Chapitre 18

34 8 0
                                    

La colocation à trois dure depuis maintenant quelques jours. Sans surprise, ils s'entendent plutôt bien même si la jeune femme aimerait de temps en temps être seule à l'appart. Ayant passé la matinée à questionner des commerçants d'un des coins de la ville, sans succès, elle s'autorise un après-midi au calme.

Allongée sur le canapé, Sarah est plongée dans son livre lorsqu'elle sent le poids d'une personne à ses pieds. Elle lance un regard sombre à Greg lui faisant comprendre qu'elle ne souhaite pas être dérangée.

Il lève les mains au ciel pour lui montrer qu'il a compris et s'enfonce dans le canapé le nez collé à son smartphone. Il ne peut cependant s'empêcher de lui faire une remarque en observant la couverture du livre.

- Sérieux ? Tu lis ce genre de truc toi ? Vu le Bad Boy super bien foutu en photo sur la couverture, j'imagine que ce n'est pas un classique de la littérature anglaise, rigole-t-il.

Levant le nez de son bouquin, elle le fusille du regard l'encourageant à se taire.

Il finit par la laisser tranquille concentrée sur un jeu.

Au bout d'une bonne heure, de nombreuses larmes se mettent à couler sur les joues de la jeune femme, elle les essuie du dos de sa main tout en continuant sa lecture.

- Eh ! Qu'est-ce que tu as ? s'inquiète Greg.

- Chut !

- Tu ne vas pas me dire que c'est ton livre qui te fait pleurer à chaudes larmes ! s'étonne-t-il, ahuri par ce qu'il voit.

Il lui arrache le livre des mains pour le feuilleter. Empêchant de son autre bras, la jeune femme de riposter.

- Je croyais qu'y avait que du cul moi là-dedans... Genre l'équivalent des films x pour les jeunes femmes un peu coincées.

Elle finit par se détacher de son emprise et reprend son bien sans ménagement. Ravie, elle lui sourit et pointant son index sur sa poitrine lui crache sévèrement :

- Y a deux trucs auxquels il ne faut pas toucher avec moi, mon assiette et mes bouquins, ok ? J'ai horreur qu'on m'emmerde quand je lis.

Elle le fixe du regard et lui, déglutit sans oser bouger. La jeune femme se rend compte que sans le vouloir elle s'est mise à califourchon sur lui. Ses yeux bleus continuent de la fixer et elle ne peut s'empêcher de plonger son regard dans le sien. Elle doit bouger de la, se répète-t-elle en boucle. Mais rien n'y fait. Son corps ne l'écoute pas, et elle colle ses lèvres aux siennes sans réfléchir... Elle s'écarte aussitôt toujours le regard plongé dans ses yeux, hésitante. Elle s'apprête à se lever pour rompre le contact, mais il la retient par la taille et c'est maintenant lui qui l'embrasse sans retenue. Elle se perd dans ce baiser pendant de longues minutes, se rapprochant de plus en plus de lui comme appelée par le désir.

La sonnerie du téléphone de la jeune femme les sort brusquement de leur moment d'égarement. Ils se lèvent presque simultanément, se retrouvant debout face à face à une distance respectable l'un de l'autre.

- Je suis désolé ! disent-ils en chœur.

- Non c'est moi... Oublions ça ok ? C'est rien... , insiste Greg.

Les yeux de la jeune femme se remplissent de larmes, réalisant ce qui vient de se passer et ce qui aurait pu se passer s'ils n'avaient pas été interrompus. Jusqu'où aurait-elle été ? Elle se déteste à cet instant.

- Ne panique pas... Ce n'est rien... essaye de la raisonner Greg, en vain.

Elle hoche la tête de gauche à droite, attrape son portable, son sac et quitte l'appart en courant sous le regard ahuri de Greg.

Chercher Trouver AimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant