𝐂𝐚𝐭𝐡𝐚𝐫𝐬𝐢𝐬 | K.Taehyung

『28』

Les néons. La musique. Les corps qui dansent. Toujours le même refrain. La boîte du Magic Shop est encore pleine ce soir et quand mes yeux se mettent à chercher une cible sans me demander mon accord, je me rends compte que je me suis habituée à ce "travail" bien trop vite. Jungkook non loin de moi, j'ai appris à me faire confiance et à lui faire confiance. Je sais qu'au moindre débordement, il interviendra. 

Cependant, ce soir est différent. Une main se pose sur mon épaule et me fait sursauter. Quand je me retourne, mes yeux s'écarquillent quand le faciès de mon professeur me fait face. La bouche tout d'abord entrouverte, je ne peux m'empêcher de repenser à notre échange dans l'amphithéâtre quand je croise son regard. Mais je n'ai pas le temps d'y penser d'avantage quand il se met à parler assez fort pour que je l'entende par dessus la musique assourdissante. 

— Viens avec moi. 

Son regard se pose ensuite sur Jungkook qui ne comprend pas. Il lui fait un bref signe de main puis Taehyung attrape la mienne avant de me guider vers l'ascenseur que j'emprunte chaque jour. A peine les portes fermées, sa main me pousse vers l'une des parois et tout de suite, un frisson parcourt mon corps quand la fraîcheur du métal entre en contact avec ma peau. L'ombre de Taehyung finit par me recouvrir une fois qu'il est assez prêt, son visage proche du mien. Un petit sourire vient orner son visage et ses yeux se plissent. 

— Je refuse que les autres te voient plus longtemps dans de telles tenues. 

Je cligne plusieurs fois des yeux. Il n'est pas difficile de l'imaginer comme quelqu'un de possessif et cela m'arrache un sourire que j'aurais bien aimé contrôler. Cependant, maintenant qu'il est là, à étirer mes lèvres en un air narquois, je ne peux m'empêcher de pencher la tête de côté tandis que je vois du coin de l'oeil sa main presser l'un des boutons de l'ascenseur. 

— Quelle tenue ? 

Sa lèvre vient humecter ses lèvres, ses sourcils se froncent. Je sais très bien de quoi il parle. De ces robes excessivement courtes et ces talons de marques. Sans se gêner, sa main vient se poser sur le rebord de ma robe, touchant à moitié ma cuisse frissonnante. 

— Tu sais très bien de quoi je parle. 

Je ne peux m'empêcher de déglutir quand je sens sa peau contre la mienne. Doucement, ses doigts viennent dessiner de petits cercles sur ma jambe découverte et remontent doucement, passant la frontière de ma robe pour passer en dessous. Je le fixe, ne lâchant pas son regard bien que je sens mon coeur s'emballer dans ma cage thoracique. Ses iris sont si prenantes que je n'arrive pas à le lâcher. 

— Monsieur, je crois bien que ce genre de relation entre un professeur et son élève n'est pas autorisée... je souffle tout en sachant pertinemment qu'il n'en a que faire. 

— Sérieusement Jia ? Tu me sors ce genre d'argument ? ricane-t-il. 

Sur ces mots, il fondit sur mes lèvres. Ma main s'enfouit dans ses cheveux, l'autre saisit sa cravate. La douceur de ses lippes est si ensorcelante que je pourrais bien ne jamais les lâcher. La jambe qu'il caresse depuis tout à l'heure vient s'enrouler autour de la sienne et le pousse à se coller un peu plus à moi. Un soupir pressé me parvient aux oreilles et je ne peux m'empêcher de sourire dans notre échange. Sa langue vient chercher la mienne pour m'en faire voir de toutes les couleurs, me faisant presque oublier que nous sommes dans un simple ascenseur. D'ailleurs, ce genre d'endroit n'aurait-il pas un pouvoir magique pour produire ce genre d'effet ? 

Sa prise sur ma cuisse se raffermit et je sens ses doigts s'enfoncer dans ma peau, sa paume réchauffant ma chair. Mon coeur loupe un battement et je suis obligée de me séparer de sa bouche pour reprendre une bouffée d'air mais il ne m'en laisse pas le temps, recollant ses lèvres aux miennes, ne manquant pas de saisir ma nuque de son autre main. 

Quand je penche la tête en arrière et qu'il s'attaque à mon cou, un soupir de plaisir dépasse la frontière de mes lippes et raisonne délicieusement à ses oreilles, le faisant grogner quand il saisit ma peau entre ses dents, se mettant à la suçoter avec avidité. J'ai l'impression de voir des étoiles rien qu'avec ça. Mon ventre se tord de désir et je l'encourage à continuer ce qu'il sait si bien faire. 

Soudain, le bruit de l'ascenseur pour nous signaler que nous sommes à notre étage retentit et Taehyung se détache avec une rapidité presque déconcertante, me laissant pantelante contre la paroi de la cage, les joues rouges et le souffle rapide. Souffle qui se fait bientôt inexistant quand je vois Jimin juste en face des portes qui viennent de s'ouvrir. 

Mon grand frère me jauge avec un sourcil haussé avant que son regard ne se porte sur Taehyung qui regarde ailleurs. Cependant ses cheveux en bataille et sa chemise froissée ne peuvent pas passer inaperçus quand on est face à Park Jimin. L'argenté écarquille les yeux, sa bouche s'ouvrant par la surprise. L'indignation couvre bientôt les traits de son visage. 

— OH LE SALOP. 

Taehyung tique et soupire avant de sortir de l'ascenseur, contournant son meilleur ami qui le suit du regard avec de gros yeux, choqué. Je me mords la lèvre inférieure et tente de passer à mon tour mais évidemment, moi je ne m'appelle pas Kim Taehyung. Jimin attrape mon poignet, ses yeux toujours aussi ronds. On dirait un poisson. 

— PAS SI VITE JEUNE FILLE. 

— Oh non, Chim, on dirait maman. 

— JE. JE. JE SUIS OU-

— Outré choqué déçu ? 

Ses paupières papillonnent et je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. Quand je sens sa prise sur mon poignet se détendre, je lui adresse un clin d'oeil et embrasse sa joue avant de lui chuchoter un "tout va bien". Je ne perds pas de temps et trottine à la suite de Taehyung qui étonnamment m'a attendu. Sa main tendue vers moi, il me sourit légèrement. Je saisis sa paume, douce et chaude, et la serre dans la mienne. 

— Non mais les jeunes de nos jours... grommelle Jimin.