Chapitre 13: beau discours

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Nous sommes dans la voiture avec Paul. Je ne peux pas m'empêcher de regarder ses mains qui agrippent le volant. Elles sont fortes et puissantes, ses ongles sont courts. Il doit probablement les ronger à cause de sa trop grande nervosité. Je suis surprise des pensées qui traversent mon esprit à ce moment-là car j'aimerais vraiment qu'il me touche, qu'il me caresse avec. La drôle de sensation revient dans mon bas ventre et mon rythme cardiaque s'accélère.

Je vois Paul me regarder en biais, un petit sourire satisfait dessiné sur ses lèvres. Est-il possible qu'il soit conscient de l'effet qu'il me fait?

Il s'éclaircit alors la gorge avant de parler: " comment s'est passée ta première journée Sarah?"

"ça a été" dis-je dans un murmure, toujours très nerveuse en sa présence et surtout honteuse de mes pensées.

"Quil t'as bien aidé j'ai l'impression" dit-il un peu amer.

"Oui" répondis-je d'un ton enjoué. Avant de me raidir: "apparemment Sam lui a demandé à lui, ainsi qu'à ses amis de veiller sur moi. Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi il a fait ça".

"Il s'inquiète pour toi Sarah"dit-il en soupirant. Ça fait deux fois qu'il prononce mon prénom en peu de temps. Il doit aimer le dire. Oh non, tu recommences gémi la voix.

"Il n'y a aucune raison de s'inquiéter". Dis-je hésitante.

"Vraiment?" demande Paul en se tournant brusquement vers moi. Le feu que je voix briller dans ses yeux me met mal à l'aise. Il a l'air très impliqué pour quelqu'un que je n'ai vu que trois fois. J'avoue approuve la voix, qui à ma grande surprise est d'accord avec moi.

"Je fais des progrès" dis-je doucement.

"Tu n'as clairement pas l'air sûre de toi" dit-il vivement, son regard à nouveau sur la route. Il se calme avant de reprendre le plus doucement possible " ta réponse ne me convainc pas, Sarah, tu vas me voir beaucoup plus chez vous afin de m'assurer que tu ailles bien."

Mais de quoi il parle? Il est qui pour décider de ta vie comme ça? s'offusque la voix. Elle a raison et pourtant, je lui intime de se taire.

Je sais que Paul n'a pas de mauvaise intention me concernant. Il est simplement maladroit dans sa façon de me dire les choses, j'en ai l'intime conviction.

Devant mon mutisme, il montre des signes d'anxiété. "Je suis désolé", dit-il " je suis inquiet  pour toi constamment et ça me rend nerveux." Il dit sa phrase si doucement qu'à la fin il murmure presque.

Je le regarde interloquée, je ne sais pas quoi dire.

Il prend ma réaction à tord pour de la défiance et poursuit.

"Je sais, ce que je te dis peux sembler bizarre et je ne peux rien t'expliquer tout de suite. Mais je peux réitérer ici la promesse que je t'ai faite lorsque tu t'es évanouie de ne jamais te blesser. Et je te jure de tout faire pour que tu sois la plus heureuse possible chaque instant de ta vie." dit-il le plus sérieusement du monde.

Comment peut-il me dire une chose pareille après m'avoir aussi peu vu? Il doit être fou...Mais au moins, il a le mérite d'être honnête. Ce que je ne suis pas. J'aimerai lui dire qu'il m'attire beaucoup mais qu'il va trop vite pour moi. Les mots s'étranglent dans ma gorge et tout ce que j'arrive à bégayer c'est un simple "oh, d'accord".

Paul est visiblement décontenancé par ma réponse. Il inspire à fond, souffle un grand coup puis, augmente le volume de la radio.

C'est le dernier mot que nous échangeons du reste du trajet. L'ambiance est pesante et je vois que Paul est soucieux. Je ne sais pas quelle tête il a, car je n'ose pas le regarder directement. Mais ses mains sont crispées sur le volant, tellement, que ses jointures en deviennent presque blanche.

Vu et revu [Paul Lahote]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant