Chapitre 15

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Plusieurs jours se sont écoulés depuis la rencontre avec Mr Saril. La jeune femme a finalement réussi à se calmer de retour à l'appartement. Elle s'en veut d'avoir eu ce comportement et se promet de prendre contact avec le propriétaire de la guinguette pour s'excuser.

Assise sur le canapé elle réfléchit à tous les éléments qu'elle a regroupés. Elle a beaucoup discuté avec sa mère qui l'a aussi rassuré et réconforté. Sa mère a raison elle doit prendre son temps. Avoir autant d'information aussi rapidement la perturbe énormément mettant à l'épreuve sa stabilité psychologique. Elle en sait quelque chose, c'est son domaine. Le problème, c'est que le temps, elle n'en a plus beaucoup. Ça fait maintenant plus d'un mois et demi qu'elle est là et elle doit commencer son nouveau travail dans un peu plus d'un mois. Ben l'interrompt dans ses pensées. Elle n'avait pas vu qu'il était si tard. Il était pourtant de fermeture aujourd'hui.

— Quelle journée ! Ça se voit que les beaux jours arrivent... On a eu vachement de monde, dit-il en s'installant près d'elle.

Sarah rigole et compatit à sa mine fatiguée et lui propose :

— Une bière ?

D'un hochement de tête, il accepte sans hésiter. La jeune femme va récupérer deux canettes dans la cuisine qu'elle lui apporte avec un sourire en coin.

— Bon alors ça va toi ? l'interroge-t-il après une gorgée.

— Mouais, je tourne en rond, souffle-t-elle.

Il la fixe du regard en buvant sa bière et finit par rompre le silence.

— Pourquoi tu ne rentres pas chez toi un peu ?

Sarah le regarde surprise. Jusque là, elle préférait rester ici. Peut-être que cette colocation improvisée le gêne. Elle se sent égoïste de ne pas y avoir pensé et surtout de ne penser qu'à elle depuis le début. C'est bien ce que lui reproche Ju d'ailleurs. Comme s'il lisait dans ses pensées, il ajoute :

— Je t'arrête tout de suite Sarah, tu ne me déranges pas du tout. Au contraire ! Tu me sers même mes bières. En plus, ta participation au loyer m'aide beaucoup. J'envisage même de prendre un autre coloc à ton départ, c'est sympa.

Sa révélation la rassure aussitôt. Elle lui sourit largement et poursuit :

— Je ne sais pas... Je n'ai pas vraiment envie de rentrer. J'ai l'impression que j'avance ici. J'aime Ju de tout mon cœur, mais il est sceptique quant à mes recherches. Disons qu'il ne me soutient pas vraiment. Et puis je sais pas...

— Ah ah ! Tu t'es attachée à nous ! À moi ! Avoue-le ! rigole-t-il.

Elle lui jette un coussin au visage qu'il réceptionne sans mal.

— Tu peux rester autant que tu veux, tu le sais. J'avoue je n'ai jamais eu ce lien avec une nana... et si rapidement en plus, ça me fait plaisir que tu sois là en fait, ajoute-t-il reprenant son sérieux. Je te demandais ça juste pour toi, ok ?

— Merci, souffle-t-elle. Je suis bloquée pour le moment. J'ai bien cherché à trouver des infos sur leur petit groupe d'amis de l'époque, mais je ne trouve rien.

— Ça viendra.

— Est-ce que tes parents sont du coin ? Ils connaissent peut-être du monde ?

Sarah pose cette question sachant qu'il ne lui a jamais parlé d'eux et qu'aucune photo dans son appart ne trahit son secret.

Le visage du jeune homme s'assombrit soudain et il se lève d'un coup.

— Tu ne trouveras aucune aide de ce côté là miss. Je vais me coucher... Bonne nuit.

Sarah reste là sur le canapé, les yeux fixés sur la porte de la chambre de son coloc. Elle ne pensait pas le braquer autant. Que lui cache-t-il vraiment ? Une fois sa bière terminée, elle décide de faire comme lui et gagne sa chambre.

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