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Dans la panique environnante, je tente de garder mon calme, de maîtriser le stress qui s'empare de moi et de reprendre le contrôle de la situation. Mais c'est difficile : je ne supporte pas l'imprévu, et quand il surgit, je perds presque tous mes moyens. Je me place au centre de la pièce et demande à tout le monde de sortir et d'aller attendre dans le salon. Certains ne se font pas prier – Margaux et Virgile en particulier, l'un et l'autre le visage d'une pâleur inquiétante et les yeux teintés de dégoût et d'effroi –, mais d'autres sont plus réticents à l'idée de quitter la pièce. J'ai même l'impression que Bertrand éprouve une sorte de fascination morbide à la vue de cette scène. Assez dérangeant, je dois dire. Je les pousse à partir, et, à force de persévérance et de promesses de tout leur raconter par la suite, j'arrive enfin à les faire sortir.

Une fois seul, je referme la porte pour m'isoler du reste du groupe. Après avoir repris mes esprits, je dresse mentalement la liste de tous les éléments susceptibles de m'aider dans ma quête de vérité :

1. Une hache et une scie reposent juste à côté du corps.

L'arme – ou plutôt les armes – du crime, ça ne fait aucun doute.

2. Le cadavre repose dans une mare de sang.

Le crime a été commis sur place, c'est sûr, sinon il n'y aurait pas autant de sang au sol – une fois le corps vidé, pas une seule goutte n'aurait pu couler sur le carrelage. Pas très pratique, quand même, vu le petit espace qu'il y a autour de l'îlot central – à peine de quoi allonger quelqu'un. Et pour le découper... Je n'imagine même pas la galère.

3. Le cadavre a une broche dans les cheveux. Une broche représentant un dahlia noir.

Coïncidence ? Je ne crois pas. On est visiblement face à un tueur qui aime la symbolique. Et donc beaucoup plus méticuleux qu'un tueur qui aurait agi sans préméditation – il a visiblement pensé à tout. Mauvaise nouvelle. Il en sera d'autant plus difficile à démasquer.

Je sors. Je ne trouverai rien à part ce que le coupable à bien voulu nous laisser. C'est à dire pas grand-chose...

Black DahliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant