Disparition au Mistral

La descente

Jean-Paul se réveilla tard, ou plutôt il mit du temps à se lever, ruminant inlassablement la révélation qu'Angélique lui avait faite la veille eu soir. Il se décidé finalement à sortir du lit et prépara le petit déjeuner pour sa fille, sans entrain.

- Papa, quand est-ce qu'elle revient, Maman ? lui demanda tristement Lucie.

- Je sais pas, chérie.

- Quand est-ce que tu vas la retrouver ?

- Bientôt, je te le promets, essaya-t-il de la rassurer.

- Pourquoi tu es triste ? Il lui est arrivé quelque chose ?

- Non ma puce, je ne sais pas où elle est, c'est pour autre chose que je suis triste.

- T'avais promis que tu la retrouverais ! cria-t-elle, des sanglots plein la voix.

Elle sauta du tabouret sur lequel elle était installée et courut dans sa chambre en claquant la porte. Il n'eut pas la force de la retenir, il ne savait pas comment la réconforter et avait lui-même besoin de soutien. Tout en mettant du lait à chauffer, il décrocha son téléphone et appela Stef.

- Allô ?

- Salut, ça va ?

- Ouh là, toi en tout cas ça a pas l'air d'aller, devina-t-il à sa voix.

- Non, j'aurais dû t'écouter. Tu avais raison pour mon emmerdeuse, c'est Léa.

- Léa Nebout, la 1e adjointe ?! le coupa-t-il.

- Oui, je ne suis pas censé le dire mais hier Angélique m'a appris qu'elles sortaient ensemble.

- Putain... Ça va peut-être t'aider à passer à autre chose ?

- Je sais pas. En fait, je crois que je me suis trompé : c'est pas de Léa que je suis amoureux mais de Samia. Elle me manque vraiment, en plus Lucie vient encore de me la réclamer.

- Je t'ai déjà dit tout ce que je savais.

- Non, tu ne m'as pas dit ce qu'elle a découvert sur le portable de Pascal !

- Je dois te laisser, prétendit-il après un silence en raccrochant précipitamment.

Jean-Paul crut déceler dans sa voix moins d'enthousiasme que d'habitude, il avait été plus froid, à moins que ce ne soit juste dans son imagination. Il le saurait tout à l'heure. Mais, en arrivant au commissariat, il ne le vit pas, alors que Machet et Angélique se préparaient pour une intervention.

- Tu me passes un talkie, steuplé ? demanda Machet à sa collègue de l'accueil. Merci. Prigent !

Angélique attrapa au vol le talkie walkie qu'il lui lança.

- Vous êtes prêts ? demanda Boher en entrant dans le commissariat.

- À se faire ces connards de grévistes ? Avec plaisir !

- Non, pas à se faire ces connards de grévistes. À évacuer l'entrepôt qu'ils occupent, mais calmement, le corrigea leur chef.

- Ces mecs ont le cul tanqué dans un bus toute la journée et ils se plaignent ! Feignasses !

Boher leva les yeux aux ciel.

- Il est pas là Berger ? s'étonna-t-il en balayant la pièce du regard.

- Euh non, il... commença Angélique avant de se taire, ne sachant que dire.

- Il quoi ?

- Euh, je sais pas, préféra-t-elle répondre après avoir regardé Machet.