Juin, début de l'été, début de la bonne humeur chez les gens, peu de gens n'aiment pas quand le soleil est au plus haut dans le ciel. En tout cas, Zelda adore quand le soleil est déjà là quand elle ouvre ses volets. Maintenant, elle les ferme, Sandy n'a jamais pris l'habitude d'être aveuglée le matin par la lumière de l'extérieur, au début, Zelda lui disait que c'était à cause d'elle, que c'était sa beauté qui l'aveuglait mais Sandy, ça ne l'a pas fait rire longtemps quand le printemps est arrivé. Elle a été obligée, Zelda, de reprendre l'habitude de fermer les volets le soir même si souvent, c'est Sandy qui le fait. Leur chambre donne sur l'est, exactement au point géographique auquel se lève le soleil.
C'est un grand jour pour Zelda, elle se lève du bon pied, avec un grand sourire aux lèvres. Elle s'attaque à sa préparation matinale pour pouvoir sortir dehors. Elles le savent, Zelda sort, Sandy garde Logan et au milieu de l'après-midi ils se rejoignent tous pour la remise des diplômes. Avant de quitter la maison pour rejoindre ses amis, Zelda passe dans la chambre de son fils, elle le regarde quelques instants dormir et elle vient déposer un baiser sur son front. Dans sa chambre avec Sandy, elle fait pareil pour sa fiancée qui dort à poings fermés. Elle l'a sentie beaucoup bouger cette nuit, Zelda non plus ne dormait pas, trop excitée par la journée qui l'attendait. Alors qu'elle se redresse, Sandy attrape son bras et ne le lâche plus. Zelda rit, pose sa main sur la joue de la brune et lui chuchote qu'elle doit y aller. Quand elle arrive à retirer son bras sans que Sandy se réveille, elle décide d'écrire un mot qu'elle glissera avec le téléphone de sa compagne pour lui rappeler qu'elle est sortie. Un petit coeur à la fin à côté de son prénom, elle dépose le papier, aujourd'hui elle n'a plus peur de faire de cœur pour Sandy. Elle sourit et elle quitte la maison. Elle ne fait pas de bruit vu qu'elle a opté pour des baskets et non des chaussures à talons. Elle n'a jamais aimé en mettre, préférant les garder pour les grands événements sauf que ceux-là n'arrivaient pas souvent alors elle n'a jamais pris l'habitude. Elle monte en voiture, tape l'adresse du rendez-vous avec ses amis dans son GPS. Elle roule jusqu'à destination. Rapidement elle trouve une place et se jette dans les bras de son amie de faculté qu'elle a rencontrée durant l'année. Ensemble elles s'assoient sur un muret. Zelda sort son paquet de cigarettes, en tend une à son amie qui refuse.
— Aller, juste une, tu verras ça fait du bien.
— Si je replonge c'est de ta faute mamie.
Son amie en attrape une, Zelda lui fait du feu pour l'allumer puis elle s'en prend une sur laquelle elle commencé à tirer. « Mamie » ça la fait rire ce surnom. C'est comme ça que les autres ont commencés à l'appeler, elle n'y voit rien de méchant, eux non plus mais il faut avouer qu'elle a quelques années en plus. On pourra croire qu'elle a redoublé mais tout le monde connaît son histoire, enfin, ce qu'elle a bien voulu raconter. Ce surnom, elle ne l'a pas dit à Sandy qui serait monté au quart de tour en disant qu'il n'y a pas d'âge pour reprendre ses études, elle la connaît par cœur maintenant.
***
Le téléphone sonne dans la maison, Sandy se réveille en sursaut. Elle voudrait courir vers celui-ci pour décrocher avant la fin de la sonnerie mais elle ne peut pas. Dormir la fait rester trop longtemps dans la même position et ses muscles se refroidissent, sa hanche lui décroche toujours des douleurs. Elle n'essaie même pas de se dépêcher, si c'est important ça rappellera mais tout de même elle se lève. Elle attrape son téléphone, le papier sur lequel a écrit Zelda. Elle reconnaît son écriture, puis elle ne voit pas de qui d'autres ça peut venir. Elle lui souhaite une bonne matinée avec Logan, qu'elle est désolée de la laisser seule mais qu'elles se retrouvent tout à l'heure. Un sourire de fierté se dessine sur le visage de Sandy.
Même si la température dehors semble être haute, Sandy a un frisson alors elle enfile une veste. Elle sort de la chambre, espère que le téléphone n'a pas réveillé Logan. On est samedi, il a le temps de dormir vu qu'il n'a pas école. Sa mère étant sortie avec des amis, elle va passer la matinée avec lui. Elle va dans le salon, prend le téléphone avec elle, elle n'aura pas à courir pour décrocher maintenant. Elle fait bien de le poser à proximité d'elle car quelques minutes après il sonne à nouveau. Elle décroche rapidement, comme si elle attendait cet appel depuis longtemps. Elle laisse de côté la préparation de son café pour s'asseoir sur une chaise. Elle ignore combien de temps la conversation va durer. Elle échange des paroles avec l'homme de l'autre côté de la ligne, au fur et à mesure qu'ils parlent, son sourire s'élargit sur son visage, Zelda puis ça, une bonne nouvelle. Enfin une bonne nouvelle, elle a travaillé dur ces derniers mois avec la rééducation, elle voulait absolument pouvoir danser à nouveau. Avec les encouragements de Zelda, elle a repris des cours grâce à un nom que son médecin lui avait donné. Sa professeure est spécialisée dans la danse après ce type d'opération, alors, elle a pu lui montrer comment se tenir droite pour ne pas avoir mal. Au fil des cours, elle a appris que sa professeur avait aussi une prothèse de la hanche alors elle pouvait comprendre les émotions de Sandy. Combien de fois, sans le dire à Zelda, elle a pleuré devant sa professeure, ne pensant pas être capable d'y arriver à nouveau car la douleur était trop présente, sa professeur a su trouvé les bons mots pour qu'elle persévère Et aujourd'hui, elle lui en ait reconnaissante. Même si elle ne prend plus vraiment de cours avec elle, il lui arrive de marcher jusqu'à son studio de danse pour se dégourdir les jambes, pour qu'elle lui donne encore quelques conseils même si maintenant elle y arrive bien. Sa professeur est fière d'elle, tout comme Zelda qui la voit s'épanouir grâce à quelques pas.
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Danser dans le noir
RomanceZelda, parisienne de naissance, s'est installée à Londres il y a plusieurs mois avec son fils, suite à son divorce. N'ayant pas finit ses études en droit, elle travaille chez un disquaire. Tous les jours, une femme vient s'asseoir sur une des chaise...