Chapitre 18

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Un lit individuel, elle est couchée dessus, sa couverture sur ses jambes pour ne pas avoir froid. On est en plein milieu de la nuit et elle n'arrive pas à dormir. Elle aimerait que Zelda soit avec elle. Sandy lui avait dit avant qu'elle parte qu'elle n'était pas sûre d'y arriver. Dans sa chambre, dans la pénombre, elle se sent oppressée, elle a l'impression qu'à un moment elle va manquer d'air. Ses yeux se sont habitués au fait qu'il n'y ait pas de lumière, elle fixe la porte, elle adorerait qu'on l'ouvre pour lui faire de l'air, pour la rafraîchir. On lui a dit de les appeler qu'en urgence, elle n'a pas forcément l'impression que c'est une urgence. D'un coup, elle entend crier dans le couloir, son cœur bat plus vite. Elle ignore complètement d'où ça vient. Elle entend des pas se diriger vers une chambre non loin, elle se concentre sur le bruit mais elle n'arrive pas à comprendre ce qu'on dit. Tout ce bruit, tous ces cris, elle prend peur. L'hôpital ne la rassure pas mais là, elle est prise d'une crise de panique. Elle tend son bras, elle tâte du bout de ses doigts, on pourrait croire qu'elle caresse la commode à côté de son lit. Elle respire avec difficulté, elle veut se redresser mais en vain, elle est reliée par des tuyaux, ils ne sont pas assez longs pour qu'elle réussisse à s'asseoir. Elle retente d'appuyer sur le bouton d'urgence, elle se rappelle de son emplacement mais elle n'arrive pas à l'atteindre. A un moment, elle sent comme une bosse sous ses doigts, elle appuie dessus et une alarme sonne dans sa chambre, encore plus de bruit. Sa tête tourne, ses yeux de même. Elle espère qu'on va bientôt arriver. Elle semble entendre crier dans le couloir. Elle pose sa main sur sa tête et remarque qu'elle transpire. Elle pense voir la porte de sa chambre s'ouvrir mais en tout cas, elle ressent de la fraîcheur au niveau de ses pieds, à croire que leur couverture ne la couvre pas si bien que ça. Une infirmière arrive vers elle, à son tour, elle pose sa main sur son front et remarque à quel point elle est chaude.

— Madame Wesson, vous m'entendez ?

Elle a l'impression de dire oui de la tête alors que son corps ne bouge pas. Elle fixe son infirmière et son regard la supplie de l'aider. L'infirmière part, Sandy tend le bras vers elle pour lui demander de revenir. Elle n'arrive pas à croire qu'elle est à nouveau seule. Puis elle revient avec un médecin de garde.

— Elle fait une crise de panique, rassurez la. Je dois m'occuper de plus grave.

Il repart. De sa tête, Sandy fait des gestes vers la fenêtre et elle comprend qu'elle veut qu'elle l'ouvre, qu'elle a besoin d'air. Elle l'ouvre en grand, même si il fait froid dehors pour cette nuit, le vent de l'extérieur vient lui faire le plus grand bien. L'infirmière s'assoit à côté du lit, pose sa main sur le bras de Sandy et doucement lui dit de se calmer, que rien de mal se passe, que ce n'est qu'un problème qui sera le cadet de ses soucis.

— Comment vous vous appelez ?

Au début, elle ne répond pas tout de suite, le temps de calmer sa respiration et quand elle redevient stable, elle lui donne son prénom.

— C'est joli comme prénom, moi c'est Ludivine.

— Vous êtes française ?

— Un quart, de mon grand-père paternel, je ne suis jamais allée en France.

— Pourtant ce n'est pas si loin.

— Je sais. C'est les choses les plus proches qu'on n'arrive pas à atteindre.

Elles parlent, ça rassure Sandy, ça lui fait passer le temps. Elle espère qu'elle ne va pas partir tout de suite, pourtant elle la voit se lever. Elle referme la fenêtre.

— Ne faîtes pas ça.

— On ne peut pas se permettre de laisser ouvert, il fait trop froid.

Danser dans le noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant