez maintenant