Chapitre 4.

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Mon criterium entreposé dans l’unique espace de mes deux rangées de dents, j’examine le spectacle qui se joue devant mes yeux, les feuilles tourbillonnants dans le vent, celles qui venaient de déserter leur arbre, et celles étant seules depuis un petit moment maintenant, comme moi. J’étudiai chaque parcelle de ce vaste monde effrayant, comme moi.

A ce moment, n’importe quoi été victime d’être plus intéressant que le cours de Mme Grant, qui se déroulait en face, n’importe quoi et n’importe qui.

Le fait qu’Hanna remette sa chevelure rousse en place toutes les minutes composant cette heure de cours aurait été plus intéressant.

Aaron, essayant de ne pas se faire choper avec son téléphone en dessous de la table, aurait eu son pesant d’intérêt face au speech de Grant sur je ne sais quoi d’ailleurs.

Et Niall a des mètres de moi, à l’autre bout de la salle, tentant de dompter sa chevelure blonde, ses joues rouges vifs, gribouillant au crayon à papier sur une feuille froissé d’un blanc éclatant même vu de là, Niall et son dessin jamais parfait qu’il gomme et re-gomme si souvent, Horan réfléchissant le regard vers l’inaccomplie. Pour vous dire totalement vrai, même ce type était susceptible d’être plus intéressant que les choses enseignées en face.

La sonnerie fit écho dans la maigre salle, me sortant au passage de mes pensées. Je pris la feuille sur laquelle j’avais imité Niall, dans ses multiples gribouillage, je broyai sa structure entre mes doigts fins, je m’avançai lui présenter sa nouvelle résidence, la poubelle.

Je fis enfin près à délaissais cette salle, où le temps avait été si long, lorsque une voix féminine me coupa dans mon élan.

-Harry ? Harry, je peux te parler ? Me demanda ma professeur, s’attendant d’avance à une réponse positive de ma part.

-Oui, évidemment. Lui répondis-je en mentant.

-Qu’est ce qu’il se passe ?

-Où ça ?! Répondis-je, une moquerie de la voix.

-Ne joue pas à ça, je t’en prie.

-Très bien, alors il ne se passe rien, vraiment Madame Grant.

-Tu peux me parler tu sais, je ne mords pas.

J’infligeai à ma mâchoire, un sourire forcé, puis répondis :

-Ça ira.

-Bien, oh, attends, j’ai quelque chose pour toi.

Après ces paroles, elle s’empressa de sortir de son vieux sac en cuir usé noir, une feuille ayant certainement subit les mêmes choses, une feuille jaune corné aux quatre coins.

Elle me tendit son papier, un éclat dans les yeux, et brisa le silence d’un simple : 

-Lis le, s’il te plait Harry.

J’acquiesçais d’un simple hochement de tête, puis quitta la salle, enfin.

A peine sortit, l’envie fut bien trop forte, ne résistant pas au morceau de papier logeant sous ma paume, je me mis à lire les premières lignes.

Ton image peuple ma solitude.

-Ton image en tous lieux peuple ma solitude.

Quand c’est l’hiver, la ville et les labeurs d’esprit,

Elle s’accoude au bout de ma table d’étude

Muette et me sourit.

Ma collision avec le blondinet stoppa net mon élan.

-Putain ! Jamais tu ne fais gaffe autour de toi Horan?

-Jamais, et toi, jamais tu portes attention à ceux qui t’entourent.

-Jamais. Je pensais que tu t’en étais rendu compte.

-J’’aurai aimé me tromper, tu vois.

Niall baissa la tête, une blessure dans le regard, une réelle.

-C’est d’accord. Lançais-je dans les aires, sans explications. 

Mon interlocuteur releva la tête, m’interrogeant du regard.

-De quoi tu parles, exactement Styles ?

-De toi et ta lubie de vouloir me faire découvrir les choses, c’est d’accord. Mais c’est d’accord pour que tu comprennes que c’est voué à l’échec et pour que tu me lâches, pas parce que je tiens particulièrement à toi, ou parce que je t’aime bien.

Le garçon à qui je venais d’adresser ses paroles, me tendit une main accompagnée d’une phrase :

-Pas de sentiments, Styles ?

Ce à quoi je répondis, en présentant ma main à la sienne :

-Pas de sentiments, Horan.

Destruction.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant