Pour te sauver...

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Chapitre 40 : 

PDV Zayn : 

Ma femme connaîtrait le but de ce trajet, elle m'engueulerait de lui donner de l'espoir dans cette situation déjà compliqué. Mais cette fois, c'est moi qui aie besoin d'espoir. Je ne peux pas dire au revoir à mon garçon, pas maintenant. Ce trajet est ma dernière chance de le sauver. Je n'y parviendrais sûrement pas, mais au moins, j'aurais essayé. L'incertitude est difficile à vivre dans cette situation très stressante. C'est également pourquoi je n'ai rien dit à Jess. Cette fois, c'est moi qui prends les choses en mains. Je vais la protéger de l'espoir destructeur qui me serre l'estomac, et je vais surtout tenter de le garder près de nous. 

Je suis partie tôt ce matin avec mon fils, pourtant la route est encore longue. Là, où je me rends, se trouve un médecin qui a accepté de voir Jaynsen pour faire un diagnostique et pour voir si son essai clinique pourrait l'aider. Manchester, quatre heures de route, pour un mince espoir. Je serais prêt à faire le tour du monde pour mon fils ! 

Ce dernier est plutôt calme dans son siège, tenant son ours pompier contre lui. Je le regarde un moment dans le rétro en souriant bêtement, espérant qu'il restera encore longtemps derrière moi et qu'on partagera encore pleins de voyage ensemble.

Je me souviens de ce jour où je l'ai vu pour la première fois, pas durant les échographies, non, je parle de celle où nos yeux se sont rencontrés. Ce jour où je l'ai tenu dans mes bras, où nous nous sommes réellement rencontrés. Ce petit garçon si petit et pourtant si fort. Je l'ai tout de suite aimé, d'un amour si fort et indescriptible que je ne saurais l'expliquer. Tous les parents ressentent ça, le jour de la naissance de leur enfant, c'est un lien qui se crée pour l'éternité. Il se loge en vous, s'accroche à vos tripes et vous rend indestructible lorsqu'il s'agit de protéger votre enfant. J'aime mes six enfants de cette façon, je pourrais tout donner pour eux, même ma vie, mais pour Jaynsen, c'est différent. Tout est différent avec lui. Ce jour où je l'ai tenu pour la première fois, j'ai su que le garder à mes côtés serait un combat permanent. Depuis, je n'ai cessé de respirer pour deux afin de m'assurer que ce destin tragique ne nous sépare pas si vite. Je voulais le connaître, il méritait qu'on se batte pour lui. Il s'est battu pour nous, pour faire de nous ses parents. 

Jessy et moi avons tout fait pour que ce petit garçon si fort ait ce pourquoi il s'était battu pendant neuf mois. La vie et l'amour. Je crois qu'on peut dire qu'il a été entouré d'un amour fort et inconditionnel. Il continuera d'en recevoir même après son départ. Mais à mes yeux, cette finalité n'est pas encore possible, je ne me sens pas assez fort pour lui dire au revoir. Je ne suis pas censé dire au revoir à mon fils, aucun parent ne doit survivre à ses enfants, ce n'est pas dans l'ordre des choses. C'est pourtant ce qui risque d'arriver... Une larme coule long de ma joue alors que je me concentre sur la route.

Moi : Champion, tu veux qu'on mette de la musique, demandé-je en regardant dans le rétroviseur centrale.

Il confirme d'un hochement de tête, je souris en haussant un peu le volume. Si je mets la musique, c'est surtout pour tenter de couvrir mes pensées. Je me concentre sur ma conduite et sur la route, jetant de temps en temps un œil à mon garçon qui semble apprécier le paysage.

Deux bonnes heures après notre départ, nous faisons un arrêt pour que je puisse le changer et le nourrir. Chose qui s'avère plutôt difficile sur une aire de repos. J'y parviens avec un peu de mal, je ne suis pas habitué à gérer Jayns hors de la maison. D'ordinaire, c'est toujours Jessy qui s'occupe de lui pendant les déplacements. Je fais donc comme je peux avant de repartir vers Manchester.

Les deux heures qui suivent sont plus difficiles, Jaynsen en a marre et commence à fatiguer. Je suis donc très heureux lorsque nous arrivons à destination. Nous pénétrons dans un hôpital réputé pour ses essais clinique concluant. Je croise les doigts en me présentant à l'accueil. Il est 15h, mon téléphone à vibrer une quinzaine de fois et je suis en retard de dix minutes. Mais malgré ça, le Docteur Elena Ries vient à ma rencontre sans me faire attendre. Après de rapides présentations, nous nous rendons dans son bureau où elle consulte un moment le dossier de Jaynsen que j'ai pensé à apporter. 

Porter l'enfant de Zayn - Tome 6Où les histoires vivent. Découvrez maintenant