Joséphine soupira de bonheur en prenant un peu de soleil, en terrasse. Elle avait passé ces derniers mois à noircir des centaines de feuilles de milliers de mots, enfermée dans son bureau toutes ces longues journées. Son livre était presque achevé à présent ... Mais il lui manquait une fin... Comment pouvait-elle le finir ?
Elle avait passé de longues journées à chercher la réponse, mais ne l'avait pas trouvée. C'était l'un des pires cauchemars de tout écrivain quel qu'il soit : le syndrome de la feuille blanche.
Elle en était devenue presque folle à chercher sans résultat ce point final. Elle en était même venue à se maudire d'avoir choisi une voie difficile, et non de s'être contentée de faire des études et travailler dans une boîte.
Mais maintenant, elle sentait que l'inspiration revenait. Elle retrouvait dans son métier le rêve qu'elle avait depuis toute petite : passer sa vie à coucher des mots sur le papier.
L'écrivaine sourit en analysant le couple à quelques mètres en train de se disputer l'addition. Devrait-elle garder la relation chat souris de ses deux protagonistes ou leur faire trouver le bon compromis pour être dans une relation calme ?
Elle inspira la bonne odeur du café, et sourit. Elle voulait une fin heureuse.
Elle aimait ce sentiment de satisfaction intérieure, lorsque les petits gestes du quotidien devenaient source d'inspiration. Elle aimait avoir toute la liberté de son imagination pour exercer son métier : cela faisait de celui-ci un métier de rêve.
De nombreuses idées lui venant soudainement, elle sortit son téléphone et écrit dans ses notes les mots clés des actions qu'elle s'imaginait convenir pour son roman. Un autre point positif de son métier : elle pouvait travailler où elle le souhaitait, et un téléphone ou un crayon et un carnet suffisaient. Elle sourit en pensant à son prochain roman sur un enfant recueilli par un yéti : elle allait s'offrir des vacances dans le petit chalet de sa grand-mère, coupée du monde : un magnifique cadre pour travailler et être inspirée.
Mais est-ce que son éditeur voudrait d'un livre sur un enfant recueilli par un yéti ? Cela pouvait trop ressembler au livre de la jungle... Voilà un point négatif : si son roman ressemblait trop à un autre, le public allait crier au plagiat...
Elle avait encore la chance d'avoir un éditeur car nombreux jeunes et écrivains plus âgés n'en avaient pas, et pouvaient difficilement être rémunérés. En fin de compte, elle-même qui avait une dizaine de romans publiés par sa maison d'édition, n'était pas bien rémunérée : elle ne touchait qu'une part du prix d'un livre pièce, et ils n'étaient pas vendus en assez grande quantité pour que cela lui suffise...
Oui, il est compliqué de ne vivre que de son métier d'écrivain... Elle avait de la chance d'avoir une grand-mère particulièrement généreuse qui adorait son travail et l'aidait à le réaliser... Mais il fallait bien avouer que le métier d'écrivain était un métier casse-gueule.
Comme celui de la photographie, de l'art en général ... Mais qu'importe, là n'est pas la question. Tous ces métiers sont des métiers de rêve qui permettent d'apprécier son quotidien ! Que se soit un métier casse gueule ou de rêve n'importait peu -puisqu'il était notamment les deux- : ce qui importait vraiment était la question suivante : faut-il réaliser un métier difficile mais qui nous fait rêver ou un métier simple mais d'un ennui mortel ?
Et vous, qu'en pensez-vous ? Metier casse gueule ou de rêve ?
VOUS LISEZ
Recueil de petites nouvelles
NouvellesVous trouverez ici des petites nouvelles ou petits textes que j'écris pour des concours ou pour moi. Chaque chapitre sera une nouvelle individuelle. J'espère que votre lecture vous plaira ! : )