Chapitre 6

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Après avoir quitté le cours de langue en trombe, je marche pendant peut-être bien une heure pour me trouver un coin tranquille. Le temps de tout simplement calmer mes nerfs. Je n'arrête pas de frotter mes tempes, en pensant qu'à exploser si quelqu'un vient encore m'embêter pour un petit plaisir innocent. Ce petit plaisir, il me détruit intérieurement. Ce qu'a encore fait Harry en parlant de... Peu importe, ce qu'il n'aurait tout simplement pas dû dire parce que c'est personnel, et que je ne veux pas m'en rappeler. Je ne pensais pas que ça allait me retraverser l'esprit.

Je m'installe près d'une rivière calme où quelques militaires passent en discutant. Je n'arrête pas de réfléchir à comment retrouver mon père. Mes pensées sont allées jusqu'à fouiller dans le bureau des officiers pour trouver n'importe quel renseignement. Mais après réflexion, ce n'est pas une très bonne option. Il faudrait qu'on m'envoie en Afghanistan pour le retrouver, ce qui me paraît impossible sachant que je suis en première année et qu'ils nous envoient sur le terrain à partir de la troisième année. Ou avant s'il en est nécessaire, ce qui est très rare. Je me demande si je vais réussir à tenir jusqu'à là. Tout simplement parce que ce sont mes premiers jours au camp et que je ne fais que ramasser insultes sur insultes. Mes premiers cours pouvaient bien se passer mais il a fallu que je tombe ou que je me fasse frapper violemment, jusqu'à encore pleurer parce qu'un imbécile est venu me parler de mes rapports sexuels.

Toutes ces pensées m'ont fait oublier qu'il est temps d'aller en randonnée, et que par ailleurs, je n'ai toujours pas mangé, même pas ce matin où j'avais seulement avalé une mince pomme. Toutes ces embrouilles stressantes me donnent envie de vomir, je n'ai donc pas le cœur à avaler quelque chose de meilleur.

Arrivée au coin de rendez-vous je rejoins Cacia et Cara, accompagnées de Penny qui ne manquent pas de venir me parler directement.

- Où étais-tu ?!, demande Cacia inquiète.

- J'étais partie faire une balade, pourquoi es-tu si inquiète ?, fis-je en arquant un sourcil.

- Parce qu'Harry nous a expliqué que tu as quitté le cours de langue en furie et qu'il n'a pas réussi à te retrouver !, réplique Cara.

- Il était très inquiet d'ailleurs, je ne l'ai jamais vu dans cet état, remarque Penny.

Je suis bouche bée ! Harry ? Harry s'est vraiment inquiété pour moi ? Elles se sont sûrement trompées...

- Laisse tomber... Ce week-end il y a un party chez Louis, tu veux venir ?, demande Cacia.

- Euh... Je ne sais pas, je ne connais pas vraiment Louis à vrai dire...

- Ne dis pas ça, il sera très heureux que tu sois présente. C'est même lui qui nous a demandé de t'inviter, rit-elle.

- D'accord, ça marche, acquiesçais-je difficilement.

Au peu de partys où je suis allée, ça se passait toujours mal. Soit une personne renversait son verre volontairement sur ma tenue soit quelqu'un me vomissait dessus. Enfin, il y a eu pire. Après ça, je ne voulais plus du tout y retourner. Mais cette fois ce sera différent, je serai accompagnée des filles, il ne faut pas que je m'inquiète. Cette invitation me fait comprendre que Louis a déjà sa propre maison au camp. Il a vraiment beaucoup de chance.

Quand je détourne le regard je croise celui d'un bouclé châtain, adossé contre un arbre auprès de ses amis. Il me regarde intensément, ce qui me met encore plus en rogne. Je fronce volontairement les sourcils, essayant de bien lui faire comprendre que je ne lui pardonne pas pour tout ce qu'il m'a dit. Il ne perd pas de temps à détourner les yeux pour parler à Louis.

- Bon, très bien, vous êtes tous prêts pour la randonnée ?, demande le général Travers.

Les élèves poussent un « Oui mon général ! » à l'unisson avant de prendre les lourds sacs sur leur dos.

Away [h.s] (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant