Tous auprès de Jayns.

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Chapitre 47 :

PDV Jessy :

Ça y est, je le sens. Nous sommes arrivés à ce jour tant redouté. Le docteur Wood qui me fait face n'a encore rien dit, mais je le sens en plongeant mes yeux dans son regard. Je vois au fond de lui la tristesse d'un médecin qui s'apprête à annoncer une mauvaise nouvelle. Je ressens ce chagrin qu'il a lui-même vécu, et je comprends sans qu'il ait ouvert la bouche que cette fois, mon fils est condamné. Pourtant, la partie moins rationnelle de mon cerveau a besoin d'entendre ce médecin le dire à voix haute. J'ai besoin d'entendre le verdict. Pour peut-être comprendre et pour assimiler cette dure réalité que j'ai refoulée depuis ma grossesse.

Blottie dans les bras de mon homme, je prends un instant pour respirer. Je sens que j'ai besoin de ça, car bientôt, mes poumons ne pourront plus se remplir d'air, ils seront assaillis par la tristesse. Finalement, j'encourage le médecin, sans lâcher mon mari.

Moi : Allez-y, dîtes le, on vous écoute.

Docteur Wood : L'état de Jaynsen n'est pas bon du tout, son foie est très abîmé et lors des examens on a remarqué des lésions sur son estomac.

Moi : Combien de temps lui reste-t-il ?

Docteur Wood : Quelques jours, pas plus. Il va devoir rester à l'hôpital pour qu'on puisse l'aider et le soulager un peu.

En entendant ses mots, je me blottis encore davantage dans les bras de mon homme cachant mon visage dans son torse alors que les larmes quittent mes yeux pour glisser sur mes joues. Quelques jours, voilà ce qu'il me reste avec mon fils. Mais combien exactement ? Deux ? Quatre ? Ou seulement un. Je ne suis pas prête pour ça, je ne le serais jamais. On a beau se préparer, se dire qu'on parviendra à surmonter cette épreuve. Quand nous sommes face à la réalité, on comprend que dire adieu à un enfant demande bien plus que de la préparation, c'est réellement impossible de se faire à l'idée qu'il partira avant vous, sans avoir vécu sa vie.

Maintenant que je me rends compte de ça, je ne peux être qu'anéanti par ce qu'on s'apprête à vivre. J'en viens même à me demander, si Dean parviendra à surmonter tout ça. Il a été préparé avec sa psy, mais était-ce vraiment utile ? Il s'apprête à perdre son jumeau, son meilleur ami, sa moitié. Serais-je assez forte pour l'aider ? A cet instant, j'en doute.

Mon mari me sort de mes pensées en posant une question à laquelle je n'avais pas pensé.

Zayn : Est-ce qu'il a mal ?

Docteur Wood : Nous pensons que oui. Il ne l'extériorise pas, mais il ne faut pas se fier à ce qu'on ne voit pas. Il est très fort, mais il est temps de le soulager.

Zayn : D'accord... Est-ce qu'on peut prévenir nos proches pour que tout le monde puisse venir le voir ?

Docteur Wood : Bien sûr, il sera sûrement sous l'effet des médicaments, mais c'est le moment de tous les prévenir.

Zayn : D'accord, merci docteur.

Ce dernier retourne dans la chambre auprès de notre fils alors que nous prenons quelques minutes pour assimiler ce qu'on vient d'entendre. Accroché l'un à l'autre, puisant dans nos dernières forces afin de faire bonne figure. Après ce temps pour nous, on attrape nos téléphones pour prévenir la famille et les amis, en les encourageants à venir voir Jaynsen aussitôt que possible. Ils comprendront que la situation est critique, et ils viendront, j'en suis certaine. Mais en attendant, on va profiter d'être en famille.

Je trouve le courage de pousser la porte pour pénétrer dans cette chambre, Jayns est seul. Les médecins viennent de sortir pour le laisser se reposer. Je prends place à son chevet, glissant ma main dans la sienne.

Porter l'enfant de Zayn - Tome 6Où les histoires vivent. Découvrez maintenant