Je me réveille un peu avant l'aube, mon frère est parti il y a un peu plus d'une heure. Hurlevent est sur ses traces et m'envoie régulièrement des nouvelles. Je sors tranquillement de ma tente et vais m'occuper des chevaux. Je nourris les bêtes et leurs donne de quoi boire. Une fois ces taches effectuées je prends quelques minutes avant que le campement entre en effervescence. Je me dirige à l'entrée de celui-ci et observe calmement les alentours. L'herbe ondule, beaucoup trop brusquement pour que cela soit dû au vent, je tends mon pouvoir en avant amusé de découvrir quel animal est assez téméraire pour s'approcher aussi pré de notre groupe. A ma grande surprise l'être vivant qui se faufile dans les hautes herbes n'est pas un animal mais un être humain. Je projette mon pouvoir encore plus loin et m'aperçois qu'ils sont en fait tout un groupe armé qui encercle petit à petit notre camp. Je fais volte-face et cours prévenir la garde. J'entends une flèche siffler pré de mon épaule, j'en déduis que l'homme que j'avais détecté grâce à mon don m'a vu partir en courant et tente de me supprimer avant que je ne donne l'alerte.
J'appelle Neven mentalement de toute mes forces mais son esprit est fermé et impénétrable. Je me tourne donc vers mon loup et lui demande de forcer les défenses qu'a érigé mon frère autour de son esprit ainsi que de lui transmettre le message.
J'arrive enfin à la tente des gardes et y fais irruption. Plusieurs d'entre eux se lèvent en saisissant leur épée. Je m'écris essoufflé:
- « Nous sommes attaqués ! Ils sont nombreux ! »
- « Combien et où ? »
- « Je ne sais pas, ils sont partout autour de nous. »
Le capitaine roule des yeux agacé et fait signe au reste des gardes de le suivre. Je m'écarte précipitamment de l'entrée pour les laisser passer puis les suis à l'extérieur. Les premiers cris nous parviennent depuis l'extrémité du camp. Le capitaine donne ses ordres et ses hommes se divisent en petits groupes afin de défendre les différents fronts.
Une épaisse fumée monte bientôt dans le ciel en couvrant le soleil, les cris s'intensifient et l'odeur de brulé envahit mes narines. Par le biais de mon lien à la terre je sens les petits animaux fuirent la zone enflammée. Je fais volte-face et cours aux écuries. Plusieurs palefreniers s'évertuent à détacher les chevaux et essaye de les éloigner du camp, plusieurs gens de la cour se sont rassemblés ici. Petit à petit le fracas des épées se rapproche et les cris d'agonie, de terreur et de rage avec lui. Les nobles se serrent les uns contre les autres en gémissant de peur, les dames n'ont pas eu le temps de revêtir leurs belles toilettes et sont donc en tenue légère au milieu des serviteurs. Dans un autre contexte cette situation m'aurait amusé. Le chaos se rapproche de plus en plus si nous ne bougeons pas nous gênerons les gardes et nous ferons massacrer. Je prends l'initiative de me placer en avant de cercle et ordonne d'une voie forte :
- « Il faut reculer et si possible sortir du camp. La forêt n'est pas loin allez vous y abriter. »
Une voix masculine s'élève du milieu de la petite foule.
- « Sans protection ?! Avez-vous d'autres idées brillantes comme celle-ci jeune homme. »
Je prends sur moi pour ne pas faire céder le sol sous les pieds de cet imbécile. Même en danger de mort la cour n'est pas capable de se débrouiller seule. Je reprends donc sur un ton plus sec :
- « Si je ne me trompe pas Monsieur, de part votre rang vous avez été initié à l'escrime, par conséquent vous êtes parfaitement en mesure de vous défendre seul. C'est d'ailleurs le cas de tous les seigneurs ici présents, protégez vous vous-même et emmenez les dames. Les gardes ont d'autres occupations pour le moment et vos doléances ne sont malheureusement plus leur priorité. »
Je replonge au milieu du groupe et tous m'emboite le pas. Je les guide jusqu'à la lisière du camp, le noble qui m'avait interrompu est à mon côté. Je lui pointe la direction à suivre du doigt et il se contente d'acquiescer en prenant la tête du groupe. Je retourne sur mes pas en courant. Je ne manie peut-être pas l'épée comme Neven mais je reste un assassin. Je dégaine ma petite lame et traverse le camp en courant pour me rapprocher du vacarme et du désordre qui règne plus au nord. Je ne peux pas me permettre d'utiliser mon pouvoir, les deux groupes sont trop mélangés un tremblement risquerait de blesser une partie importante de nos soldats, je n'ai pas le choix je vais devoir les prendre au cas par cas.
Mon frère fait irruption dans mes pensées, je sens son inquiétude mais aussi, enfouie plus profondément sa joie de voir le sang coulé.
- « Combien sont-ils ? »
- « Assez nombreux pour occuper toute la garde et piller le camp en même temps. »
- « Pourquoi tu n'interviens pas ? »
- « Je ne peux pas, je serai repéré immédiatement et je risque de blesser un des nôtres. »
Il referme son esprit aussi sec. Un des assaillants, celui que j'avais perçu dans l'herbe plus tôt, s'est rapproché et me saute dessus. Je lui entaille la joue d'un mouvement du poignet, je n'ai malheureusement pas été assez rapide pour le blesser grièvement.
- « Comme on se retrouve, voilà le petit lapin qui a donné l'alerte. »
- « Tu croyais tomber sur un lapin mais c'est en fait un loup. »
En m'entendant il éclate de rire et tente une nouvelle attaque que je pare aisément. Ma réponse ne se fait pas attendre et je lui entaille méchamment le bas ventre.
- « Sale petit ... »
- « Tu as de la chance, cette erreur ne t'as couté qu'une entaille. Malheureusement pour ta deuxième faute ça sera ta vie. »
Je rengaine ma lame et il me regarde sans comprendre. Je reprends avec beaucoup de calme.
- « Tu as eu raison de rire quand je t'ai dit que tu étais tombé sur un loup, je suis bien pire que ça et vois-tu, comme nous sommes isolés et que nous ne risquons pas d'être interrompus plus rien ne me retient. »
Je libère alors mon pouvoir, la terre cède sous ses pieds et il se retrouve bloqué sous un amoncellement de terre. Seule sa tête dépasse du petit monticule et il peste tout ce qu'il peut.
- « Sale chien ! Qu'est ce que tu es au juste ?! »
- « Tu n'en as vraiment aucune idée ? »
Sur ces mots je m'assoie calmement en face de lui et laisse mes yeux prendre la teinte de mes éléments. Mon adverse pousse un petit cri étouffé.
- « Je... pardonnez moi jeune élémentarien, je ne voulais pas pitié. »
- « Tu ne voulais pas ? En es-tu sûr ? Heureusement pour toi je suis le plus clément des deux. »
L'homme me regarde désespérément sans comprendre.
- « Qui êtes-vous ? »
- « Tu connais l'histoire des origines du monde ? »
Il fait signe que oui. Cette légende est connue de tous, même des simples mortels. C'est la raison pour laquelle le roi avait exigé comme taxe des enfants élémentariens et les choisissaient méticuleusement. Je me lève, lui tourne le dos et descends ma chemise sous mes omoplates laissant ainsi apparaitre la marque ornant mon dos. Je l'entends prendre une grande inspiration et se mettre à sangloter. Je me retourne vers lui et m'agenouille face à lui, je m'approche de son oreille et lui murmure.
- « Allons allons, rien ne sert de pleurer. Je ne suis que le Gardien mon frère t'aurais fait bien pire. » Je marque un temps d'arrêt « Je le sens d'ailleurs qui arrive, prie pour qu'il ne te trouve pas parce que s'il apprend ce que tu as essayé de me faire et bien, je ne préfère pas l'imaginer. »
Je me redresse et pars en le laissant planter dans la terre. Il hurle, m'appelle et me supplie mais je ne l'écoute plus. Mon frère est là et je sens son aura recouvrir le camp, s'il ne parvient pas à se maitriser notre sauveur nous mènera finalement à notre perte.
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Du présent au Passé 2-Au Complet
Paranormalkastuo est parvenu à entrer dans le monde dont son peuple est originaire. Il est maintenant en présence du deuxième élu: Nathaniel. Leur rôle est de rendre ses terres à leur peuple, enfin selon les écris. Cependant ils ne connaissent pas la source d...