𝐂𝐚𝐭𝐡𝐚𝐫𝐬𝐢𝐬 | K.Taehyung

『Origines』

Hello. Ca faisait longtemps pas vrai ? 

On me parle souvent de la fin de cette fan fiction. Mais pour être tout à fait honnête, la fin de cette fan fiction a été créée il y a bien longtemps, avant même le commencement de cette histoire. 

Cette scène qui fait de Catharsis ce qu'elle est aujourd'hui, je l'ai écrite quand j'avais 15 ans. Et du coup, je me suis dit que ça pouvait être intéressant de vous montrer le texte d'origine, d'où vient la fin de mon petit bébé. 

Bon soyez indulgents, comme je le répète, j'avais 15 ans lol. Bonne lecture malgré tout ! 

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<< Quand tu crois que ta vie n'est qu'un ramassis de conneries, tu ne cherches pas forcément à t'en sortir. Tu te dis que les chaînes de la vie qui t'entravent ne te relâcheront jamais. Que c'est au delà de tes forces. Alors tu restes plantée là à regarder le temps passer, voir les gosses de bonne famille vivre leur magnifique vie, entourés de leur magnifique famille. Tu glandes, tu penses à pourquoi la vie est si cruelle. Et tu trouves pas de réponse, ça te torture et t'arrêtes pas d'y penser, comme si c'était ta bouée de sauvetage alors qu'en fait c'est juste le poids qui te fait couler un peu plus dans la misère.

Puis un jour tu rencontres la personne. La lumière. Cette lumière qui t'éblouit, qui te brûle la rétine. Tu restes sur place un moment, bouche bée, sans vraiment savoir ce qui vient de te heurter. Là, en plein cœur, tes larmes coulent parce que tu sais que pour la première fois de ta vie t'es en train de voir le bout du tunnel. Tu tends la main. Le toucher, le rattraper, sentir sa présence. Le voir ne suffit pas. T'es le papillon attiré par la flamme, et t'es beaucoup trop bête pour te rendre compte que tu vas te brûler les ailes face à plus fort que toi. Mais rien à foutre. Quand tu sens sa main, c'est autre chose. Un sentiment que tu sais pas décrire tellement il est fort. De toute façon on t'a jamais enseigné comment t'exprimer alors quoi dire à part que tu l'aimes plus que tout au monde ? Et encore, ça c'est beaucoup trop fleur bleue pour toi. Car toi, tu n'es pas comme ça. Ta fierté t'étrangle à un point que tu n'arrives pas à avouer l'emprise qu'il a sur toi. Peut-être même pourrais-tu être sa marionnette s'il le voulait.

Passionnel, brûlant, ses lèvres sur les tiennes sont pressantes. Qui sait ce qui va arriver maintenant ? De toute façon tu t'en fiches, tu es sortie de ce trou, tu le veux pour toi, lui qui est maintenant ton Graal et ta seule raison de vivre. Tu veux pas penser au jour où il sera lassé, où il trouvera mieux, car tu veux te convaincre que ce jour n'arrivera pas. Non, tu es trop bien pour ça de toute façon. Rester la même, changer pour lui ? De toute façon tu as toujours été un corps sans aucune âme. Un rien, un néant errant dans ce monde. Alors que maintenant, tu es quelqu'un. Et tu as l'impression qu'à ses côtés, tu pourrais devenir n'importe qui.

Et avant que tu le réalises, un corps se trouve à tes pieds, tes mains sont rouges. Tu ne comprends pas ce qui t'arrive. Doucement ses mains cachent tes yeux comme pour soulager ta vue. Mais il est trop tard, tu as vu la mort du mauvais côté, tu as été sa gentille petite assistante et maintenant ta vie misérable vient d'être tâchée par l'hémoglobine de ta victime. Ton cœur bat affreusement fort, comme quand il te touche, mais la peur qui entrave ton esprit n'est pas comparable à l'adrénaline qu'il te procure. Tu es morte de peur à vrai dire. Qu'est-ce qu'il va t'arriver ? Tu vas aller en prison ? Tu vas rester enfermée ? De toute façon tu as toujours su que ton destin ne te réservait pas quelque chose de glorieux. Tu le savais et pourtant tu as continué sur cette voie, comme un enfant capricieux qui voulait s'assurer de quelque chose.

Les drames s'enchaînent, les crimes, les vols, les courses poursuites. Sa main dans la tienne te guide vers l'inexorable chute qui vous attend. Peut-être qu'un jour tu sauras dire si tu as fait les bons choix. Mais ton esprit est ailleurs. La drogue, le sexe, le meurtre, tout ça s'entremêle et plus rien n'a de sens. Tu veux juste être sienne, tu veux vivre la seule vie qu'on t'a proposé. Tu veux imprimer ta marque dans ce monde, tu veux être quelqu'un. Tu veux être quelqu'un seulement pour lui, parce qu'il est la seule personne qui accepte encore ta présence. Qui ne te regarde pas avec des yeux pleins d'effroie ou de peur. Non, il y a du désir dans ses yeux, de l'amour. De l'amour encore et encore. Tu y crois, tu veux y croire, car sans ça, ton cœur cesserait de battre. Tu l'as vu. L'autre nuit, avec cette femme. Leurs corps, collés, se mêlant l'un à l'autre pendant que toi tu n'as qu'une envie: vomir et mourir en sachant que tout ce que tu avais imaginé n'était qu'une utopie, qu'une illusion. Le fantôme de tes espérances s'évaporent et tu trembles dans le noir alors que ton cœur part en cendres, tel le papillon brûlé par la flamme. La colère est dévorante, une colère que tu tournes contre lui puis contre toi car tu le sais, tu es la fautive. Tu savais que tout ça n'était qu'invention, que tu étais un jouet à sa disposition. Et pourtant tu as accepté. Après tout, un jouet c'est mieux que rien. La tristesse t'étrangle, tu n'arrives plus à respirer. Un seul choix s'offre à toi et cette fois tu sais que c'est le bon.

Tout est petit, d'en haut. Le vent souffle dans tes cheveux, les balaye. Tu te tiens à la rambarde du toit. Mais tu es du mauvais côté. Un pas et c'est la chute. Tu en rêves presque, de cette descente aux enfers. Libérée de tous ces doutes, ces peurs, ce chagrin. Tu veux juste être l'ange déchu qui monte sur l'échaffaud. Vivre n'a jamais été aussi douloureux qu'aujourd'hui. Intérieurement, tu dis adieu à ta mère névrosée, ton père violent. Tu dis adieu à ces filles qui t'ont harcelé au collège, à ce gars qui a tenté de te violer sans grand succès. Tu dis adieu à tes camarades drogués et à ce gars là. A ce gars qui a à la fois sublimé et détruit ta vie. Tu lui dois tout et à la fois rien. Ce gars là, qui est devenu l'incarnation des opposés et extrêmes qui constituent ton existence. Le vent te fait remarquer que les larmes coulent sur ton visage. Il est temps.

Mais un corps t'entrave. Devant toi, il se tient là. Accroché à la rambarde, t'entourant de ses bras et jambes, il t'empêche de tomber tel une protection. Il dit qu'il est désolé. C'était une faiblesse. Les meurtres se font de plus en plus fréquents, la police est oppressante. C'est un humain tu sais ? Qui a dit qu'un humain pouvait supporter tout ça ? Il a bien le droit à des erreurs non ? Derrière lui se trouve le vide. S'il lâche la rambarde, il tombe. C'est là que germe dans ton esprit cette ultime preuve d'amour qui pourrait faire fleurir ta vie. Les yeux dans les yeux, tu lâches la rambarde et pose tes mains sur son torse. Son cœur bat, vite. Son cœur bat et c'est tout ce qu'il te faut. Ou presque.

Car qu'est-ce que ça ferait s'il ne battait plus ? Tu veux qu'il t'accompagne. Qu'il t'enlace dans ce dernier acte. Dans cette fin tant attendue. Tu veux qu'il te prouve qu'après tout, c'est toi l'élue. Et dans un sens, être sa chose t'agace. Car subitement tu te rends compte que tu n'étais que soumise. Alors pour ce dernier instant, cette dernière danse, cette dernière enlacade, tu veux être celle qui commande. Tombe, tu lui ordonnes. Ton corps est appuyé contre le sien et tu le fixes, le défiant du regard de refuser. Un sinistre débat prend place dans ses yeux. Tu sens son cœur battre encore plus vite qu'auparavant.

Il t'enlace. Tu sens le vent contre ton visage. Ton cœur figé dans ta cage thoracique. Ses bras qui te tienne contre lui. Il te regarde, dos au sol qui se rapproche. Tu entends quelques cris. Le temps semble s'étirer, le monde entier semble vous accorder un moment où tu n'es que toi, une fille paumée et lui, un gars paumé. Tu l'embrasses, il te répond. Et soudain, le liquide rouge se déploit au sol telles les ailes d'un ange formé par vos deux corps disloqués.

De toute façon, ta vie n'est qu'un ramassis de conneries. >>