Away [h.s] (EN PAUSE)

Chapitre 16

Point de vue de Molly

Je me suis dirigée vers mon frigo en voulant me nourrir un peu mais la vue du faible nombre d'aliment m'en empêche. Je n'ai rien à manger, et je me rends compte que finalement je n'ai pas autant faim que je ne le pense.

Je prends donc un verre d'eau et me dirige dans le salon pour m'installer dans mon canapé, toujours en train de réfléchir à un plan qui pourrait m'aider à sauver mon père. Mais aller en Afghanistan n'est pas une chose facile. Le camp n'a pas l'intention d'y aller pour envoyer de l'aide, donc les minces solutions qui peuvent être envisagées sont effacées.

Le toucher du verre d'eau sur mes lèvres me fait revenir à la réalité. Il faut vraiment que je libère mon esprit et que je pense à autre chose, je ne vais pas du tout avancer si je me dis que toutes solutions sont impossibles...

Je souffle agacée pour tout ce qui m'arrive en ce moment. Je pensais être tranquille mais depuis le retour d'Harry je suis de plus en plus tourmentée. Il est tellement énervant. Je ne vais jamais pouvoir me débarrasser de lui s'il se mêle à chaque fois de mes problèmes. Tout comme tout à l'heure. Je sais qu'il en a marre que je ne lui dise rien mais pourquoi le devrais-je ? Je ne le connais pas. On a seulement regardé un film ensemble. La seule chose que je sais de lui est qu'il a un frère qui s'est engagé dans l'armée, ici. Je ne sais rien de lui à part ça. Et lui, je crains qu'il n'en connaisse déjà trop sur moi. Ou du moins mon caractère. Mais après tout je connais le sien; lunatique, arrogant, prétentieux, et surtout mystérieux.

Mystérieux.

Je suis exactement comme lui. Je suis mystérieuse. Personne ne sait ce qui a pu m'arriver bien avant mon entrée au camp. Personne ne sait que mon père a disparu et j'en suis heureuse. La seule chose que les gens savent de moi c'est que je suis la petite fragile du groupe. Je suis toujours à la traine, fatiguée, pas endurante, et maladroite. Même avec les efforts que je fais à côté je n'arrive toujours pas à faire attention à mes faits et gestes.

Un grognement sort de ma gorge épuisée d'être aussi inutile. Je me sens tellement inutile.

Je me lève pour reposer mon verre dans l'évier mais le bruit de battements forts venant de ma porte m'interrompent. J'halète est reste plantée devant celle-ci angoissée. Je ne sais pas ce que c'est, et les battements de mon coeur me disent instantanément de fuir au plus vite, mais je n'arrive pas à bouger de place. Les coups recommencent en se multipliant me rendant complètement apeurée. Mon dieu mais qu'est-ce que c'est ?

- Molly tu as intérêt à ouvrir ou je défonce ta porte !

Mes yeux s'écarquillent quand je reconnais la voix rauque et essoufflée qui hurle à l'extérieur de ma maison. Les cognements ne cessent pas. Je me dis qu'il faudrait que j'ouvre mais je n'arrive pas à assimiler ce qu'il se passe.

Pourquoi est-il si pressé de me voir ?

Les frappements contre le bois de ma porte s'arrêtent et je soupire soulagée. Il a sûrement abandonné. Je me rassure et reprend une respiration régulière, en mettant ma main sur ma poitrine.

Soudainement, un bruit fort venant de la porte me fait sursauter. Le bruit recommence encore une fois et j'entends le bois de l'ouverture craquer. Putain !

- Stop Harry ! Arrête ! J'ouvre, c'est bon ! J'ouvre.

Le bruit s'arrête et j'ouvre la porte à la volée.

Un bouclé complètement épuisé et inquiet est devant moi, les sourcils froncés et les points serrés. Ses yeux me scrutent de haut en bas, comme s'il essayait de se rassurer. Je recule quand je le vois arriver devant moi rapidement. Mes yeux se ferment quand il me prend subitement dans une étreinte serrée. Qu'est-ce que ?