Prologue

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Cher papa,

Demain sera mon premier jour dans ma base militaire, Pearl Harbor, à Hawaï, une des plus grandes bases militaires qui existent au monde. Et oui, c'est bien la même que toi ! Son histoire tragique est connue dans le monde entier et savoir que je vais être là-bas m'impressionne beaucoup ! Je ne peux pas être plus heureuse que de suivre tes pas, je vais en quelque sorte te retrouver. Je compte les jours passés sans ta présence, sans aucune nouvelle... Ça fait cinq ans, trois mois et neuf jours. J'attends impatiemment ton retour. C'est comme si je faisais le décompte même si je ne sais pas quand je vais te retrouver...

J'aimerais te parler de maman et de son arrogance... Elle ne parle toujours pas depuis que j'ai reçu la lettre d'admission à Pearl Harbor. Quand j'ai lu que j'étais acceptée, j'ai tourné mes yeux vers elle. Maman partait déjà dans sa chambre. Cette idiote s'est enfermée pendant deux semaines. Elle sortait pour manger, mais sinon elle y restait. C'est depuis ce jour là que je n'ai plus eu une vraie conversation avec elle... J'aurais voulu lui parler de ce que j'appréhendai une fois arrivée là-bas mais à chaque fois que j'amenais la discussion, elle me répétait « je n'ai pas la tête à parler de ça, Molly. ». J'ai décidé d'abandonner.

Mais je me pose tout de même beaucoup de questions à propos de Pearl Harbor... J'ai interrogé certains de tes proches et ils m'ont expliqué qu'à ton époque, les généraux étaient très durs envers leurs élèves... Les traitements de faveurs étaient rares, et si une personne répondait ou se foutait de ce que les généraux lui disaient, il passait sur ce qu'on appelle « le parcours du combattant ». Un parcours rude, où l'élève se fait tirer à deux pouces de la tête pendant qu'il effectue le parcours... Je souhaite de tout mon cœur de ne jamais avoir à faire ce parcours. Je sais que je resterai sage. Après tout, je n'ai pas une mauvaise langue et tu m'as toujours appris à respecter mes professeurs.

Tu vas rigoler, mais je me préoccupe plus des autres élèves que de la sévérité du camp. J'ai peur de ne pas me faire d'amis, et d'être objet à des histoires ou des rumeurs. Ça m'arrivait souvent au lycée. Pourtant, je ne faisais rien à part écouter en classe. Quand j'ai annoncer aux élèves de mon lycée que je partais dans un camp militaire, ils ont rigolé : pour eux je suis une incapable sur le terrain. Mais ils ne m'ont jamais vue avec l'un de tes révolvers...

Tu sais papa, tu me manques beaucoup... Je ne sais pas si tu es encore vivant. Tu es juste « porté disparu ». J'ai du mal à me dire que tu es peut-être encore en vie, ou peut-être mort. Je prie tous les soirs pour que tu me reviennes, mais je crois bien que mes prières ne sont pas entendues. Bien qu'en même temps, je n'en ai rien à faire de dieu et de toutes ces fichues croyances... Je prie juste pour toi. Je veux te serrer dans mes bras, au moins une dernière fois. Tu ne sais pas quel vide je ressens, en voyant tous ces enfants qui ont encore un père, alors que moi j'attends de tes nouvelles.

Tu me manques papa...

Je t'aime...

Molly

Away [h.s] (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant