Sam et Emily entrent dans la maison. "Salut" dit joyeusement Quil. Sam n'a pas l'air surpris de voir du monde chez lui. "Salut, qu'est-ce que vous faites ici?" répond-il de sa voix grave.
"On est venu voir Sarah, vu que tu nous en empêches" dit Jared avant d'ajouter "t'as peur que ce dragueur de Quil flirte avec ta petite sœur?"
"N'importe quoi" rétorque Quil visiblement vexé.
Mais Sam ne répond rien. Étrange. Emily s'écrie alors "mais qui a mangé tous mes muffins? Je les avais préparé pour aller chez mon oncle demain, un gouter pour douze personnes, vous exagérez!"
Je n'écoute pas vraiment les réponses car je cherche à connaître la raison du silence de mon frère. Je lève la tête et je le vois qui fixe Paul. Le regard interdit, il à l'air un peu sous le choc. Ce dernier, quant-à lui a le visage fermé, les sourcils froncés. Il est visiblement en colère et semble essayer de se contenir en fixant son verre sur la table.
C'est la première fois que je me permet de le dévisager. Ouah, il est sublime. Bien trop beau pour toi. Merci la voix. Mais c'est vrai. Même les traits légèrement déformés par la colère, son visage est magnifique. On ne joue effectivement pas dans la même cour, lui et moi.
Paul a un beau teint, à la fois bronzé et lumineux. Son visage est ovale, aux traits délicats. Son nez est bien équilibré avec l'ensemble de sa tête. Il est allongé, un peu aquilin, ce qui lui donne un charme fou. Ses lèvres sont fines mais sensuelles, elles paraissent douces et sa bouche invite aux baisers houla, tu dérailles ma pauvre!
En l'observant ainsi, mon cœur s'emballe et ma respiration s'accélère. Paul relève à ce moment la tête et toute trace de colère quitte son visage, à la seconde où il plonge ses yeux dans les miens. Je suis alors immédiatement prisonnière de son regard qui me captive et me terrifie. Ses iris sont colorées d'un marron très foncé, presque noir, une couleur très fréquente j'en conviens. Mais son regard est si doux, si intense, ses prunelles brillent d'un tel éclat, que je peux affirmer sans hésiter qu'il a les plus beaux yeux qu'il m'ait été donné de voir. Ses longs cils noirs m'achèvent. Et je me décompose devant tant de beauté. Heureusement que je suis toujours adossée au mur.
C'est moi qui baisse les yeux en premier, bien entendu. Les autres discutent toujours, ils n'ont rien perçu de ce qui se passe entre Paul et moi. Où alors, ils ont la courtoisie de ne rien dire. Sam n'a, quant-à lui, toujours pas dit un mot. Je jette un coup d'œil dans sa direction et m'aperçois que ses yeux font la navette entre Paul et moi. Je me concentre sur son expression et j'en déduis qu'il a l'air soucieux.
Mon demi-frère a remarqué que je l'observais. Je baisse les yeux rapidement, honteuse. Il se racle alors la gorge nerveusement avant de dire:
"Bon les gars, je ne veux pas vous virer mais il se fait tard... je suis crevé"
"C'est sûr avec la nuit que tu as..." Quil hoquète. Il se masse les côtes. Jared le fixe mécontent. Je comprends alors qu'il a essayé de le faire taire en lui mettant un coup de coude. Ça a marché. "Mouais, dehors" dit Sam précipitamment.
Comme si parler vite allait me faire oublier ce début de phrase. J'ai pour principe de ne jamais m'immiscer dans les affaires des autres. Mais là, j'avoue que la curiosité me pique. Que diable voulait-il insinuer par "la nuit que tu as..."? Est-il au courant d'un arrangement libertin entre Sam et Emily? Ou alors, Sam traîne peut-être dans des trucs louches. Il faut être honnête, ces lycéens ont l'air sous stéroïdes... Paul aussi, même si je n'ai pas eu le temps de m'attarder sur son corps.
Rien qu'à cette pensée, je rougis. La deuxième fois en une heure. Je n'ose pas lever les yeux pour voir s'il a, encore, par je ne sais quel miracle, senti mon pouls s'accélérer et s'il me dévisage à nouveau avec une intensité hors du commun.
A la place, je l'entend râler. Je pourrai reconnaître cette voix entre mille maintenant. "T'es franchement pas accueillant mec, on est pas venu ici depuis deux mois et toi tu nous vires au bout de dix minutes" il a l'air en colère maintenant et je n'aime pas ça. Le stress monte en moi et j'ai envie de partir. Je ne pensais pas qu'il était colérique. Il est nerveux, ça se sent. Je suis déçue. Pour une fois que j'accorde un peu d'importance à quelqu'un... Je ne veux pas faire les mêmes erreurs que Mila.
"A bientôt tout le monde" réussi-je à articuler péniblement avant de me précipiter dans ma chambre. Je passe devant les autres à vive allure. Je prends bien soin de contourner Paul. Je l'entends murmurer au passage "A bientôt Sarah". Sa voix est d'une douceur incommensurable. Comment peut-il passer d'un état à un autre aussi vite?
Je suis là, allongée sur mon lit, à attendre qu'ils partent. J'entends des chuchotement émerger de la pièce principale, mais ils ne parlent pas assez fort pour que je puisse savoir ce qui est dit. Même si Paul m'a un peu effrayé en s'énervant, son regard, la façon dont-il s'adresse à moi m'intrigue et m'attire. J'entends une porte qui se ferme et d'un coup, je respire beaucoup mieux.
"Sarah, tu veux bien m'aider à faire d'autres muffins?" me demande Emily. Pour une fois, je ne me fait pas prier car je perçois une pointe de supplication dans sa voix. Penser à autre chose que Paul me fera le plus grand bien... C'est ça, tu veux plutôt la questionner sur lui. Se moque la petite voix dans ma tête.
Une heure après, je suis de nouveau dans ma chambre, après avoir aidé ma belle-sœur en cuisine pendant que Sam s'occupait d'étendre le linge. C'était plus sympathique que dans mes souvenirs. Emily est une femme joyeuse et pleine d'énergie. Elle sait parler de tout et de rien, combler les vides. C'est agréable.
Je n'ai cependant pas osé enquêter sur celui qui occupe toutes mes pensées. Je m'en veux pour ça car maintenant je suis vraiment frustrée. J'irai bien voir ses profils sur ses réseaux sociaux mais je ne connais que son prénom, pas son nom de famille, son pseudo... Quand je tape Paul, Quil ou Jared, je ne trouve rien. Quant-à mon frère, il n'utilise pas tout ça.
Je pense donc à lui sans cesse, à son visage, sa façon si douce de s'adresser à moi, son regard qui cherche et qui s'offre à la fois. Je me dis que j'invente, que je deviens folle, sûrement érotomane ou un truc comme ça. Il faut vraiment être barjo pour croire, qu'en une demi heure , je puisse l'attirer autant qu'il me fascine. Surtout qu'il a dit trois phrases, et qu'il était énervé la moitié du temps.
Maintenant, je fais le bilan sur ma façon d'être, comment les autres ont dû me percevoir (une fille bizarre, je n'en doute pas) et je me torture le cerveau avec tout ça. En me disant que j'aurais préféré me montrer mieux habillée, avec une pointe de maquillage, un brushing fait. Je refais les dialogues dans ma tête aussi, pour avoir l'air plus naturelle, plus cool...
Bref, j'en arrive à la conclusion que j'ai été nulle, que de s'adosser contre le mur alors qu'il y a des chaises c'est ridicule. Le fait de partir aussi vite en coup de vent pour aucune raison c'était stupide et impoli. Ils ne doivent pas penser beaucoup de bien de moi. Je m'endors très énervée après moi-même et inquiète du jugement des autres, celui de Paul en particulier.
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Vu et revu [Paul Lahote]
FanfictionOn peut lire cette histoire sans connaître l'univers twilight, il suffit juste d'aimer les beaux gosses. :D Fanfiction twilight (ahah j'ai plusieurs années de retard) avec une histoire d'amour entre l'héroïne et Paul Lahote. Je sais que les fanficti...