𝐂𝐚𝐭𝐡𝐚𝐫𝐬𝐢𝐬 | K.Taehyung

『29』

Allongée dans le lit de Taehyung, un livre de littérature dans les mains, mes joues se gonflent sous l'incompréhension. Les mots défilent devant mes yeux et pourtant je ne comprends pas du tout ce qu'ils peuvent bien dire une fois ensemble. Le message que ce bouquin tente de me faire passer est tout bonnement indéchiffrable et je crois bien que mon professeur, installé à son bureau, le remarque rapidement car il se stoppe dans le remplissage de ses papiers pour poser son regard sur moi. 

— Tu galères, Jia ? 

— Moi ? Non. 

Evidemment que je mens mais ce type diablement craquant ne cesse de me sourire comme s'il était la clé du mystère de l'univers. Et merde, je suis bien capable de le croire si je plonge un peu trop longtemps dans ses yeux. Pour éviter de me faire prendre, je me mets sur le côté afin de lui tourner le dos, les yeux toujours fixés sur cette chose indéchiffrable que Taehyung nous a demandé de lire pour le prochain cours. 

— On ne t'a jamais dit que c'était mauvais de mentir ? 

— Ce qui est mauvais pour ma santé, c'est les devoirs que tu nous donnes. 

Taehyung lâche un petit ricanement puis finalement je l'entends se lever de sa chaise de bureau. Il approche, je le sens à la chaleur qui commence à se diffuser dans ma nuque. Finalement, le matelas bouge et je le sens s'allonger à mes côtés, son torse contre mon dos. Sa tête est soutenue par sa main alors qu'il se tient sur un coude. Il est silencieux un instant, son bras libre entourant ma taille. 

— Quoi, c'est ça que tu comprends pas ? C'est la partie la plus facile ! 

— Mais c'est que t'es hyper motivant comme professeur, dit moi. 

Je me retourne un instant pour le regarder et mon coeur manque un battement quand je vois son magnifique faciès tourné vers moi. Ses cheveux de cendres recouvrent brièvement son regard sombre et je ne peux m'empêcher d'être totalement hypnotisée par sa langue qui vient humecter ses lèvres pleines.

— Je sais être encourageant. 

— Ah vraiment, et comment ? 

Je referme malicieusement le livre que je tiens dans mes mains et le pose un peu plus loin sur le matelas, ne lâchant pas mon professeur du regard. Je vois danser dans ses yeux le désir et l'envie et je me doute que sur le coup, il se bat contre ceux-ci. Alors, histoire de le faire basculer du côté sombre, je pose ma main sur sa joue et plaque mes lèvres contre les siennes. Si on m'avait dit quelques semaines plus tôt que je serai en train d'embrasser mon professeur de la sorte, je ne l'aurais pas cru. J'aurais même ri aux éclats. Mais voilà que nous nous retrouvons là, enlacés et le souffle court pendant que sa langue vient jouer avec la mienne. 

Taehyung se place sur le dos, me faisant basculer au-dessus de lui. Soudainement, une question se met à trotter dans ma tête et j'arrête subitement notre échange car je ne peux pas continuer sans avoir de réponses. 

— Taehyung... Qu'est-ce qu'on est au juste ? 

— Comment ça ? demande-t-il en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille. 

Je me mords la lèvre inférieure et vois ses yeux perçants me fixer avec une douceur que je ne lui connais pas. Sous mes doigts posés sur son torse, je peux sentir son coeur battre un peu plus vite que la normale. J'inspire profondément. 

— Et bien... Tout ça... C'est juste... pour t'amuser ? Ou il y a autre chose... ? 

Je vois ses yeux s'écarquiller de surprise. Sûrement ne s'attendait-il pas à cette question qui est si importante pour moi. Car je sais que dans le fond de mon coeur, j'aime cet homme arrogant aux activités douteuses, j'aime cette violence intérieure qu'il dégage et cette douceur si rare mais si précieuse que je vois parfois en lui. J'aime chaque facette de sa personne, même les pires. Mais je ne sais pas si c'est réciproque ou si je ne suis qu'un jouet de passage dans sa vie. 

Finalement, un petit sourire vient marquer ses lèvres et doucement, sa tête se penche sur le côté. Il se redresse en position assise et ainsi, nos yeux sont alignés. Je sens ses mains dans le creux de mes reins ainsi que la chaleur de son corps contre le mien. 

— Tu crois vraiment que je perdrais mon temps avec de simples amusements ? Dans le monde où je vis, on a pas le temps de s'amuser, Jia. 

— Alors... 

Ses lèvres viennent cueillir la peau de mon cou avec délicatesse pendant qu'un sourire orne ses lèvres. Je frissonne et lâche un petit soupir de plaisir avant qu'il ne replante son regard dans le mien. 

— Alors tu es bien plus qu'un simple amusement. 

Un tantinet émue de voir cet homme qui pouvait parfois se montrer si insensible me faire part de ce qu'il pense, je mords une nouvelle fois ma lèvre inférieure puis entoure son cou de mes bras pour me serrer contre lui. J'enfouis ma tête dans son cou, respirant sa douce odeur qui m'apaise. Je le sens qui me rend mon étreinte. 

Comment en est-on arrivés là ? Je n'en ai aucune idée. Mais ce que je ne savais pas à ce moment là, c'est que toutes ces belles paroles n'étaient que le début de la chute.