Chapitre 15

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Je me réveillai alarmée, secouée par de nombreux remous à mes côtés. J'ouvris les yeux et fus éblouie par la lumière du lever de soleil. La veille, je m'étais subitement endormie sans faire attention à quoi que ce soit dans ma chambre et aujourd'hui je me faisais réveiller par les rayons du soleil. Déjà que je détestais les matins,...alors les matins forcés, c'était vraiment la pire chose qui soit.

Les secousses, qui s'étaient arrêtées pendant un instant, reprirent de plus belle et lorsque ma vue s'accommoda enfin à la luminosité de la pièce, je découvris Djumbo en train de me sauter dessus, tel un chien d'assistance essayant de ramener à la vie une adolescente tombée dans les pommes.

« Djumbo ! m'écriai-je alors pour qu'il s'arrête. »

Je savais qu'il ne le voulait pas, mais cela me faisait mal. Et croyez-moi, personne ne souhaiterait être réveillée en sursaut de cette manière. J'étais fatiguée et je n'avais aucune envie de me lever. Encore moins après avoir été victime d'un massage cardiaque qui n'avait pas lieu d'être... Heureusement pour moi, le labrador noir se stoppa immédiatement à l'entente de mes paroles.

« Tiens, tu veux bien m'écouter maintenant ? le questionnai-je en me rappelant les événements de la veille. »

Il pencha alors la tête sur le côté, comme pour m'interroger mais resta cependant au-dessus de moi, tels deux corps sur le point de s'embrasser. En remarquant cette étrange position, je voulus me lever mais un filet de bave vînt lamentablement s'écraser sur ma figure.

Super le réveil ! Ce n'était pas possible de baver autant, les glandes salivaires de ce chien produisaient vraiment plus que la moyenne !

Je m'essuyai alors le visage à l'aide d'une des manche du pull de mon frère que je portais toujours depuis hier, puis poussai Djumbo afin de sortir pour de bon de mon lit. Machinalement, je jetai un regard vers le réveil posé à côté de mon lit.

« Merde ! m'exclamai-je en prenant conscience de l'heure qu'il était. »

En effet, sur le petit écran était affiché "7h40", les cours commençaient dans à peine un quart d'heure et mon bus était déjà parti depuis longtemps, ce qui voulait dire qu'il fallait que je marche. Ou plutôt court... Enfin, avec une jambe en pleine réparation et une paire de béquilles, ce n'était pas chose faite.

Je sautai alors de mon lit et tombai lourdement par terre, écrasée sous mon propre poids. Cette foutue jambe cassée allait vraiment me donner du fil à retordre pendant encore un certain temps. D'un autre côté, quelle idée j'avais eu de vouloir sauter par la fenêtre, à plusieurs mètres du sol ? Comme si j'aurai pu atterrir proprement telle une superhéroïne dans un film Marvel. Je rêvais, comme toujours...

Etant dans un sale état, Djumbo avait immédiatement réagi en sautant du lit pour récupérer mes béquilles dans sa gueule et les amener jusqu'à moi. J'aurais pu me débrouiller moi-même en rampant pour aller les chercher mais Djumbo était comme un enfant : dès qu'il pouvait aider, il le faisait et il ne fallait pas l'interrompre. Et tel un enfant, il était également capable de me faire tourner en bourrique en un rien de temps. Mais pour le moment, je le remerciai du regard et me relevai, en essayant de ne pas tomber une seconde fois.

Une fois ceci fait, je décidai de garder les vêtement que je portais depuis hier et ne pas me changer pour gagner un peu de temps. Je brossai ensuite rapidement ma chevelure châtain clair, totalement ébouriffée par mon sommeil mouvementé, emportai mon sac sans même vérifier les affaires qu'il contenait et partis en direction des escaliers.

Alors que je venais de passer le seuil de ma porte de chambre, un couinement se fit entendre derrière moi. Djumbo... Avec mon réveil précipité, il m'était presque sorti de la tête. C'était bien une première... Je me retournai alors vers mon chien qui me fixait avec un de ces regards qui ne te donnait absolument pas envie de le quitter. Tristesse, jeu, incompréhension... autant d'émotions contradictoires dans un seul regard. Et pas besoin d'utiliser mon pouvoir pour le deviner...

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