Du présent au Passé 2-Au Complet

Imprévu

Depuis qu'ils savent ce que je vaut à l'épée et en combat singulier les autres gardes m'ont définitivement intégré à l'équipe. Puisque c'est un rôle que je vais remplir pendant un moment j'ai pu leur donner ma véritable identité. De toute façon dans ce monde je ne suis personne.
 
- « Neven, il faudrait que tu prennes de la force. Même si tu es rapide et résistant certains de tes coups manquent encore de puissance. »
 
Je hoche la tête en mordant dans le morceau de pain qu'il me tend. Aster m'imite avant de reprendre.
 
- « On devra être plus discret que la dernière fois sinon le Cap'taine va encore nous tomber dessus. »
 
Lors de notre dernier affrontement, aucun de nous n'a eu le dessus sur l'autre. C'est le capitaine de la garde qui est intervenu pour nous séparer pensant à une bagarre. Après cet épisode j'ai perdu mon titre de petit nouveau et tous me considère comme leur camarade. Nathanïel m'a passé un savon en me reprochant de ne pas avoir su rester en retrait. Cependant mon intégration dans la garde dépendait de cet événement.
 
Nous sommes maintenant à une journée de voyage de notre destination. Aster et moi sommes envoyer en éclaireur. Même si nous nous rendons à une célébration, notre venue n'en est pas moins une mission d'état et la protection de l'ambassadeur est, pour le moment, notre priorité. Nous galopons à bride abattue sans vraiment regarder autour de nous. Une douleur lancinante s'insinue dans mon crâne, je ralentis mon cheval et passe mes mains sur mes tempes douloureuses. Aster s'arrête un peu plus loin et m'interpelle.
 
- « Un problème ? »
 
- « J'ai un mauvais pressentiment je retourne au camp. »
 
Il acquiesce et reprend sa route. Quelque chose se précipite violemment dans mon esprit m'arrachant un grognement de douleur.
 
- « Nathanïel a un problème ! Pourquoi tu m'as fermé ton esprit ?! »
 
- « Je n'ai rien fermé. Quel genre de problème est-ce ? »
 
Hurlevent me présente le camp mis à feu et à sang par un groupe de pilleurs. Je tire sur la bride de mon cheval et le force à faire demi-tour en talonnant ses flancs. Je lance mon esprit vers mon frère.
 
- « Combien sont-ils ? »
 
- « Assez nombreux pour occuper toute la garde et piller le camps en même temps. »
 
- « Pourquoi tu n'interviens pas ? »

- « Je ne peux pas, je serai repéré immédiatement et je risque de blesser un des nôtres. »
 
Je l'informe de mon arrivée et referme mon esprit pour me concentrer. J'arrive aux abords du camp et les premières choses qui me frappent sont le chaos ambiant qui y règne et l'odeur du sang qui imprègne la terre. La chose au fond de mon esprit ronronne de plaisir et une partie de moi lui répond, cependant maintenant que je connais l'origine de mon côté sadique je m'efforce de le museler. Le premier voleur que je vois fini décapité, le second rencontre le même sort quant au troisième je lui transperce la gorge et il meurt en se noyant dans son propre sang. Je saute de mon cheval et m'empresser de rejoindre le reste de la garde.
 
- « Qu'est ce que tu fais là ?! »
 
- « J'ai envoyé Aster vers la citadelle et suis revenu vous prévenir que la voix était dégagée. »
 
Le capitaine me grogne une réponse en repoussant un adverse. Un cris suraigus résonne dans le camps. Je me précipite vers sa source et découvre un des voleurs penché sur une jeune fille et déchirant sa robe. Elle se débat, le griffe et crie alors que l'homme se contente de rire face à la faiblesse de ses coups. Je me précipite contre lui et le fait basculer, je me redresse rapidement et enfonce avec force mon épée dans son ventre le clouant ainsi au sol. Je retourne ensuite vers la jeune fille qui tremble et pleure, elle tente de resserrer les pans de sa robe déchirée autour d'elle.
 
- « Je suis navré pour votre robe madame. » dis-je en lui tendant mon manteau.
 
Je l'aide à se relever et me dirige vers le voleur qui gémit et essaye de sortir la lame qui perfore sont abdomen. Je la retire et lui tranche la gorge sans état d'âme. La jeune fille étouffe un petit cri et recule légèrement. Je lui ordonne de rester près de moi le temps de trouver les autres dames. Nous ne croisons que quelques voleurs que je supprime sans me soucier de leur sang qui m'éclabousse et tache mes vêtements. Nous finissons par tomber sur le capitaine qui s'arrête à ma hauteur.
 
- « Nous en avons abattus un grand nombre mais ils ont déclenché un incendie, il faut évacuer. » Il se tourne vers la jeune fille et s'adresse à elle plus doucement « Mademoiselle, si vous voulez bien me suivre nous allons vous raccompagner au pré de la cour. »
 
Elle acquiesce et se rapproche de lui. Je m'incline légèrement devant elle avant de repartir à petite foulée pour chercher de potentielles victimes de l'incendie. Le feu se propage de tente en tente, une fumée épaisse encombre l'air et m'étouffe. Je projette mon esprit en amont pour chercher toute trace de vie mais heureusement la plus part des tentes sont vides. Je fais demi tour en appelant mentalement Nathanïel.
 
- « Où est-tu ? »
 
- « Avec les palefreniers, nous avons réussi à sauver la majorité de nos chevaux. Tu es blessé ? »
 
- « Non. »
 
Je mets fin à la conversation et rebrousse chemin. Grâce à mon pouvoir il est facile pour moi de m'orienter à travers cette fournaise. Les flammes s'écartent pour me laisser le passage et j'atteins la lisière du campement sans encombre. Je rejoins le groupe amassé un peu plus loin. Les gardes soignent les blessés et tentent de ramener le calme. Je me dirige vers eux et trouvent le capitaine penché sur une épaule démise.
 
- « Neven tu tombes bien, maintiens le, je dois lui remettre son épaule en place. »
 
Je ne dis rien et m'exécute, mon coéquipier est pâle de douleur. Un craquement sinistre retentit quand l'os retrouve son emplacement et il hurle de douleur. Je le relâche et me redresse calmement.
 
- « Maintenant si vous voulez bien m'excuser je dois aller m'assurer de la bonne santé de quelqu'un. »
 
- « La jeune fille va bien, nous avons besoin de toi pour les autres. »
 
- « Sauf votre respect mon capitaine ce n'est.... »
 
- « Non, tu restes ici. Occupe toi de tes camarades tu iras batifoler plus tard. »
 
Je serre les dents mais n'insiste pas. Nathanïel pourra bien attendre quelques minutes.