Chapitre 9.

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Je resserrai la veste de Niall contre ma poitrine car la soirée s’était rafraichie tandis que Niall se tordait les doigts adossé au tronc.

-A vrai dire, commença-t-il, je ne sais pas comment t’expliquer tout cela… Soit tu vas rire soit tu vas t’enfuir en courant et… Ce n’est pas une chose que je veux. Quoiqu’il en soit écoute-moi jusqu’au bout ok ?

-Ok.

La tension était clairement palpable entre nous et ses yeux noircissant, légèrement cette fois-ci,  n’arrangèrent probablement pas la chose.

-Eh bien je… Il faut que tu saches que… Nom de Dieu cette situation est insupportable ! Il respira un grand coup et reprit, je suis un vampire.

Il m’observa l’air inquiet, attendant ma réaction qui ne venait pas. La partie rationnelle de mon esprit ne le croyait pas et ne voulait pas insérer cette nouvelle en son sein mais d’un autre côté, il fallait une explication aux genres de choses peu banales qu’il pouvait faire, pour autant ce que j’en avais vu. Il reprit, surement encouragé par mon silence.  

-J’ai été transformé à l’âge que j’ai, dix-neuf ans, en 1846 durant la Grande Famine. Je vivais en Irlande, ma famille n’étant pas aisée je vivais dans une ferme et un soir en rentrant du champ peu de temps après mon frère, je me suis fait agresser. J’ai d’abord cru que je m’étais simplement évanoui suite à des coups mais je n’avais aucun bleu ou autres marques alors je suis rentré tranquillement. Seulement j’ai commencé à ne plus avoir faim, ce qui était plutôt un avantage avec la famine, je laissais ma petite portion à ma jeune sœur, je me réveillais couvert de sang au visage, je me déplaçais plus vite, j’avais acquis de la force… Tout cela en très peu de temps ce qui inquiétait mes parents. Ils ont compris ce que j’étais alors que j’allais attaquer… J’allais mordre… Mon… Frère. Je n’étais pas moi quand je m’attaquais à des gens, je ne me contrôlais plus, c’était en parti du à mon jeune âge en tant que vampire et aussi car je ne me nourrissais pas de… Eh bien de sang, alors c’était mon esprit qui le faisait pour moi en quelques sortes.

-Qu’ont fait tes parents ?

-Ils m’ont gardé. Ils auraient pu me mettre à la porte mais non, je ne les remercierais jamais assez pour ça. Nous avons essayé de comprendre comment me gérer, ils m’ont aidé. Même mon frère ne m’en a jamais voulu. Et puis ma sœur à commencer à être malade… Une simple toux due à l’hiver mais elle était si faible… Elle n’a pas survécu, elle n’avait que dix ans. Ensuite ce fut été mon père, maladie. Nous n’étions plus que tous les trois. Durant l’hiver j’allais travailler la terre pour ne pas qu’elle gèle trop et je plantais les graines de pomme de terre que nous avions au printemps mais ce parasite détruisait tout… Ça me mettait dans des colères impossibles, je ravageais tout autour de moi et j’ai même… J’ai frappé ma mère. Elle voulait m’empêcher de me blesser, ça n’a pas été grave pour elle heureusement. Trois ans plus tard, elle est décédée. Mon frère et moi étions anéantis mais au moins il mangeait mieux. En 1850, je l’ai emmené en Angleterre où il a fait sa vie. C’était mieux pour lui, moi je suis resté à la ferme et je lui rendais visite. Je surveille mes descendants maintenant.

L'Hymne à la Pierre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant