Chapitre 11

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A la fin de l'après-midi que j'avais passé avec Harry, j'étais directement retournée au dortoir sous les instructions précises du bouclé pour que je ne me perde pas. Depuis cette discussion à propos de son frère, Harry était resté froid et distant. On avait juste regardé la fin du film calmement, sans un mot. À vrai dire, ce n'était pas facile pour moi de m'intéresser au film. Je pensais toujours à son frère, et du pourquoi il ne voulait pas m'en parler. Je suis terriblement curieuse à ce sujet. Mais l'être humain est curieux pour plein de raisons. Alors c'était tout à fait normal que je m'en préoccupe. Mais je ne pouvais en aucune façon obtenir des informations de la part d'Harry. Et je n'avais pas envie de m'immiscer dans sa vie privée. Si un jour il a envie de m'en parler, il le fera. Malheureusement, le sujet ne voulait pas sortir de ma tête.

Le jour suivant, les cours ont repris normalement, mis à part l'absence d'une personne qui se fait énormément remarquer. Un bouclé aux yeux verts manquait à l'appel ce jour là. J'espérais qu'il soit malade, et qu'il reviendrait demain. Mais ce ne fut pas le cas.

Vraisemblablement, l'absence d'Harry m'est difficile. Il est vrai que je ne sais pas me débrouiller toute seule sans qu'il soit derrière mon dos. Et ce lundi me le fait parfaitement comprendre. Le matin, à l'entraînement sur terrain, je me suis complètement rétamée la tête par terre. Et cette fois, personne n'est là pour me rattraper. L'après-midi, au combat à mains nues, une fille m'envois un bon crochet droit qui me fait trébucher. J'ai encore dû retourner à l'infirmerie parce que je me suis, du coup, ouvert la tête. Ce jour là est pour moi l'un des pires...

Le soir, j'ai été convoquée par le général Travers et le commandant de la base. Ils m'avaient formellement expliquée que si je ne faisais pas plus d'effort pour essayer d'avoir de meilleurs capacités physiques, je serais renvoyée, et sur le champ.

Cette nuit là, je suis restée au parc de la base. Allongée dans l'herbe, en train de réfléchir. De penser. Si je me faisais renvoyer, je n'aurais aucune chance de retrouver mon père. Aucune. J'avais encore pleuré. Je m'étais sentie tellement misérable devant le commandant. Il m'avait regardé avec un profond dégoût. J'étais mal à l'aise. Je me sentais inutile, et faible. Tout simplement parce que je le suis. Je suis faible...

Je me demande encore pourquoi j'ai été choisie aux tests de l'été dernier. Si j'étais aussi nulle, je n'aurais pas été prise... J'avais en plus l'impression, ce jour là, d'avoir complètement foiré le test. A la course, j'étais la dernière. Au combat, j'avais perdu. Au tir, je n'ai pas réussie à visé la cible une seule fois. Et au parcours du combattant, je me suis littéralement cassé la gueule en descendant de l'échelle. Alors, la question est : Pourquoi m'ont-ils choisie ?

Ce soir là, je m'étais levée. Et j'avais couru. Toujours habillée de mon uniforme, j'avais couru pendant une heure autour du lac. Après ça, j'étais allée à la salle d'entraînement. J'avais entouré mes mains de bandages blancs, puisqu'ici il n'y avait pas de gant de protection. Puis j'avais frappé. Pendant des heures. Je ne saurais dire combien. J'avais frappé dans les sacs de boxe pendant des heures, à en avoir les phalanges en sang. Tout simplement parce que je ne voulais pas abandonner comme ça. Il fallait que j'y arrive. Que je retrouve mon père.

Mardi, je m'étais réveillée avec un mal de tête horrible. Je n'avais dormi seulement que quatre heures, puisque j'avais passé ma nuit à la salle de sport. J'avais pensé qu'on allait me punir pour avoir été en retard à l'heure du couché, mais Acacia m'avait expliqué qu'ils ne venaient plus nous lever ni nous dire d'aller dormir maintenant.

À la cafétéria, l'absence du bouclé était encore flagrante. Les garçons m'avaient expliquée qu'ils ne l'avaient pas revu depuis la party. Ils leur avaient envoyé des messages mais il n'avait jamais répondu... On avait l'impression qu'il avait disparu de la surface de la terre. Les généraux ne s'en préoccupaient même pas.

Away [h.s] (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant