Chapitre 16

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Elle tourne, elle vire. Elle a l'impression d'errer dans sa maison comme un zombi. Elle a surtout la supputation de perdre du temps. Sandy, cela fait une semaine maintenant qu'elle n'a plus de nouvelles de Zelda. Une fois dans cette semaine elle l'a appelée, lui laissant un court message mais elle n'a eu aucune réaction de Zelda. Sur ce message, elle s'excuse, elle dit qu'elle n'aurait pas dû mais que pourtant, il est trop tard pour revenir en arrière. Elle lui a juste demandé de la pardonner pour qu'elle ait la conscience tranquille. Mais rien, à croire qu'elle veut qu'elle s'en veuille.

Ce matin, sa hanche lui fait mal quand elle se tourne dans son grand lit froid. Elle plonge sa tête dans son oreiller pour ne pas voir le jour qui se lève car elle n'a pas le courage de passer une nouvelle journée seule. Elle pensait aller mieux, Zelda lui rendait la vie plus facile, du moins, elle avait l'impression d'avoir trouvé un nouveau but, la retrouver le soir, retrouver Logan, passer la soirée tous les trois comme pourrait le faire une vraie famille. Oui, elle avait eu envie qu'ils deviennent une famille. Elle reste comme ça pendant plusieurs minutes, elle repense à Zelda, à son corps. A cet instant, elle a envie de la retrouver contre elle. Elle a envie à nouveau de sentir ses lèvres contre son corps. Elle se rend compte à quel point elle aime le contact que lui offrait Zelda. Elle aimerait que Zelda soit à côté d'elle, qu'elle se penche au dessus de son visage, qu'elle passe sa main dans ses cheveux, qu'elle l'embrasse sur le front comme souvent elle le fait quand Sandy dort encore quand elle se réveille. Même, elle veut sa bouche contre la sienne, elle veut des baisers, des baisers qu'elle n'aura plus jamais car elle a fait la pire connerie de sa vie. Peut-être pas la pire mas l'une des pires. On dirait que pour elle, rien ne va, qu'elle n'ira jamais mieux, que quand elle voit la fin de son calvaire, quelque chose lui tombe dessus pour qu'elle aille mal.

***

Une semaine, ça fait une semaine que Zelda n'a pas vu Sandy même si elle ne passe pas une seconde sans y penser. Quand elle a reçu l'appel de Sandy, elle est restée de longues minutes devant son téléphone à se demander si elle doit la rappeler ou non. Elle a fini par conclure qu'elle lui fait la gueule et même si ça lui a déchiré le cœur elle ne l'a jamais rappelée, même pas un message. Pourtant, avant d'être sûre de ne pas devoir lui répondre, elle a écrit un long message qu'elle a failli lui envoyer, un message où elle lui disait qu'elle lui manque, qu'elle a besoin d'elle à ses côtés, qu'elle n'a qu'à aller voir Logan, s'excuser auprès de lui en espérant qu'il lui pardonne pour qu'elles puissent se retrouver. Alors qu'elle allait l'envoyer, elle a tout effacé pour oublier. Ce soir, elle se sent à nouveau seule, son lit est bien vide sans la présence de Sandy, elle adore l'avoir à côté d'elle, elle adore l'entendre lui parler, respirer ou juste rêver. Ca lui pèse. Elle sent que sa fierté ne devrait pas les mener jusque là. Elle attrape son téléphone, couché sur son lit, elle l'échappe et le fait tomber sur son visage. Elle souffle et se redresse pour choisir son contact. Elle est prête à appeler Julien pour lui demander des conseils ou pour savoir ce qu'elle fait de mal pour que rien ne se passe comme elle le souhaite. Mais non, elle ne l'appellera pas ce soir. Elle calcule l'heure, elle se rend compte qu'il dort sûrement dans sa maison ou qu'il doit avoir Héloïse dans ses bras. Elle se demande si lorsqu'elle avait Sandy contre elle, elle aurait aimé qu'on la dérange, non, ou elle aurait ignoré l'appel. Elle pense qu'il va ignorer l'appel et ça va la blesser. Elle préfère laisser tomber avec lui et se rabattre sur quelqu'un d'autre. Mais qui ? Elle a besoin de parler, de crier son mal-être régulier. Sans vraiment se poser la question, elle appuie sur le profil de sa mère. Elle laisse sonner, elle ne décroche pas. Elle abandonne, elle lance son téléphone sur le lit et tant pis pour elle, elle n'a qu'à chercher le sommeil. Son portable sonne, elle roule pour l'attraper et le porter à son oreille.

— Chérie !

— Maman. Je ne te dérange pas ?

— Jamais. Quelque chose ne va pas ?

Danser dans le noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant