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De l'autre côté de la porte, un autre monde. Stress, inquiétude, peur, panique. Certains n'arrivent plus à calmer leurs nerfs, à se contrôler. La tension déforme les traits de leurs visages accablés. Visiblement, aucun ne reste indifférent face à ce qu'il a vu. Heureusement, sinon je me serais posé des questions...

Une fois la panique confuse due au meurtre dissipée, je suis vite rattrapé par mon rôle. Ils veulent des réponses à toutes les questions qui leurs sont venues en tête pendant le court laps de temps que j'ai passé enfermé tout seul dans la cuisine. C'est incroyable le nombre d'interrogations qui sont apparues en si peu de temps. Ils en ont tellement que je ne sais plus où donner de la tête. Ils sont agglutinés autour de moi comme si j'étais la seule personne capable de les sauver, comme si j'allais les sauver, dans l'instant qui suit. Ça se comprend, ils ont besoin de quelqu'un à qui se raccrocher. Mais moi dans tout ça, je me raccroche à qui ?

Je leur dresse rapidement un bilan de mes observations, n'omettant aucun détail et m'efforçant de structurer ma pensée, pour que ce soit le plus clair possible. Je ne peux m'empêcher de me dire que le tueur est l'un d'entre eux, et de tous les soupçonner, faute de savoir de qui il s'agit.

— Est-ce que c'est vrai, ce qui est arrivé ce matin, me demande Alex. Enfin, je veux dire, ça pourra très bien être une mise en scène de plus pour nous plonger dans l'ambiance ou...

— Alors là, je t'arrête tout de suite. Je peux t'assurer que ce qu'on vient de vivre est bien réel. Il y avait bien une mise en scène cette nuit, que j'ai mise en place, mais ce que tu as vu là, c'était bien vrai. On ne peut plus réel. Et tu crois vraiment que je serais dans cet état-là si je savais que c'était faux ? Aucun comédien, aussi talentueux soit-il, ne pourrait simuler ce que je suis en train de vivre. A part quelques rares exceptions, mais je n'en fais pas partie. Donc, oui, c'était bien vrai. Et restez sur vos gardes, parce que j'ai peur que ce ne soit pas fini. On ne sait jamais...

J'ai parlé trop sèchement ; je n'aurais pas dû. Tant pis, de toute façon il faut qu'ils sachent exactement à ce à quoi ils vont devoir se préparer. A quoi bon leur cacher la vérité étant donné qu'au lieu de les rassurer, ça ne ferait que semer encore plus le trouble et apparaître encore plus de questions ? Et surtout ça les mettrait vraiment en danger : ils ne connaîtraient pas les risques qu'ils courent. Si ce malade a tué une fois, ils peut très bien recommencer. Et c'est ce qu'il va faire, j'en suis certain. Même si je n'arrive pas à l'expliquer. Je le sens...

— Le coupable se cache parmi nous. Il faut qu'on trouve au plus vite de qui il s'agit, sinon je pense qu'on ne survivra pas longtemps. Je vais donc vous demander de patienter dans le salon, pendant que je m'occupe d'interroger tout le monde à l'étage. Et je peux vous assurer que je vais faire de mon mieux pour découvrir la vérité. Le coupable va payer pour ce qu'il a fait.

Black DahliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant