Chapitre 17.

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« Il y a ce cri inhumain
Ce cri de fou
Cette dose de démence
Détruisant toute stabilité
Hurlement de haine ou de détresse
Brisant quelconque forme de force
Courage ébranlé
Ce sang chaud qui s’écoule
Source de chaleur sous le froid vert des veines
Jaillissant d’un désir malsain
De détruire tous corps étranger
A ses orbes. »

Le sang tapait violemment contre mes tempes, mes mains tremblaient, je ne contrôlais plus rien. Je n’avais encore jamais ressentie ça lorsque j’écrivais, qu’est-ce que c’était ? Bon sang… Il faisait nuit à présent et le vent soufflait si fort que j’eu presque peur que la maison ne s’envole. Quand rentraient nos parents déjà ? Demain ? Dans trois jours ? J’avais l’impression d’avoir tout oublié ou de n’avoir jamais rien su… Quel était le pire ? La pluie battait contre la fenêtre, les arbres s’échevelaient aussi je décidai de fermer les volets. En voulant me lever je me rendis bien vite compte que mes forces m’avaient désertée, je restai donc assise, essayant de reprendre un rythme cardiaque normal. Le problème était que mes tremblements s’accentuaient et que je n’arrivais pas à faire autre chose que crisper mes doigts. Mes phalanges devinrent blanches, ma tête bourdonnait. Quelle date sommes-nous ? Aout. Le combien ? Trente. Ou trente-et-un ? Quand rentraient les parents ? Ils l’avaient dit. L’avaient-ils fait ? Quelle heure est-il ? Il faut que je me calme. Tout va bien, tout va bien. Non, tout ne va pas bien. Je pris la feuille griffonnée entre mes doigts comme si c’était une chose encore plus précieuse, plus importante que n’importe quels bijoux de roi. Qu’est-ce que ces mots voulaient dire ? Avaient-ils une signification d’abord ? Bien sûr qu’ils en avaient une, les mots n’existent pas pour rien. Mes doigts s’agitaient toujours mais mes jambes avaient retrouvées leur aspect de chaire, de muscle et non de coton. Je pouvais me lever, j’allais fermer le volet. Que faisait Jeanne ? Elle devait dormir. J’avançai dans le couloir, hésitant devant sa porte qui était fermée. Je frappai doucement ne souhaitant pas troubler son potentiel sommeil. Mais sa tête apparue dans l’encadrement de la porte, pas même ensommeillée.

-Qu’est-ce que tu veux ?

-Je voulais voir si tu dormais.

-Je ne dors pas.

-Quand reviennent les parents ?

-Dans deux jours.

-Fais-moi une faveur et dis-moi quel jour on est.

-Est-ce que ça va ?

-Quoi ? Moi ? Oui. Enfin oui ça va, pas de soucis. Pourquoi ?

-Tu es… Bizarre.

-Non.

-On est le trente.

-Aout ?

-Oui, pas septembre sinon tu irais en cours. Tu es vraiment sûre que ça va ?

L'Hymne à la Pierre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant