Chapitre 15

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Point de vue d’Harry 

Journal de Molly. 

18 novembre.

« On m’a souvent dit qu’écrire un journal était bien pour penser à autre chose et évacuer nos problèmes. En tout cas, c’est ce que m’a dit mon psychiatre quand j’ai commencé à débuter mes séances. Ouais, un psy… Ma mère m’a forcé après que mon père soit parti en Afghanistan. Tout simplement parce qu’elle trouve que je suis inconsolable et que je suis devenue obsessionnelle. Ce qui est d’ailleurs complètement faux. Je ne suis pas obsessionnelle, je fais juste des cauchemars; toujours le même. Je suis sur le terrain avec mon père. Il se fait tirer dessus et moi je me fais enlever par des terroristes. Du coup j’en ai parlé à mon psy et il m’a conseillé d’écrire dans un journal. Il a préciser que j’avais un problème avec le départ de mon père et que j’avais peur de le perdre; ce qui est vrai. Donc voilà, ce sont mes premières phrases dans mon journal… Qu’est-ce que je pourrais dire d’autre ? » 

24 novembre.

« J’ai encore fait le même cauchemar. Je me suis réveillée à deux heures du matin et je n’ai pas réussi à me rendormir. Le lendemain c’était le début d’une nouvelle semaine au lycée, et c’était encore une fois la pire journée de ma vie. En fait je n’ai jamais vraiment des journées où quelque chose de bien m’arrive. À part des bonnes notes, et des bonnes appréciations rien ne va. Il y a toujours un élève de ma classe pour se moquer de moi, souvent sur mon physique et ma façon de m’habiller; oui parce que quand vous n’êtes clairement pas à la mode, il y a toujours quelqu’un pour vous critiquer. Je n’ai pas les cheveux lisses, mais frisés, et je ne porte pas ces sortes de baskets à la mode que tout le monde a. En bref aujourd’hui c’était comme d’habitude. Mis à part que le garçon pour qui je suis intéressée, c’est ouvertement moqué de moi devant ses amis. Je suis juste partie en courant pour pleurer dans les toilettes, mais rien de si grave. Ouais, ce n’est pas grave. » 

1 décembre. 

« Dans 24 jours c’est Noël et il n’est toujours pas revenu. On a pas de nouvelle de lui. D’après le camp, les lettres mettent souvent du temps à arriver, mais j’ai réellement le préssentimement que quelque chose ne va pas. Je n’en parle pas avec ma mère parce que je sais qu’elle est déjà assez inquiète comme ça, alors je ne veux pas la contrarier encore plus… Sinon ma mère a enfin décidé d’arrêter mes séances chez le psy, cela coûte trop cher, et elle a peur de ne pas pouvoir payer la nourriture pendant le mois. C’est dommage, beaucoup de gens disaient du mal de leurs psys, mais à vrai dire, j’appréciais beaucoup le mien, il était très gentil et je n’avais pas du mal à lui parler… » 

5 décembre.

« Mauvaise journée… Aujourd’hui Taylor, celui pour qui j’ai des sentiments à une copine. Et pas n’importe laquelle; la pom pom girl du lycée. Elle me déteste et s’amuse souvent à m’humilier, à renverser mes cahiers quand je les ai dans les mains, ou à m’enfermer dans les toilettes. En gros je ne peux pas vous dire à quel point j’ai mal. Quand la personne que vous aimer est en couple avec votre pire ennemie, vous voulez juste ne plus jamais revenir dans votre lycée, et pleurer jours et nuits jusqu’à oublier cette histoire. Sauf que je vais avoir du mal à oublier Taylor… Il est vrai qu’il paraît méchant avec moi, mais quand il n’est pas avec ses amis et qu’il me raccompagne jusqu’à chez moi après le lycée, c’est génial. On parle pendant tout le chemin de tout et de rien, et je peux vous dire que j’en connais mieux sur lui que Nadine doit en connaître. Mais bon, je pense qu’il ne se rend pas compte des choses et qu’il fait vraiment tout ça pour la popularité. Comme dit ma mère, s’il choisit ce genre de fille, c’est qu’il ne mérite pas d’être avec moi. »

Away [h.s] (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant