L'affreuse vérité.

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Chapitre 48 :

13 mars 2031

PDV Zayn : 

La nuit fut difficile pour nous deux, à cause de la peur de perdre notre fils. Pour lui, la nuit s'est bien passé, les médicaments lui ont permis de dormir en paix sans douleur. Du moins, c'est ce que je pense, car il avait l'air paisible. Mais cette première nuit à l'hôpital n'est rien en comparaison de ce qu'on s'apprête à faire. Ma mère a conduit nos trois plus jeunes enfants à l'hôpital, et plus précisément à la cafétéria qui est vide de si bon matin. Hope, Gabriel et Dean mangent le petit-déjeuner que je leur ai payé, alors qu'on attend l'arrivée de Noah et Naomie. Cette dernière m'a envoyé un texto m'informant qu'ils arriveraient ensemble d'ici une quinzaine de minutes. En l'avertissant hier, je savais qu'elle prendrait en main son frère afin de l'aider à ne pas rester caché.

L'attente de leur arrivée, me pousse à répéter ce que j'ai à leur dire encore en encore, comme le ferait un comédien avant d'entrée en scène. Je serais seul face à mes cinq enfants, il va falloir que je leur dise ce qu'ils ne veulent surtout pas entendre et qu'ils se doutent déjà. Ils ont déjà dû comprendre que Jaynsen vivait ces derniers moments avec nous, pourtant, je sais l'important de le dire à voix haute et c'est ce que je vais faire.

Naomie et Noah arrivent après ce qui me semblent être la plus longue attente de ma vie. Je les invite à s'asseoir à la table où sont déjà installé Gabriel, Hope et Dean. Ma mère s'éloigne pour nous laisser entre nous. Je m'assois face à mes enfants. Dean est à présent installé sur les cuisses de son grand frère à côté de Naomie.

Moi : Les enfants, je pense que vous avez déjà une idée de notre présence ici, mais il me semble important d'en parler. Vous le savez déjà, mais votre frère a passé la nuit ici, les médecins l'ont examiné, et le verdict est tombé. Jaynsen va partir, dis-je en regardant chacun de mes enfants.

En présence de Dean, je tiens à éviter les mots tels que "mourir". Je préfère employer des termes plus doux pour ne pas le choquer plus que nécessaire. Annabelle l'a préparé à ce jour, mais je ne suis pas dans sa tête et il reste un enfant de 6 ans. Il est bien trop jeune pour faire face à tout ça. Ce n'est pas le seul, chacun des cinq enfants face à moi, n'est pas réellement préparé à ces adieux. Les larmes de Hope me serrent l'estomac, et entendre Gabriel retire son souffle ou voir la peur dans les yeux de mes aînés suffit à faire monter une boule de chagrin dans ma gorge. Je me retiens de pleurer, car je ne peux pas craquer devant eux. C'est même la raison première de l'absence de Jessy, ici. Elle n'en est pas capable, donc bien que ce soit difficile, je ne peux pas craquer. Encore moins lorsque Dean commence à poser des questions.

Dean : Il est obligé de partir ? On n'a pas fini notre château en lego.

Moi : Il est fatigué, on le terminera ensemble. 

Dean : C'est nul, moi, je veux partir avec Jay.

Moi : Ce n'est pas possible.

Dean : Si, je veux le voir, dit-il les larmes aux yeux.

Naomie : Dean, dit-elle en tentant de le prendre dans ses bras. 

Il descend des cuisses de Noah pour quitter la cafétéria en courant sans qu'aucun de nous ne puisse le rattraper. Ma mère qui buvait son café un peu plus loin, l'a à peine vu passer. Je me lève d'un bond pour rattraper mon garçon. Ma mère reste avec les grands alors que je cours après mon fils de 6 ans, triste et perdu. Il se faufile sans mal entre les infirmiers et les médecins, traversant les couloirs jusqu'à disparaître de mon champ de vision. La panique est à son comble, je ne peux pas me permettre de perdre mon garçon dans cet hôpital, il pourrait rencontrer n'importe qui, et il pourrait lui arriver tant de chose dont je ne veux même pas penser.

Porter l'enfant de Zayn - Tome 6Où les histoires vivent. Découvrez maintenant