My sweet baby-sitter/ Sortie prévue sur Amazon en juillet 2021

Chapitre 11- Baby-sitter Jour n°4 DOC

Voici cinq jours que je suis devenu la doublure de Toni Michelli dans Who's the boss ?. Et c'est loin de me déplaire car je sais que d'ici la fin du mois, avec les 700 balles que Mia me filera, je vais pouvoir enfin régler mon loyer.

Et payer certaines dettes en souffrance...

Seulement, aujourd'hui, je vais devoir faire la popote et pour de bon. Dame Mia m'a à l'œil. Je sais qu'elle a besoin de moi pour garder Mister M. mais la demoiselle aime autant que je range chez elle que je lui fasse à manger et moi, pour cette dernière chose, ce n'est pas du tout mon truc. Si j'ai réussi à l'endormir avec des pizzas et pas mal de plats chinois depuis les cinq jours, ce soir, c'est spécial étant donné que c'est à la fois la veille de Noël et l'anniversaire du premier mois du bébé. Mia et moi sommes invités chez la mère Walker. J'ai accepté sans problème étant donné que Luck passe les fêtes dans la famille de sa femme, Mariella, au Mexique. Il y a bien une personne avec laquelle j'aurais passé Noël mais c'est impossible. Je n'ai donc pas cherché à me débiner quand Mia m'a sorti tout naturellement hier, en rentrant chez elle, ses cheveux blonds couverts de neige :

— Demain, étant donné que je rentre tard, ça te dérangerait de faire un gâteau à ramener chez Carmelle ? C'est l'anniversaire de Marius et j'aimerais qu'on fête ça tous ensemble. Tous les ingrédients sont là.

J'ai bien tenté de noyer le poisson en sortant deux trois blagues sur mon emploi du temps overbooké et sur le fait qu'on encourageait la gourmandise de la mère Walker avec un excès de douceurs, mais c'était peine perdue. J'ai observé Mia retirer son manteau et ses chaussures, mettre ses biberons de son lait maternel au frigo et prendre son petit dans les bras pour le serrer tendrement contre elle. Quand je lui ai annoncé que je m'en allais, pensant que la charge du gâteau d'anniversaire était oubliée, j'ai eu la déception de l'entendre réitérer sa demande.

— Franchement, est-ce que tu n'en fais pas un peu trop ? lui ai-je demandé. Je veux dire, Mister M. n'a qu'un mois et boit du lait comme un petit veau. Il n'en est pas encore à s'empiffrer de gâteau et de crème.

— Je fête ça comme ça, m'a-t-elle répondu, ce n'est pas un vrai anniversaire mais par ce gâteau, je tiens aussi à remercier Carmelle pour son invitation.

C'est là que ses grands yeux bleus se sont plissés et qu'un sourire moqueur a étiré ses lèvres, qu'elle avait, ce jour-là, maquillées d'un rouge vif.

— Rassure-moi : tu sais cuisiner au moins ?

Mia, avec ces quelques mots, venait de mettre l'accent là où ça faisait mal. Et j'ai eu trop honte de le lui avouer. Comme à mon habitude, j'en a fait dix fois trop et je me suis enfoncé :

— Attends ! Bien sûr que je sais ! Tu crois quoi ? Tu le veux à quoi ton gâteau ? Le big cake au chocolat ou les cupcakes tous mignons aux perles de sucre à tête de Père Noël ?

Et j'avais cette putain de voix qui me disait de la fermer et mon satané égo qui m'ordonnait d'en rajouter en roulant des mécaniques. Et puis d'ailleurs, pourquoi ai-je ce besoin d'en faire des tonnes face à Mia ?

La façon dont je l'avais entendue parler de moi au téléphone m'avait prouvé que je lui plais. Mais comme elle ne me montre rien, je n'en suis plus si sûr. Et puis après tout, c'est ma patronne...

C'est ainsi qu'elle m'a commandé une dizaine de cupcakes de Noël à tête de Père-Noël en confettis sucrés. Pour le pro en pâtisserie que je prétendais être, rien de bien méchant. Pour la brèle que je suis vraiment aux fourneaux, c'est une autre paire de manche.

Alors que je fais cramer pour la quatrième fois ma fournée de gâteaux et qu'une odeur de brulé embaume tout l'appartement, je me demande ce qui m'a pris. Quel menteur je peux faire, sérieux !