Chapitre 15.

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La douceur de la matinée avait finalement atteint la raie sous la porte, illuminant partiellement le cocon que la mêlée des membres de Niall et les miens formaient et, par la même occasion, me faisant ouvrir les paupières. Je me sentis gênée d’être aussi proche corporellement parlant de Niall ; nous étions face à face mes bras repliés sur eux-mêmes, une de mes jambes courbée, l’autre perdue entre les siennes tandis que ses bras me tenaient, l’un à la hanche, le second passant sous mon profil pour  s’agripper à mes épaules. Son souffle lourd et chaud caressait mes joues ce qui me rappela ma très grande proximité avec lui. Qu’étais-je censée faire dans des moments comme celui-ci ? Si je faisais un mouvement je risquai de l’éveiller et ceci était loin d’être mon intention mais si je ne faisais rien je finirais par me faire dessus. Il ne pouvait être plus proche et enchevêtré avec moi. Au bout d’une dizaine de minutes alors qu’il n’avait toujours pas bougé et que ma vessie se faisait de plus en plus lourde je songeai à bouger le plus délicatement possible pour aller la soulager. Je repliai d’abord ma jambe à moi dans l’optique d’une mobilité plus importante puis je pris sa main posée sur ma hanche pour la placer sur le matelas, mais, à l’instant où ma peau effleura la sienne, ses yeux s’ouvrirent d’un seul coup. Blancs. Par la surprise j’avais vivement lâché son poignet ce qui lui permit de prendre les miens de ses deux grandes mains et de les approcher à sa bouche. Mon pouls accéléra instantanément et je savais qu’il l’entendait, je savais que ses oreilles surdéveloppées par sa nature entendaient chaque battement de mon cœur, chaque globule rouge se déplacer dans mes veines, chaque respiration ralentir ou se précipiter. Il s’occupa longuement de mes articulations, les baisant, les suçant tandis que j’étais encore trop innocente pour tenter de faire quoi que ce soit, que je ne faisais que retenir mes soupirs et gémissements tout comme j’essayais d’oublier mon envie pressante. Je savais que ma retenue sur mes émotions présentes l’agacerait et qu’il m’aurait au tournant comme le jour d’avant. Il remontait sur mes phalanges embrassant les trois parties de chacun de mes doigts, s’arrêtant à mon pouce droit auquel je faisais plus subir que les autres, il fronça les sourcils et ses yeux foncèrent. Il le caressa comme s’il s’excusait à ma place de le dégrader autant et remonta brusquement mes poignets au-dessus de ma tête me faisait déglutir difficilement. Il s’était allégrement rapproché jusqu’à ce que je me retrouve coincée entre ses genoux et qu’il profite de sa hauteur pour me détailler en passant sa langue sur sa lèvre supérieure. J’avais oublié ma tenue, j’avais oublié que j’avais de nouveau retiré le tee-shirt qui me tenait trop chaud durant la nuit. J’étais donc en soutien-gorge. A la vue du regard de Niall je n’allais pas y être encore longtemps. D’une certaine manière je priais pour que personne ne vienne sonner à sa porte d’une autre je l’aurais préféré.

-Bonjour Emma, sourit-il.

-S-salut… Niall…

-Comment tu vas ce matin ? On dirait que tu es quelque peu gênée, n’est-ce pas ?

-P-pas du tout…

Bon sang allais-je arrêter de bégayer ? Empirant ma situation, Niall regroupa mes poignets dans une seule de ses mains, la gauche. Il glissa sur toute la longueur de mon bras avec son index, déposant par endroits un tendre baiser. Je sentais ses canines raccrocher parfois contre celle-ci, ce qui accentuait mes frissons.

-Pas de gémissements ? Dit-il en haussant un sourcil, la leçon d’hier n’a pas servie ?

L'Hymne à la Pierre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant