Chapitre 19.

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La sueur tapissait le front de Niall, ses cheveux lui collaient au front. Il pensait que je m’étais rendormie mais dès que je l’avais entendu se lever et marcher dans ma chambre mes yeux s’étaient décidés à rester ouvert. J’entendais ses pas, alourdis par le peu de sommeil dont nous avions profité avant que je ne cauchemarde, il semblait réfléchir ou chercher quelque chose. Il poussa un long soupir en s’asseyant, semblait-il, sur ma chaise de bureau. Je me redressai le plus doucement possible pour pouvoir voir ce qu’il faisait à présent mais ses attributs de vampire me captèrent rapidement et il sursauta en se tournant vers moi.

-Je pensais que tu dormais, chuchota-t-il.

-Je pensais que tu dormais aussi.

-Je n’y arrivais pas.

Voyant mon expression confuse, il se reprit :

-Tu prends toute la place, sourit-il.

Son sourire était à tomber néanmoins je réussis à saisir qu’il me cachait quelque chose. Son air était pensif, ses traits torturés et coupables mais j’étais trop comateuse pour lancer un débat qui aurait pu tout aussi bien réveiller ma sœur.

-Si je t’en fais tu reviens ?

-Sans aucun doute.

-Alors viens.

Il s’allongea immédiatement contre moi tandis que j’en étais toujours à me demander ce qu’il cachait derrière ses airs d’anges. Je réussis tout de même, au bout d’un moment, à caler ma respiration contre la sienne et finis par m’endormir dans tout le voluptueux parfum qui l’entourait.

En m’éveillant, Niall n’était plus à mes côtés, sa place était froide et l’oreiller était tassé et remis en place. Mon côté de couette avait été bordé et sur ma table de chevet un petit cœur en papier rouge reposait. Deux mots gribouillés au centre attirèrent mon attention : « Pardonne-moi. ». Lui pardonner ? Que devais-je lui pardonner ? Le regain d’énergie que ce mystère me procura me permit de me lever sans chanceler. Je m’élançais presque dans les escaliers avec le maigre espoir de trouver Niall dans le salon. Mais malheureusement le salon ne pouvait pas être plus vide de vie, même Jeanne avait déserté le canapé et la télé. En jetant un coup d’œil au micro-onde je remarquai qu’il était déjà onze heures passées. Les choses ne pouvaient être plus étranges que ce matin : Jeanne levée, Niall disparu, son mot énigmatique et moi me levant à plus de dix heures du matin. Je mettais cela sur le compte du cauchemar et envoyai un message à ma cadette pour savoir où elle se trouvait. J’appris donc qu’elle faisait quelques courses pour le retour des parents demain à l’aube.

Après avoir tourné dans la maison en pyjama sans rien avoir à faire d’autre que me creuser inlassablement le crâne au sujet de Niall, je me décidai à l’appeler ; fait remarquable de ma part par sa rareté. Il ne répondit à aucun des cinq appels me laissant donc dans l’ignorance à son sujet. Soupirant d’exaspération, je me dirigeai à la salle de bain priant pour que la douche puisse me permettre d’oublier tout cet inhabituel cirque matinal.

L'Hymne à la Pierre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant